Pour le premier grand débat sur les élections européennes, Valérie Hayer, Raphaël Glucksmann et François-Xavier Bellamy se livrent à des attaques les uns envers les autres, faignant de mettre en avant leurs différences insurmontables. Hayer, Glucksmann et Bellamy sont en réalité de faux ennemis. Rivaux en France, ils travaillent main dans la main dans les institutions européennes

Alliés derrière une Commission européenne honteuse

Leurs trois groupes (respectivement Renew, S&D et le PPE) forment la majorité au Parlement Européen. En effet, ils ont tous trois voté pour Ursula Von der Leyen à la tête de la Commission européenne, même si tous tentent de le mettre sous le tapis aujourd’hui. Les socialistes ne sont pas en reste. Von der Leyen, élue à 9 voix près en 2019, l’a été grâce aux voix de leur groupe. Sans celles ci, elle n’aurait pas été élue. En plateau, François-Xavier Bellamy critique lui aussi la commission actuelle. Il oublie de dire qu’aux côtés de l’ensemble de son groupe, il a voté la confiance à Mme Von der Leyen et à son programme en novembre 2019. Ensembles, ils sont comptables du bilan de la Commission.

Au sein de cette Commission, les trois groupes travaillent ensemble et élaborent main dans la main la majorité des textes que celle-ci adopte. Sur les 27 commissaires européens, 9 sont issus du groupe de Raphaël Glucksmann, 9 autres sont issus du PPE dans lequel siège Xavier Bellamy, et 5 du groupe Renew où siègent les macronistes.

Rappelons que la Commission européenne et sa présidente Ursula Von der Leyen sont responsables du soutien inconditionnel à la politique criminelle de Netanyahu contre les Palestiniens, des traités de libre-échange, des politiques d’austérité et du marché de l’énergie qui fait exploser nos factures.

Hayer, Glucksmann et Bellamy : un travail commun d’arrache-pied en Europe Depuis le lancement de sa campagne, Raphaël Glucksmann prétend vouloir mener une politique migratoire humaniste, différente de celle pratiquée par la droite et les libéraux. Pourtant, parmi les rapporteurs du cruel Pacte asile et immigration actuellement discuté au Parlement européen, on trouve trois rapporteurs socialistes issus de son groupe.

Autre exemple : l’agriculture. Alors qu’ils prétendent toutes et tous être les premiers défenseurs des agriculteurs, ils siègent dans des groupes qui ne se sont pas opposés aux accords de libre-échange. 94% du groupe de Glucksmann a voté pour l’accord de libre-échange entre l’UE et la Nouvelle-Zélande, c’est le même chiffre pour le groupe des Républicains, equi monte à 98% pour les macronistes. Même musique pour l’accord de libre-échange avec le Kenya, que le groupe socialiste a voté à 95%, 94% pour la la droite, et 100% pour les macronistes.

Et cette hypocrisie ne s’arrête pas là. Prix garantis pour le lait ? Protection contre la concurrence étrangère et la spéculation des chaînes de distribution ? Plafonnement des marges de la grande distribution agricole ? Les socialistes européens de Glucksmann votent contre toutes ces propositions, aux côtés de la droite et des macronistes français.

Ce soir en plateau, Valérie Hayer ne veut pas couler seule. Elle dénonce, à raison, ses camarades Bellamy et Bardella qui ont voté avec elle la Politique Agricole Commune qui tue nos agriculteurs.

Seul le groupe des Insoumis, La Gauche, s’est opposé en bloc à tous ces accords et ces mesures indignes. Ce soir sur les plateaux, et dès demain au Parlement européen, le bal des hypocrites est en marche.