République tchèque L’austérité sanctionnée

mardi 23 octobre 2012.
 

La droite tchèque, au pouvoir depuis 2006, vient de subir une violente claque électorale. Lors des élections régionales et sénatoriales partielles du 13 Octobre 2012, le peuple tchèque a très largement sanctionné la politique d’austérité drastique mise en œuvre par le gouvernement.

Principale force de la coalition gouvernementale, l’ODS (conservateurs), a chuté de plus de 11% depuis les dernières élections régionales (2008) et de 8% par rapport aux élections législatives de 2010. Il ne remporte qu’une région sur 13. A l’instar de ses homologues de droites et sociaux libéraux, le Premier ministre Petr Necas a vanté le courage politique que forment selon lui les mises en œuvres des « réformes nécessaires » et la politique de restriction budgétaire qui sont autant de captulations devant Bruxelles et les marchés.

Le fait le plus notable de ces élections, outre la sanction des politiques d’austérité, c’est la désaffection civique majeure de la population : seuls 30% des inscrits n’ont pas boudé les urnes.

Quoique les sociaux-démocrates du CSSD profitent de la désaffection des électeurs de droite et emportent 10 des 13 régions, cette élection n’est en rien une victoire pour eux. Le CSSD enregistre en effet une baisse de plus de 12% depuis les dernières élections régionales (2008) et ne gagne qu’un petit pourcent par rapport aux élections législatives de 2010. Il perd 3 régions.

Le seul parti à marquer des points dans cette élection est finalement le Parti Communiste de Bohème Moravie (KSCM). Déclaré « mourant » par les partis libéraux et sociaux-démocrates et par la presse tchèque, celui-ci progresse de 5,40% par rapport aux élections régionales (2008) et gagne près de 10% par rapport aux élections législatives de 2010. Contrairement à l’ODS et au CSSD, il gagne même 100 000 voix en dépit de la faible participation. Il gagne 2 régions.

Le Parti de Gauche se félicite que le peuple tchèque ait infligé une défaite cinglante aux tenants de l’austérité de droite comme sociaux-libéraux. Il espère que le KSCM saura se montrer à la hauteur de ses résultats dans les urnes qui l’engagent et qu’il saura aider à la remobilisation citoyenne nécessaire pour que le peuple tchèque reprenne enfin ses droits économiques et démocratiques.

Céline Meneses, Alan Confesson et Jaroslava Fournier


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