Martinique : un béké voulait " préserver sa race " et il logeait le préfet de l’île !

lundi 16 février 2009.
 

« Les derniers maîtres de la Martinique ». En pleine grève générale contre la vie chère, qui paralyse l’île, le reportage de Canal + sur le pouvoir des békés, les créoles blancs descendants des colons, suscite des réactions en cascade depuis sa diffusion vendredi dernier. Yves Jégo, secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, arrivé jeudi 12 février à Fort-de-France, a jugé « parfaitement ignobles » les propos de l’un des békés interrogés dans le documentaire de Canal +. Alain Huygues-Despointes explique ainsi « vouloir préserver sa race », déclarant : « Quand je vois des familles métissées avec des Blancs et des Noirs, les enfants naissent de couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie. »

« On a des lois qui protègent et qui interdisent ce genre de choses dans la République », a souligné le secrétaire d’Etat, interrogé sur Europe 1. Dès lundi 9 février, le parquet de Martinique a d’ailleurs ouvert une information judiciaire pour « apologie de crime contre l’humanité et incitation à la haine raciale ». Autre conséquence des déclarations de l’entrepreneur fortuné : le déménagement du préfet Ange Mancini. Ce dernier, qui préside les négociations en Martinique, a annoncé mercredi qu’il avait quitté son logement appartenant à la famille... Despointes. Il loge depuis à l’hôtel.

Cette demeure, ainsi que la propriété d’Alain Huygues-Despointes, sont situées à Cap Est, près du François, dans la partie Est de la Martinique, surnommée « Békéland ». C’est là que vivent la plupart des békés, qui représentent entre 1 % et 2,5 % de la population martiniquaise. Ils descendent d’esclavagistes qui avaient colonisé l’île au XVIème siècle. Plusieurs de ces familles dirigent aujourd’hui des sociétés prospères. Depuis deux jours, des gendarmes ont été déployés dans cette zone résidentielle pour prévenir toute manifestation de violences. Des appels au boycott des produits commercialisés par ces entrepreneurs ont été lancés.

Selon Yves Jégo, les propos de M. Alain Huygues-Despointes « montrent quel est le climat » aux Antilles, marqué par « des problèmes culturels profonds qu’il faut essayer de dénouer ». Yves Jégo a jugé nécessaire de « mettre en place des moyens pour que les Guadeloupéens et les Martiniquais d’origine, les originaires comme on dit, puissent accéder aux responsabilités ». Le PCF a lui aussi condamné ces propos et demandé que leur auteur soit poursuivi.


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