Manifestation de solidarité avec le Tibet le 7 avril (7 articles)

dimanche 6 avril 2008.
 

1) Tibet : les devoirs de la solidarité...

Nous avons souvent dénoncé - à raison - l’hypocrisie de la droite ou des intellectuels bien en cour qui volent au secours des Tibétains, mais abandonnent à leur sort les Palestiniens. On doit malheureusement s’attaquer aussi à l’hypocrisie (réciproque) de ceux qui, à gauche, soutiennent les Palestiniens mais, au nom de l’anti-impérialisme, refusent de s’engager auprès des Tibétains. La reconnaissance du droit d’autodétermination (un principe léniniste, rappelons-le !) ne peut pas être réduite à une seule question d’opportunité, sinon ce ne serait plus un droit. Nul ne conteste l’existence du peuple tibétain et nul ne devrait donc lui dénier la possibilité de décider de son sort.

Pour sa part, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) « s’est déjà prononcée pour le droit à l’autodétermination de la population tibétaine » (communiqué du 25 mars). Ainsi aujourd’hui, « elle se solidarise avec les manifestations de protestation contre la répression au Tibet » et, « à l’occasion des J.O., elle soutiendra toutes les formes de manifestation en solidarité avec la population tibétaine victime de la répression, que ce soit au moment de la cérémonie d’ouverture ou pendant le déroulement des J.O. eux-mêmes. ». Elle se félicite notamment qu’ « une délégation de Reporters sans frontières [ait] réussi à perturber le départ de la flamme olympique de Grèce lundi 24 mars. »

Des manifestations auront lieu à Paris le 7 avril à l’occasion du passage de la Flamme olympique [1]. Soutenons-les. Mais l’appel diffusé à cette occasion par les réseaux de solidarité n’est pas sans poser problème. Il est, lit-on, « lancé par l’ensemble des Communautés suivantes : Birmane, Chinoise, Taiwanaise, Tibétaine, Turkistane, Vietnamienne et COBOP [2]. » Il est toujours délicat de parler au nom d’une « communauté » qui en réalité n’est jamais unanime. On peut cependant le comprendre dans le cas de la communauté tibétaine. En revanche, qui croit que la « communauté chinoise » (de France ou d’ailleurs) se range derrière ces actions ?

L’appel compare la situation actuelle des Tibétains au sort des Juifs sous le nazisme. Il reprend à son compte le chiffre très improbable de 1,5 millions de morts de la répression chinoise (sur une population qui se monte aujourd’hui à 5 ou 6 millions). Il ajoute qu’au Tibet se perpétue « un véritable génocide », précisant même : « et pas seulement culturel. ». Tout cela ne renforce pas la crédibilité des mouvements de solidarité et facilite la contre-attaque de Pékin : les Tibétains qui viennent de manifester à Lhassa et dans bien d’autres villes ne sortaient pas de camps de concentration ! De même, la grossière manipulation (volontaire ou non) de photos par la chaîne américaine CNN ou par l’hebdomadaire allemand Bild ont permis au PCC de dénoncer une opération occidentale de propagande anti-chinoise. Comme le note le journaliste Bruno Philip, « certains médias ont fait montre d’un manque de professionnalisme ahurissant » [3]. Que les mouvements de solidarité ne fassent pas preuve du même « manque de professionnalisme » !

La situation est suffisamment grave pour ne pas en rajouter. Comme il n’est pas nécessaire d’enjoliver la réalité tibétaine. Le bouddhisme est un trait distinctif de la culture de ce pays, mais il n’est une garantie ni contre l’exploitation ni contre la violence. Avant l’occupation chinoise, les paysans au Tibet subissaient une forme de servage. Les Lamas pouvaient soumettre les insoumis à de terribles tortures. Le rôle des comités devrait aussi d’aider à comprendre l’histoire - une discipline critique. Les rapports entre communistes tibétains et PC chinois s’avèrent, par exemple, très éclairants sur les espoirs et les désillusions de l’époque. [4]

La gauche anti-capitaliste est, en France, malheureusement incapable d’impulser des initiatives concrète en défense des Tibétains - non pas tant pour des raisons politiques (une fois reconnu le droit d’autodétermination) que pour des raisons « pratiques » (ou « historique ») : la marginalité durable de l’Asie dans les solidarités européennes. Il faut donc, vu l’urgence, soutenir ce qui se fait par ailleurs. Mais ce soutien est apporté malgré des appels tels que celui que nous citons ici [5], plutôt que grâce à eux.

