L’ONU annonce qu’une frappe meurtrière a visé un de ses entrepôts à Gaza

lundi 18 mars 2024.
 

L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens a annoncé mercredi que l’un de ses entrepôts dans la bande de Gaza avait été touché par une frappe qui a fait au moins un mort, au moment où les efforts s’accélèrent pour acheminer de la nourriture vers le territoire palestinien assiégé.

Après plus de cinq mois de guerre entre Israël et le Hamas, l’ONU craint une famine généralisée dans la bande de Gaza, où des dizaines de milliers de personnes ont déjà été tuées tandis que les bombardements israéliens se poursuivent sans répit.

Mercredi, l’Unrwa, l’agence de l’ONU chargée de l’aide aux réfugiés palestiniens, a annoncé qu’un de ses entrepôts à Rafah, dans le sud de Gaza, avait été touché par une frappe israélienne qui a tué au moins un de ses employés et en a blessé 22. Le ministère de la Santé du Hamas a fait état de quatre morts.

L’armée israélienne a annoncé de son côté avoir "éliminé un terroriste" du Hamas dans une frappe ciblée à Rafah. Cet homme, Mohammad Abou Hasna, figure aussi parmi les quatre morts recensés par le mouvement islamiste qui le présente comme un responsable de sa police chargé de la sécurité de l’entrepôt.

Les tensions sont au plus haut entre l’Unrwa et Israël depuis que les autorités israéliennes ont accusé fin janvier 12 employés de l’agence d’être impliqués dans l’attaque menée le 7 octobre par le Hamas contre Israël, à l’origine de la guerre.

"L’attaque d’aujourd’hui sur l’un des rares centres de distribution de l’Unrwa encore opérationnels dans la bande de Gaza intervient au moment où la malnutrition, voire la famine dans certaines zones, s’étend", a souligné le commissaire général de l’Unrwa, Philippe Lazzarini.

"Menace constante"

"Comment pourrons-nous poursuivre nos opérations d’aide quand nos équipes et nos entrepôts se trouvent constamment menacés ?", a réagi le chef du bureau des opérations humanitaires de l’ONU (Ocha), Martin Griffiths.

Face à l’urgence humanitaire, plusieurs pays ont décidé de diversifier les voies d’acheminement de l’aide à la population, via des parachutages ou un couloir maritime depuis Chypre.

L’aide par voie terrestre n’entre en effet qu’au compte-gouttes dans la bande de Gaza, principalement depuis l’Égypte, soumise au contrôle d’Israël qui a imposé un siège total au territoire depuis le début de la guerre."Le fait d’affamer la population est utilisé comme une arme de guerre", a affirmé mardi le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell.

Un premier bateau chargé de 200 tonnes de vivres a quitté mardi Chypre pour Gaza. Ce bateau de l’ONG espagnole Open Arms, qui remorque une barge, faisait route mercredi dans la Méditerranée à une allure très réduite.

Un deuxième bateau prêt

Chypre, distante d’environ 370 kilomètres du territoire palestinien, a annoncé qu’un deuxième bateau était prêt à partir avec une cargaison plus importante.

Quatre bateaux de l’armée américaine ont également quitté les États-Unis avec une centaine de soldats et l’équipement nécessaire à la construction d’une jetée et d’un quai à Gaza pour débarquer l’aide d’humanitaire. Le voyage doit prendre 30 jours environ et l’installation sera prête "d’ici à 60 jours", selon les autorités américaines.

Depuis une dizaine de jours, plusieurs pays arabes et occidentaux, dont les États-Unis, parachutent quotidiennement des repas et des cargaisons d’aide médicale sur Gaza, en particulier sur le nord, isolé du reste du territoire.

Mais l’ONU répète que les envois par mer ou les parachutages ne peuvent se substituer à la voie terrestre.

"Le largage aérien, la construction d’un port, sont des signes d’impuissance et de faiblesse de la part de la communauté internationale", a affirmé mercredi la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard. L’armée israélienne a, elle, autorisé mardi, pour la première fois, l’entrée de six camions du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies directement dans le nord de Gaza. Le PAM estime qu’il faudrait 300 camions par jour pour répondre aux besoins immenses des quelque 2,4 millions d’habitants du territoire.


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