L’avion vert ne sauvera pas le climat !

mardi 4 juillet 2023.
 

Alors que se clôture le salon international de l’aéronautique du Bourget, Emmanuel Macron a affirmé que l’avion vert permettrait de poursuivre la croissance du trafic aérien. Il se fait ainsi le relais du lobby du secteur aérien.

Pourtant, les biocarburants restent une illusion et de nombreuses études démontrent que le remplacement du kérosène par des carburants décarbonés (comme l’hydrogène) ne pourra intervenir avant 2035, au mieux.

Salon du Bourget : une autre aviation est-elle possible ?

Le salon du Bourget qui s’est terminé dimanche 25 juin se consacrait au développement de nouvelles technologies et de carburants alternatifs. Attac avec 15 associations ont publié une tribune dans le JDD le 17 juin pour dénoncer l’imposture de ce salon et défendre la nécessaire diminution du trafic aérien pour préserver le climat et la santé de nous toutes et tous.

La vraie question n’est plus de savoir s’il faut réduire le trafic aérien, mais comment y parvenir de manière juste et cohérente avec les enjeux climatiques et sanitaires.

L’illusion des biocarburants

Les biocarburants présentent plusieurs inconvénients majeurs. Tout d’abord, ces carburants produisent quand même du CO2 ! A l’heure actuelle, ils représentent une part minime : moins de 1% des carburants utilisés. L’objectif de 6% d’incorporation de biocarburants en 2030 reste insuffisant pour décarboner. Il ne tient pas compte des autres secteurs qui pourraient utiliser de plus en plus ces carburants pour se décarboner (transport routier, etc...). Enfin, l’avion à hydrogène reste un leurre qui ne pourra être atteint avant 2035 et plus certainement 2050, alors que d’autres secteurs comptent sur ce carburant pour se décarboner.

Il est indispensable de le reconnaître : l’avion « vert » ne constitue pas une alternative en soi et il faut anticiper et planifier la décroissance du transport aérien pour éviter un désastre social et économique. C’est tout particulièrement le cas dans la région toulousaine dont le bassin d’emploi est très dépendant. « Pensons l’aéronautique pour demain » collectif composé de plusieurs organisations dont Attac Toulouse, a sorti une note sur ces questions

La reprise de la croissance du transport aérien par un secteur qui refuse d’admettre l’évidence (et par celles et ceux qui veulent en profiter avant la catastrophe) est une insulte à notre avenir.

Attac France se mobilise depuis longtemps contre ce Greenwashing du secteur aérien. Pour exemple, fin 2022, Attac, Extinction Rebbelion et Alternatiba Paris ont organisé une action devant l’aéroport du Bourget pour dénoncer le secteur le plus polluant du secteur aérien, les vols en jets privés. Cette action a mené 12 activistes en garde-à-vue avec un procès à la clé. Le 31 août prochain aura lieu ce procès.

Pour nos associations, ce n’est pas le procès des activistes mais bien le procès des jets privés qui est en jeu. Ce mode de transport utilisé par une minorité de privilégiés est extrêmement polluant : une seule heure de vol en jet correspond aux émissions annuelles moyennes d’une voiture en France. Les jets privés représente donc un symbole criant de l’inégalité sociale et écologique ainsi que de l’indécence des plus riches.

Dans un communiqué de presse, Attac et Extinction Rebellion invitent toutes celles et ceux qui se battent contre les jets privés à venir soutenir les 12 activistes en procès le 31 août.


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