L’appel au 7 avril note que le « but recherché par cette mobilisation est de faire entendre les causes de la défense des droits de l’Homme, de la Justice, de la Liberté et de la Démocratie en Asie ». A ce niveau de généralité, même Nicolas Sarkozy pourrait se prétendre d’accord. Nous aimerions que le droit d’autodétermination soit explicitement mentionné, car c’est un droit fondamental et c’est là que le bât blesse. Après 10 jours de silence pesant, notre président s’est déclaré ouvert à l’idée d’un boycott de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques (gageons qu’il ne prend pas là grand risque), mais sur le fond, il n’a pas changé la position française qui se borne à appeler à « la retenue et à la fin des violences par le dialogue ». L’Elysée souhaite que « tous les Tibétains se sentent en mesure de vivre pleinement leur identité culturelle et spirituelle au sein de la République populaire de Chine » [6]. Vous avez bien lu : « au sein de la République populaire... ».

Certes, reconnaître le droit d’autodétermination n’implique pas nécessairement de défendre le choix de l’indépendance. Mais le gouvernement français affirme, en lieu et place des Tibétains, qu’ils font partie de la Chine. C’est la base de tout compromis avec Pékin ; mais ce n’est pas sur une telle base que la défense du peuple tibétain peut se mener dans la durée.

Chacun est libre de juger quelle peut être la meilleure solution à la situation actuelle - ou admettre qu’il ne le sait pas (ce qui est mon cas). Mais il doit être clair que ce sera aux Tibétains d’en décider. Outre la dénonciation de la répression et de l’oppression, c’est sur la reconnaissance du droit à l’autodétermination que les composantes de la solidarité peuvent se retrouver.

ROUSSET Pierre

Notes

[1] Le programme des manifestations commencera à 11h. du matin sur le parvis des droits de l’Homme au Trocadéro et se terminera vers 19h30 devant le mur de la Paix aux Champs de Mars.

[2] COBOP : Comité d’Organisation du Boycott des Jeux olympiques de Pékin.

[3] Voir le Monde du 29 mars 2008. Article reproduit sur ESSF : Tibet : la guerre de l’information

[4] Des articles à ce sujet se trouvent dans la rubrique « Tibet » (langue anglaise) du site www.europe-solidaire.org

[5] Il semble y avoir plusieurs versions de cet appel. La version utilisée a été mise en ligne sur le site . Elle est reproduite sur ESSF. Voir : Tibet : appel à manifester le 7 avril 2008

[6] Cité dans le Monde du 25 mars 2008.. Article reproduit sur ESSF : Tibet : Nicolas Sarkozy appelle à la « retenue » et exhorte Pékin à dialoguer avec le dalaï-lama

2) Pour le droit à l’autodétermination du peuple tibétain

L’armée chinoise quadrille le Tibet et les provinces limitrophes. La répression des « émeutiers » qui sont descendus dans la rue ces deux dernières semaines s’annonce sévère. L’urgence est à la solidarité et à la reconnaissance effective du droit du peuple tibétain à l’autodétermination.

Certains à gauche (rares en France, mais plus nombreux ailleurs) refusent de s’engager dans la solidarité de peur de faire le jeu des Etats-Unis contre la Chine. D’autres, à droite, appellent à manifester contre 59 ans d’occupation chinoise - c’est en 1950-1951 que l’Armée rouge est entrée dans le pays - et à dénoncer une dictature « communiste ». Ces deux positions, « miroir » l’une de l’autre, font peu de cas de l’histoire : la « question tibétaine » s’est posé dans des contextes très différents suivant les périodes.

Les rapports de suzeraineté entre la Chine et le Tibet remontent loin dans le passé : ils furent parfois très formels, ou inexistants, et parfois plus substantiels (avec occupation militaire), avant que le pays n’affiche son indépendance en 1911-1913. Mais, pour s’en tenir à la période contemporaine, après la victoire de la révolution chinoise (1949), la question de l’autodétermination a été inextricablement liée aux violents conflits de l’époque.

