Ségo se sépare... Arrêt sur images

mardi 19 juin 2007.
 

J’intitulais il y a peu un billet : « Où on reparle de divorce ». Prémonition ? Va savoir...

Toujours est-il qu’une fois encore, on a parlé de tout dimanche soir sauf de l’essentiel. Ça finit par devenir lassant, au bout du compte. La tête de Jean-Luc Mélenchon, et celle de Laurent Fabius, sur un plateau de télé, prêts à en découdre avec tout ce que la droite compte d’arrogants et de beaux esprits ! Et puis, boum ! LA nouvelle qui va bien : Ségolène Royal annonce sa séparation d’avec François Hollande. Ben dis moi, ça pour du scoop, c’est du scoop ! Vous les avez vus, les deux ?

Laurent était déjà sur le départ, debout, pressé d’échapper à Besson, le félon. Il s’en est rassis, le pauvre, tout retourné ! Jean-Luc a eu l’air de penser « Oh ! Funérailles ! C’est sur nous que ça tombe... » et il a sorti un truc définitif du genre : vous savez, les séparations ce n’est jamais drôle, ou quelque chose de vaguement approchant. On sentait bien le coup fourré, ça le reniflait sévère. Aussi sec, tout le monde s’apitoie, sous-entendus comme on s’en doute, il y a de la tromperie là-dessous, ça doit être lui le vilain, et voilà.

Quand même, en début de soirée, Ségolène, elle nous avait refait le coup du premier tour, de parler tout de suite après le premier secrétaire, pour bien montrer qu’elle existe, et que ses mots à elle ont une toute première importance. Jusque là, on avait à peu près suivi.

Quand LA nouvelle est tombée, on a eu une bouffée de compassion, c’est sûr. Et puis, on nous a dit que c’était même pas elle qui l’avait dit, et pas lui non plus (et ça, bizarrement, on y croit, de la part de Hollande) et que c’est encore une fois les journalistes qui, que, quoi... Là, ça faisait un peu gros.

Laurent a quand même eu le temps de rappeler que le privé, n’est-ce pas, c’est le privé, et qu’accessoirement, il rappelait aussi que c’était lui qui avait mis la TVA sociale sur le tapis, il y avait exactement une semaine en arrière. Ben oui, avec tout ça, les résultats passaient un peu aux oubliettes. Sa belle victoire, à lui, celle d’Aurélie Filipetti chez nous, celle de Barto, celle d’Armand Jung qui continue à faire de la résistance en Alsace, seul député de gauche en terre concordataire ! celle d’Ayrault, tout juste si on nous a donné le nom de la tombeuse de Juppé, Michelle Delaunay...

Non, hier soir, il y avait du lourd, du croustillant, de l’imprévu, du film d’amour et de larmes en direct, mieux que dans la télé-réalité. On a tout de même eu droit au numéro inénarrable de Montebourg, sautant de joie, content comme un qui vient de gagner au Loto, mais qui n’a pas oublié de nous dire qu’il espérait bien que les éléphants allaient céder la place aux « jeunes lions ».

Rien que ça ! Jeunes lions ! Pour la modestie, tu repasseras, jeune lion ! Tu les as vus, les scores de ceux que tu veux envoyer au cimetière ? Sans vouloir être mesquine, il fait un peu pâlichon, le tien de pourcentage, à côté des Fabius, Ayrault, Emmanuelli, tout ça, non ? Pour le reste de la soirée, ça a un peu battu côté cœurs brisés. Et j’ai fini par m’endormir devant je ne sais plus qui. Ce matin, à l’heure du thé, qu’entends-je ?

L’entretien « exclusif » que l’héroïne a accordé à Françoise Degois pour Inter. Très comme il faut, juste un silence lourd comme un ciel de pluie au début, la voix triste, quand même 30 ans, ça commence à compter. Et puis, comme ça, au détour d’une phrase, elle remet ça : MES enfants. Attends, elle les a faits seule ? Elle a voulu les préserver (comme dans Paris-Match, à la maternité, oui ?), on peut comprendre. Mais ces petits-là, ils sont aussi les enfants de François Hollande, non ? Vous allez me dire que ça ne me regarde pas ? On est bien d’accord.

Mais alors, qu’est-ce qu’elle vient nous raconter sa vie ? Déjà pendant la campagne, elle disait qu’elle voulait pour tous les enfants de France la même chose que pour SES enfants... Et là, déjà, on tiquait. Franchement, des divorces, il y en a tout plein, partout, tous les jours, et de très douloureux, même. Ça en fait un de plus. Le sien propre, ce n’est jamais un de plus, c’est le sien, je sais bien. Mais là faut qu’elle arrête, d’une façon ou d’une autre.

Toute cette aventure, depuis 2005, sa montée en puissance dans les médias d’abord, dans l’opinion ensuite, dans le parti pour finir, comme vous savez, ça ressemblerait bien à une vengeance. Tu me trompes ? Je te tue. On peut comprendre, encore. Crime passionnel, ça s’appelle. Le seul problème, c’est qu’ici, elle a tué le chef de son parti ; et en même temps, bien bousillé le parti avec, dommages collatéraux, ça s’appelle. Alors, ça, c’est très très moche. Et les militants feront bien de ne pas l’oublier, à l’occasion. Allez, pleure pas, Ségo, un de perdu... ! Pourvu qu’elle rencontre très vite un amoureux et qu’elle nous oublie un peu.

brigitte blang prs57


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