Hong Kong le 1er janvier 2020 : un million de manifestants pro-démocratie, des affrontements

samedi 11 janvier 2020.
Source : AFP
 

Plus d’un million de manifestants pro-démocratie ont défilé mercredi 1er janvier à Hong Kong, espérant insuffler en 2020 un nouvel élan au mouvement, et des affrontements ont à nouveau opposé la police à certains contestataires.

« En se fondant sur le décompte effectué jusqu’à 18h15 (10h15 GMT) et une comparaison avec la marche du 9 juin, nous pensons que la participation totale à la marche d’aujourd’hui a dépassé le 1,03 million du 9 juin », a déclaré le Front civil des droits de l’homme (FCDH) dans un communiqué.

L’ex-colonie britannique connaît depuis juin sa plus grave crise depuis sa rétrocession à Pékin en 1997. La contestation pour obtenir des réformes démocratiques s’est traduite par des marches pacifiques rassemblant des millions de personnes mais aussi de violents affrontements entre policiers et manifestants.

Mercredi 1er, la manifestation a débuté pacifiquement dans l’après-midi puis des affrontements ont éclaté autour du cortège alors qu’il sinuait dans le quartier de Wan Chai. Visée par des cocktails Molotov, la police anti-émeute a fait usage de gaz lacrymogène et de gaz au poivre.

Le Front civil des droits de l’homme (FCDH), qui avait obtenu l’autorisation d’organiser cette manifestation, s’est vu intimer l’ordre d’y mettre fin sitôt qu’ont démarré les affrontements. « La police nous a demandé de disperser la marche », ont annoncé les organisateurs par mégaphone aux manifestants. « S’il vous plaît, partez immédiatement, dans le calme et lentement. »

Dans des scènes devenues familières, les policiers anti-émeutes se sont déployés aux alentours de la marche, y compris à la station de métro de Wan Chai. Des manifestants masqués et vêtus de noir se sont rassemblés pour construire des barricades de fortune. Des commerces ont été vandalisés.

Demande d’amnistie pour les manifestants arrêtés

La manifestation visait à mettre la pression sur l’exécutif local afin qu’il accède aux demandes des protestataires comprenant un véritable suffrage universel, une enquête indépendante sur le comportement de la police et l’amnistie pour toutes les personnes arrêtées depuis juin − environ 6 500 dont près d’un tiers âgés de moins de vingt ans.

« C’est triste que nos revendications de 2019 doivent être reportées à 2020 », a regretté Jimmi Sham du FCDH, s’adressant à la foule avant le départ de la marche :

« Nous nous attendons à plus de répression à l’avenir. Nous devons nous préparer activement à la lutte. »

Beaucoup de participants arboraient des banderoles rappelant les principales revendications.

« L’État de droit, les droits de l’homme et la liberté de Hong Kong ont été progressivement érodés », a martelé un manifestant, le visage dissimulé sous un masque, dans un discours pendant le rassemblement des manifestants :

« Les habitants de Hong Kong ont été poussés vers une situation désespérée. C’est pourquoi aujourd’hui nous devons sortir. »

« Libérez Hong Kong »

Mardi 31 au soir, des milliers de personnes s’étaient rassemblées à travers la mégapole pour attendre le passage à 2020, notamment le long du front de mer à Victoria Harbour et dans le quartier de Lan Kwai réputé pour sa vie nocturne.

Ils ont décompté le passage à 2020 : « Dix ! Neuf ! Libérez Hong Kong, la révolution maintenant ! ».

De petits groupes s’étaient également rassemblés dans le quartier de Mong Kok, mettant le feu à des barricades. La police avait alors eu recours pour la première fois de 2020 à des gaz lacrymogènes.

Des manifestants tenant une veillée aux chandelles ont également été arrêtés dans le quartier de Prince Edward.

Plus tôt dans la journée, des milliers de manifestants avaient formé des kilomètres de chaînes humaines à travers la ville. Ils ont entonné « Gloire à Hong Kong », l’hymne de la contestation et brandi des affiches appelant à poursuivre en 2020 la bataille pour la démocratie.

Le mouvement de contestation a connu une accalmie après la victoire écrasante, fin novembre, du camp pro-démocratie lors d’élections locales perçues comme un référendum sur la gestion de la crise par le gouvernement local soutenu par Pékin. Mais les manifestants ont juré de poursuivre leur combat pour plus de libertés.

Jusqu’à présent, les revendications du mouvement pro-démocratie ont été rejetées par l’exécutif hongkongais, aligné sur Pékin et dirigé par Carrie Lam.


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