LE GOUVERNEMENT TCHEQUE VEUT SUPPRIMER LA FETE DU 1 ER MAI

samedi 18 août 2007.
 

La droite tchèque profite avantageusement des chaleurs caniculaires qui règnent sur cette partie de l’Europe pour faire passer en force et à la hâte toute une série de “ réformes libérales, modernes, indispensables, inévitables, “ et ... “ européennes ”. Depuis que le Parti civique démocratique (ODS), jadis “ résolument eurosceptique ”, a fait volte-face en approuvant le mini-traité, “ le parti du président Klaus ” apparaît décidément comme le bon élève de l’Europe libérale. Le gouvernement Klaus-Topolanek prépare fiévreusement avec ses sherpas “ sa ” présidence de l’Union en 2009, dans l’ombre et dans le dos des peuples d’Europe.

Nous apprenons aujourd’hui que les sénateurs droitiers tchèques veulent supprimer la fête du 1er Mai , “ chose désuète, inutile et datée d’une autre époque ”. Au moment donc où la droite tchèque décide d’ouvrir le territoire tchèque aux militaires américains et leurs bases antimissile, elle entend interdire la célébration de la fête du travail inspirée par la classe ouvrière américaine. Nous devons donner à cette affaire toute l’attention qu’elle mérite, à tous égards.

Ce qui saute aux yeux dans cette décision, c’est par-dessus tout sa bêtise provocatrice. La fête du 1er mai fut célébrée légalement sous la monarchie austro-hongroise pour la première fois en 189O, et la République Tchèque, qui présidera l’Union Européenne dans deux ans, risque d’apparaître comme plus rétrograde que la monarchie des Habsbourg aux yeux de l’opinion publique européenne. La droite tchèque en a cure. Les nouvelles “ élites libérales ” continuent sur leur lancée, et parmi les autres “ survivances du bolchevisme ”, qui doivent disparaître, figurent également le 8 mars, journée internationale de la femme, et le chant de l’Internationale.

Les stupides provocations de la droite tchèque à l’approche de 2009 ne sont pas le produit d’une inspiration fortuite mais découlent logiquement de toute la politique de la droite libérales européenne. La Fête du travail, célébrée aujourd’hui dans le monde entier, est une fête revendicative. Le 1er mai 1886, le mouvement syndical permit à plusieurs centaines de milliers de travailleurs américains d’obtenir la journée de huit heures, et c’est le souvenir de cette journée qui a amené plus tard les travailleurs à initier la Fête du travail à l’échelle internationale, pour la défense de leurs revendications légitimes. Les sénateurs réactionnaires tchèques le savent : la fête du 1er mai a contribué d’une manière décisive à l’instauration de la journée de huit heures en Europe, et la droite tchèque, à l’instar de la droite européenne, est contre la journée de huit heures. L’objectif de cette loi à la fois stupide et liberticide est de mater toute idée de résistance.

Ce qu’il faut souligner, c’est que 1er Mai est une journée revendicative américaine. C’est au moment où le gouvernement tchèque prend la décision de céder à toutes les demandes des fauteurs de guerre américains pour l’installation de bases antimissile que les sénateurs tchèques décident d’interdire dans leur pays la célébration de la fête du travail inspirée par les travailleurs américains. La fête du 1er mai symbolise la paix et la fraternité en Europe et dans le monde. La droite tchèque belliciste aide Bush à préparer la guerre en Europe et dans le monde.

Cela se passe aussi au moment où l’opinion publique américaine est majoritairement hostile à la politique guerrière de Bush, au moment où les experts du congrès américain commencent à démontrer l’absurdité et la dangerosité du projet d’installation des boucliers antimissile en République Tchèque et en Pologne. La droite tchèque, américaniste et atlantiste, porte secours aux forces américaines les plus réactionnaires, au moment ou l’opinion démocratique américaine se réveille. Elle ose faire ce qu’aucun politicien américain n’a osé faire.

La décision de supprimer le 1er Mai est la dernière provocation à l’encontre des peuples d’Europe da la part du gouvernement qui doit prendre la direction des affaires européennes dans deux ans, et qui manifestement veut savoir jusqu’à quel point il peut compter sur la complicité et le silence des chefs de gouvernement européens.

La proposition d’interdire le 1er Mai est le dernier geste provocateur de la droite tchèque, ultralibérale, belliciste et américaniste, contre le mouvement “ Non aux bases militaires ”, qui symbolise dans ce pays le premier véritable réveil citoyen et démocratique depuis la chute du mur de Berlin. Dans cette affaire aussi le gouvernement Klaus-Topolanek compte sur le silence complice des élites libérales européennes.

L’impuissance des directions des partis de Gauche à organiser la défense des conquêtes démocratiques pose la question d’une nouvelle direction à l’échelle de l’Europe.

Tout revient à savoir comment relier le “ non ” des peuples français et hollandais au “ non ” tout aussi massif du peuple tchèque aux fauteurs de guerre d’outre-Atlantique et leurs agents locaux. C’est la tâche à laquelle nous devons désormais nous atteler.

Karel KOSTAL

Pour tout contact : karelkost@numericable.fr


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