27 décembre 1790 L’abbé Grégoire intervient devant l’Assemblée constituante en faveur de la Constitution civile du clergé

jeudi 27 décembre 2012.
 

L’abbé Grégoire fait partie des personnalités éminentes de la Révolution française.

28 mai 1831 : l’abbé Grégoire agonisant, refuse de renier son serment constitutionnel de 1790

Sa déclaration de principes sur le rapport entre l’Eglise catholique et l’Etat doit être lue en tenant compte de son caractère profondément sincère. Chaque mot pèse son poids d’émotion personnelle, de conviction religieuse et d’intelligence rationnelle. C’est un prêtre de la tradition gallicane janséniste qui parle ici, sans subterfuge politicien, comme une confession morale devant Dieu et les hommes.

« Disposé, ainsi qu’un grand nombre de confrères, à prêter le serment civique, permettez qu’en leur nom je développe quelques idées qui peut-être ne seront pas inutiles dans les circonstances actuelles. On ne peut pas se dissimuler que beaucoup de pas- teurs très estimables et dont le patriotisme n’est pas équivoque éprouvent des anxiétés, parce qu’ils craignent que la Constitution française ne soit incompatible avec les principes du catholicisme.

Nous sommes aussi inviolablement attachés aux lois de la religion qu’à celles de la patrie. Revêtus du sacerdoce, nous continuerons de l’honorer par nos mœurs : soumis à cette religion divine, nous en sommes constamment les missionnaires ; nous en serions, s’il le fallait, les martyrs. Mais après le plus mûr, le plus sérieux examen, nous déclarons ne rien apercevoir dans la Constitution qui puisse blesser les vérités saintes que nous devons croire et enseigner.

Ce serait calomnier l’Assemblée na- tionale que de lui supposer le projet de mettre la main à l’encensoir. A la face de la France, de l’Univers, elle a manifesté solennellement son profond respect pour la religion catholique apostolique et romaine. Jamais elle n’a voulu priver les fidèles d’aucun moyen de salut ; jamais elle n’a voulu porter la moindre atteindre au dogme, à la hiérarchie, à l’autorité spirituelle du chef de l’Eglise. Elle reconnaît que ces objets sont hors de son domaine. Dans la nouvelle circonscription des diocèses, elle a voulu seulement déterminer des formes politiques plus avantageuses aux fidèles et à l’Etat.

Le titre seul de Constitution civile du clergé énonce suffisamment l’intention de l’Assemblée nationale. Nulle considération ne peut donc suspendre l’émis- sion de notre serment. Nous formons les vœux les plus ardents pour que, dans toute l’étendue de l’empire, nos confrères, calmant leurs inquiétudes, s’empressent de remplir un devoir de patriotisme si propre à porter la paix dans le royaume et à cimenter l’union entre les pasteurs et les ouailles. »

L’abbé Grégoire bénéficiant d’un grand respect dans l’Assemblée constituante et l’objet de son intervention présentant alors la plus grande importance, les députés l’écoutèrent dans un silence magistral.

Aussitôt après sa déclaration de principes, il plaça ostensiblement sa main sur son cœur et prononça son serment :

« Je jure de veiller avec soin sur les fidèles de la cure qui m’est confiée, d’être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roi, de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le Roi . »

Grégoire ayant prêté serment, plusieurs religieux suivirent son exemple : Saurine, Dumouchel, Gouttes, Lindet, Rover, Rangeard, dom Gerle, l’évéque Expilly, Talleyrand, Gobel...

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