L’impact de cette révolution pouvait-il favoriser une mobilisation des paysans tibétains contre la dure exploitation dont ils étaient victimes, une exploitation exercée notamment via le clergé et les monastères ? Qui pouvait alors parler au nom du peuple ? Le Tibet pouvait-il être utilisé comme un point d’appui par l’impérialisme ? Les années 1950-1960 sont celles de la guerre de Corée, des débuts de l’escalade militaire étasunienne en Indochine, de l’armement de Taiwan, de la construction d’immenses bases US dans toute la région, de l’épreuve de force sino-indienne dans l’Himalaya... Pour éviter l’ouverture d’un nouveau front, le Parti communiste chinois a conclu en 1951 un accord avec les classes possédantes tibétaines, le clergé bouddhiste et le dalaï-lama. Ce compromis s’est rompu et c’est la CIA qui a armé l’insurrection anti-chinoise en 1957-1959. La confrontation entre révolution et contre-révolution déchirait toute la région. Comment l’oublier ?

Dans son programme des années 1930, le PCC reconnaissait le droit à l’autodétermination, y compris des Tibétains. Mais ce principe internationaliste a été rapidement ignoré, une fois la victoire de 1949 acquise, avec la montée en puissance de la bureaucratie et du nationalisme « Grand Han » (les Hans constituent l’ethnie majoritaire en Chine). Au Tibet, dès 1950-1951, et singulièrement après la répression de 1959, l’armée rouge a été perçue comme une force d’occupation. Pour Pékin, l’importance de ce pays tenait avant tout à des considérations idéologiques (nationalistes), à sa position géostratégique et à ses ressources naturelles (eau, mines, forêts...). Malgré des réformes sociales pouvant bénéficier aux paysans, le peuple tibétain a été soumis à une oppression nationale spécifique, tant sur le plan culturel qu’économique. Les mobilisations de 1987-1990 notamment ont été violemment réprimées. Le droit à l’autodétermination s’opposait alors clairement à l’ordre bureaucratique.

En est-il toujours de même aujourd’hui ? Le développement du capitalisme en cours en Chine n’a pas aidé à résoudre la question nationale, loin s’en faut. La situation s’est en fait singulièrement aggravée depuis 1995. On assiste à un processus assez classique de colonisation de peuplement : les Tibétains risquent de devenir minoritaires dans leur propre pays et sont menacés soit de marginalisation soit d’assimilation forcée. Le « développement » du pays répond dorénavant à des normes de plus en plus capitalistes et risque de déboucher sur une situation aussi inextricable qu’au Sri Lanka (tamouls) ou dans le sud des Philippines (moros et lumads). Le droit d’autodétermination s’oppose maintenant au moins autant à la nouvelle bourgeoisie chinoise et aux entreprises transnationales intéressées par les richesses du pays qu’à la vielle bureaucratie en pleine mutation. Pourquoi parler encore de « communisme » ?

Ecrire fait partie du devoir de solidarité. Cependant, il est bien délicat pour un non-spécialiste de traiter du Tibet. Qu’est-ce qui aurait été possible en 1950 ? Qu’est devenu aujourd’hui la société tibétaine ? Quelles revendications répondent le mieux à la situation présente ? Voici des questions fort importantes et néanmoins sans réponses pour l’auteur de cet article. Le Tibet est connu de tous, et pourtant qu’en savons-nous au-delà des clichés ? L’heure est à la solidarité - mais aussi à un véritable travail de connaissance militante.

Il n’est cependant pas besoin d’attendre réponse à ces questions pour défendre, aujourd’hui comme hier, le droit d’autodétermination : c’est au peuple tibétain de faire librement ses choix.

ROUSSET Pierre

3) Solidarité avec le Tibet Transmis par Jean Paul Brachet

Après des décades de répression par la loi chinoise, la frustration du peuple tibétain a explosé dans les rues sous forme de protestations et d’émeutes. Avec les feux de la rampe braqués sur les Jeux Olympiques à venir en Chine, les tibétains réclament au monde un changement.

Le gouvernement chinois a dit que les protestataires qui ne se sont pas encore rendus "seront punis". Ses leaders sont en ce moment même en train de faire un choix crucial entre l’escalade de la brutalité ou le dialogue qui pourrait déterminer le futur du Tibet et de la Chine.

