Pesticides et Parkinson : lien confirmé chez les agriculteurs

samedi 20 juin 2009.
 

L’exposition aux pesticides double quasiment le risque de la maladie de Parkinson parmi les agriculteurs. C’est ce que vient de prouver une équipe de chercheurs de l’unité Inserm "Neuroépidémiologie" et de l’Université Pierre et Marie Curie. De plus, ce risque augmente avec le nombre d’années d’exposition et, chez les hommes, il est principalement lié à l’usage d’insecticides, notamment de type organochloré. Cette famille, qui regroupe le lindane et le DDT, a été largement utilisée en France entre les années 1950 et 1990 ; elle persiste dans l’environnement de nombreuses années après l’utilisation. Ces résultats sont publiés en ligne dans Annals of Neurology .

La maladie de Parkinson est la deuxième affection neuro-dégénérative la plus fréquente, après celle d’Alzheimer, rappelle le communiqué de l’Inserm. On admet que, dans la plupart des cas, son origine est liée à une combinaison de facteurs de risques génétiques et environnementaux. Parmi ces derniers, des travaux ont déjà montré une association entre son apparition et une exposition professionnelle aux pesticides. Mais, jusqu’à présent, aucune famille de pesticides n’avait pu être spécifiquement mise en cause et le rôle du niveau d’exposition n’avait pas été analysé.

Les chercheurs ont donc étudié 224 patients atteints de Parkinson et les ont comparés à 557 non malades, de même âge, sexe et habitant dans le même département. Les résultats montrent clairement que les patients atteints de Parkinson ont utilisé plus souvent certains insecticides et durant un plus grand nombre d’années que les témoins. Les auteurs soulignent l’importance de l’éducation des utilisateurs professionnels de pesticides à un meilleur usage et la mise en place de mesures de protection des travailleurs agricoles. Enfin, au-delà du rôle de l’exposition aux pesticides à des niveaux élevés en milieu professionnel, ces résultats soulèvent la question des conséquences d’une exposition de la population à de plus faibles doses.

Par Anne Jeanblanc


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