Le poison présidentialiste (éditorial national du Parti de Gauche)

mardi 30 juin 2009.
 

Comme disait Brassens, on retrouve tout en raccourci, dans la « petite session d’un jour » du Congrès de Versailles.

Sarkozy tente de transformer le rapport de forces électoral sorti des européennes en un rapport de forces idéologique, culturel, social afin de poursuivre son reformatage de la société française. Il continue la rupture institutionnelle en prononçant le premier discours d’un président de la République en exercice devant le Parlement depuis un siècle et demi. Il décline son programme de mise en cause de nos acquis sociaux et républicains. Il prépare son camp au combat.

A gauche en revanche, la confusion domine.

Verts, PCF et Parti de Gauche sont favorables à une Sixième République. Leur boycott prend donc un sens précis. Ce n’est pas le refus de principe de participer aux institutions lorsqu’on y est minoritaire. C’est l’occasion saisie de promouvoir un autre régime pour le pays.

Le PS quant à lui n’est pas favorable à la Sixième République. Il assiste donc au discours présidentiel. Il serait disposé à présider peu ou prou dans ce cadre. Le poison du présidentialisme domine déjà son organisme. Le moindre élu local reproduit sur son territoire la logique sans fin du pouvoir personnel. « Enfin la décentralisation entre dans les statuts du PS ! » se sont réjoui les présidents de région lorsque Martine Aubry leur a donné carte blanche pour tout décider aux régionales, programme, listes et alliances.

Erreur, c’est la Ve République qui s’y installe ! La machine à potentats fonctionne à plein régime. Avec les primaires voilà maintenant toute la gauche invitée à s’y vautrer. Tout le débat à gauche réglé par l’élection d’un Bonaparte ? Et l’arbitrage entre les projets concurrents soustrait aux électeurs ? Qui peut croire au succès d’une chose pareille ? Quelle méséducation cela serait pour les nôtres !

Il faut avoir renoncé à la Sixième République pour le pays avant de vouloir un tel système pour la gauche. N’est-ce pas, Arnaud Montebourg ?


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