Nous pouvons influer sur ce choix historique. La Chine tient à sa réputation internationale. Il est nécessaire que le président chinois Hu Jintao entende que le succès du logo "made in China" et aussi les prochains Jeux Olympiques ne sera assuré que s’il fait le bon choix. Mais il faudra une énorme mobilisation internationale pour attirer son attention - et nous en avons besoin dans les 48 heures qui suivent-Le lauréat tibétain du Prix Nobel de la Paix et leader spirituel, le Dalai Lama, a appelé à la retenue et au dialogue : il a besoin d’un soutien international.

Cliquez maintenant ci-dessus (Site porté en source) pour signer cette pétition -et faites passer le message à un maximum de personnes- notre but est d’obtenir 1 million de voix pour le Tibet.

http://www avaaz.org/fr/tibet_end_the_violence/12.php

4) En solidarité avec le peuple tibétain

Les manifestations qui ont débuté le 10 mars 2008 au Tibet, et qui ont tourné à l’émeute depuis le 14 mars, sont remarquables tant par leur ampleur que par leur radicalité. Loin d’être confiné à la capitale, Lhassa, elles se sont étendues jusque dans des provinces chinoises limitrophes où résident les communautés tibétaines : des témoins font état d’importantes mobilisations dans le Qinghai, le Gansu, le Sichuan.

Fait rare, ces émeutes ont parfois pris un tour quasi-insurrectionnel. Elles témoignent du désespoir d’une population, de son sentiment d’oppression et de dépossession. En effet, Pékin poursuit dans cette « région autonome » une politique systématique de colonisation de peuplement : le développement des infrastructures (comme la création d’une liaison ferroviaire rapide) est utilisé à cette fin. Ainsi, les Han (l’ethnie chinoise) sont devenus majoritaires au Tibet ; ce sont eux qui, de plus, profitent en priorité du « développement ». D’où la révolte des Tibétains, menacés par ailleurs d’acculturation et d’assimilation forcées. D’où aussi la violence manifestée par quelques « émeutiers » à l’encontre de passants ou de commerçants han.

Les réactions sont particulièrement vives en Asie du Sud.

Mais au Népal et en Inde -où siège à Dharamsala le gouvernement en exil et où réside le dalaï-lama- les manifestations de la communauté tibétaine ont été réprimées par la police. Des rassemblements dénonçant la politique pékinoise se sont par ailleurs tenu dans divers pays, dont la France, la Belgique, les Pays-Bas et la Suisse. De nombreuses associations, comme la Ligue des droits de l’Homme, se mobilisent. L’heure est à la solidarité. Il est bien loin le temps où le nationalisme tibétain pouvait être utilisé par l’Occident contre la révolution chinoise. La survie d’un peuple est en jeu.

L’armée chinoise est entrée en action. Selon les sources, la répression aurait déjà fait de plusieurs dizaines à quelques centaines de morts. Pékin fait tout ce qu’il peut pour censurer l’information. La vérité sur la situation au Tibet doit être établi par une commission indépendante. Comme doit être reconnu -y compris par les gouvernements et par l’ONU- le droit à l’autodétermination du peuple tibétain.

ROUSSET Pierre

www.europe-solidaire.org

5) Répression au Tibet : tout silence est complice

Communiqué de la LDH

Encore une fois la police et l’armée chinoise s’en prennent brutalement à la résistance tibétaine : dix morts selon les autorités, bien davantage de toute évidence.

Alors que la Chine s’apprête à accueillir les Jeux olympiques, elle multiplie ouvertement les atteintes aux droits de l’Homme et à la liberté des peuples. Parce que le souvenir des Jeux de Berlin en 1936 est une tache ineffaçable sur le passé de l’olympisme, aucun des partenaires de la Chine pour les Jeux de Pékin 2008 n’a le droit de se taire devant la manière dont le régime chinois traite tant les peuples qu’il prétend coloniser que ses propres citoyens.

Il serait temps que le gouvernement français et l’Union européenne mettent enfin leurs actes en conformité avec leur discours et exigent du gouvernement chinois un changement radical d’attitude avant les Jeux.

La Ligue des droits de l’Homme appelle dès maintenant tous les citoyens à écrire à l’Ambassade de Chine à Paris pour exprimer leur indignation et leur solidarité avec les victimes de la répression autoritaire.

Paris, le 17 mars 2008

6) LE MYTHE ET LA REALITE A PROPOS DU TIBET

Article dans Le Figaro

... Pendant les onze dernières années, j’en ai vécu sept en Europe et je constate un phénoméne bizarre : si quelqu’un vien à vous dire "Attention, la tour Eiffel va tomber en ruine demain !" on le prend pour un fou. Mais, si quelqu’un vous débite des bêtises bien plus graves sur la Chine, on le prendra probablement pour un savant. Je n’exagère pas. Il y a dix ans, on disait : " Le gouvernement chinois va tomber !" " L’économie est dans le chaos", etc. Aujourd’hui, avec le recul, non seulement ces prédictions apocalyptiques ont été démenties par les faits, mais l’inverse s’est produit en Chine. Le pays a connu la meilleure croissance de son histoire. Les Chinois n’ont jamais vu leurs conditions de vie s’améliorer si vite en si peu de temps.

Je lis souvent votre journal (le figaro, I.L.). De temps en temps, il publie des articles sur le Tibet. Pour être franc avec vous, je ne suis pas d’accord avec leur contenu. On peut avoir des vues divergentes sur un fait, mais le fait doit être présenté tel qu’il est. Or, je constate que vos articles sont loin de se baser sur les faits. Je vais vous en donner trois exemples :

Premier mythe : "L’occupation du Tibet par la Chine." Cette accusation est constamment entendue. Mais la réalité est la suivante : le Tibet a fait partie intégrante de la Chine sous la dynastie des Yuans, à partir du milieu du XIIIe siècle, bien avant l’indépendance des Etats-Unis(1776), l’intégration de la Corse à la France(1789) et celle de la Bretagne à la France(1532). La communauté internationale reconnaît que le Tibet fait partie intégrante de la Chine. C’est aussi la position du gouvernement français. Prétendre que la Chine occupe le Tibet, c’est comme si quelqu’un affirmait que la France occupe la Bretagne, la Bourgogne, la Côte d’Azur ou la Corse !

Deuxième mythe : "Les droits de l’homme sont bafoués au Tibet." Pour certains, le gouvernement chinois est "vilain des vilains", tandis que le dalaï-lama est "le saint des saints". Quelle est la réalité ? Avant 1959, quand le dalaï-lama gouvernait le Tibet, le régime qu’il pratiquait était le servage, qui est pire que le régime du Moyen Age en Europe. Sous ce régime, les serfs, qui représentaient 95% de la populaition tibétaine, n’etaient pas considérés comme des êtres humains, mais plutôt comme des bêtes de somme ayant tout simplement la faculté de la parole. Il suffit de lire des écrits historiques d’auteurs européens sur le Tibet pour s’en convaincre.

En 1959, le dalaï-lama, avec l’appui de forces étrangères, surtout de la CIA, a déclenché une rébellion contre le gouvernement central, dans le but de maintenir à jamais le servage au Tibet. Cette rébellion a été mise en échec. Le dalaï-lama a pris la fuite puis s’est réfugié en Inde. Le servage a été aboli au Tibet en 1959. Ce qui veut dire que sur le plan des droits de l’homme, le Tibet a fait un progrès sans précédent dans son histoire. Depuis, des avancées inouïes sur les plans politique, économique, éducationnel ou culturel ont été réalisées. Quelques chiffres le montrent : avant 1959, la population tibétaine était d’un million, aujourd’hui 2.4 millions, dont 95% sont Tibetains. Avant 1959, l’espérance de vie des Tibétains était de 35.5 ans, maintenant 67 ans. Avant 1959, le taux de scolarité des enfants n’était que de 2%, aujourd’hui il s’est élevé à 81.3%...Les faits sont là.

Troisième mythe : " Le gouvernement chinois est en train de détruire l’identité culturelle tibétain." C’est une autre grave accusation. Or, la Chine est un pays multiethnique : il y a cinquante-six ethnies en Chine. Les Han sont la majorité, ils représentent à peu près 92% de la population, le reste est partagé par cinquante-cinq ethnies minoritaires de la Chine. Quand on parle de la culture chinoise, il s’agit d’une culture à laquelle ont contribué les cinquante-six ethnies chinoises sans exception. La culture chinoise n’est pas exclusive, mais plutôt inclusive. Ce qui explique son dynamisme, sa vitalité et sa longévité. En d’autres termes, la culture tibétaine, tout en conservant son identité, fait partie intégrante de la culture chinois. C’est le propre de la culture chinoise.

Au Tibet, l’étude de la langue et de l’écriture tibétaine est garantie par la loi. Les établissements scolaires pratiquent un système d’enseignement bilingue, tout en donnant la priorité aux cours en tibétain. La radio et la télévision du Tibet consacrent plus de 20 heures par jour à des émissions en tibétain, etc. Aujourd’hui, le Tibet n’est plus fermé, il est ouvert au monde. Beaucoup de touristes étrangers le visitent.

Voilà quelques réflexions que j’ai voulu vous livrer. Un vieux proverbe chinois dit ceci : "Les faits parlent plus fort que n’importe quel discours." C’est aussi ma conviction.

7) La CIA : "C’est nous qui avons préparé l’insurrection au Tibet"

de InforTibet

La préparation de la révolte armée a duré des années, sous la direction des services secrets américains, la CIA. C’est écrit noir sur blanc dans « The CIA’s Secret War in Tibet » (La guerre secrète de la CIA au Tibet) de Kenneth Conboy (University Press of Kansas, 2002, 300 pages), un ouvrage à propos duquel le spécialiste de la CIA, William Leary, écrit : « Une étude excellente et impressionnante sur une importante opération secrète de la CIA durant la guerre froide. »

Tibet : pour la liberté, avec la CIA ?

En 1951, les communistes prenaient le pouvoir au Tibet. Au cours des deux siècles qui avaient précédé, pas un seul pays au monde n’avait reconnu le Tibet comme un pays indépendant. Durant ces deux cents ans, la communauté internationale avait considéré le Tibet comme une partie intégrante de la Chine ou, du moins, comme un État vassal. En 1950 déjà, l’Inde disait que le Tibet était une composante de la Chine. L’Angleterre qui, il y a quarante ans, occupait pourtant une position privilégiée au Tibet, suivit la position indienne au pied de la lettre.

Seuls les États-Unis se montrèrent hésitants. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, ils considérèrent le Tibet comme appartenant à la Chine et ils freinèrent même l’Angleterre dans ses avances au Tibet. Mais, après la guerre, les États-Unis voulurent faire du Tibet un rempart religieux contre le communisme.

Contrairement à ce qui se passa avec la question coréenne, ils furent complètement isolés. Ils ne purent mettre sur pied la moindre coalition internationale. En 1951, la majorité de l’élite tibétaine elle-même, y compris l’Assemblée générale élargie, accepta l’accord négocié avec la Chine à propos d’une « libération pacifique ».

Mais cela changea lorsque, en 1956, les autorités décidèrent d’appliquer une réforme agraire dans les territoires tibétains de la province de Sichuan. L’élite locale n’accepta pas qu’on touche à ses propriétés et droits. Cela allait mener au soulèvement armé de 1959.

La préparation de la révolte armée avait duré des années, sous la direction des services secrets américains, la CIA. C’est écrit noir sur blanc dans « The CIA’s Secret War in Tibet » (La guerre secrète de la CIA au Tibet) de Kenneth Conboy (University Press of Kansas, 2002, 300 pages), un ouvrage à propos duquel le spécialiste de la CIA, William Leary, écrit : « Une étude excellente et impressionnante sur une importante opération secrète de la CIA durant la guerre froide. »

Un autre livre, « Buddha’s Warriors - The story of the CIA-backed Tibetan Freedom Fighters » (Les guerriers de Bouddha - L’histoire des combattants tibétains de la liberté soutenus par la CIA), de Mikel Dunham (Penguin, 2004, 434 pages) explique comment la CIA a transféré des centaines de Tibétains aux États-Unis, les a entraînés et armés, a parachuté des armes sur le territoire, a enseigné aux gens comment ils pouvaient se servir d’armes à feu tout en étant à cheval, etc.

La préface de cet ouvrage a été rédigée par « Sa Sainteté le dalaï-lama ». Sans doute ce dernier considère-t-il comme un honneur le fait que la rébellion séparatiste armée ait été dirigée par la CIA. Dans cette préface, il écrit : « Bien que je croie que la lutte des Tibétains ne puisse être remportée que par une approche à long terme et des moyens pacifiques, j’ai toujours admiré ces combattants de la liberté pour leur courage et leur détermination inébranlables. » (page XI)

www.michelcollon.info/articl...


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