Airbus : LE RAS-BOL DES SALARIÉS FACE AU « DEUX POIDS, DEUX MESURES » (communiqué Force Ouvrière)

dimanche 29 avril 2007.
 

Après l’annonce mercredi du versement d’une prime de participation ridicule (2,88 euros en moyenne), plusieurs centaines d’employés de l’avionneur ont cessé spontanément le travail.

Les salariés d’Airbus n’en finissent pas payer les errements de la direction de l’avionneur européen. L’annonce avant-hier du versement d’une prime de participation au bénéfice plus que dérisoire - 2,88 euros en moyenne au titre de 2006 - est le dernier épisode en date. Pour marquer leur ras-le-bol, plusieurs centaines d’entre eux ont débrayé spontanément mercredi et jeudi.

La direction s’est confondue en explications. Elle a affirmé hier que le montant de cette prime « est purement comptable » dans la mesure où la « loi impose de verser des participations quand une entreprise gagne de l’argent ». Or, a-t-elle expliqué, avec « trois sociétés : Airbus France, Airbus SAS (le siège), qui ont fait de lourdes pertes, et AMSL (Airbus militaires) » qui « a fait un petit résultat positif de 114.000 euros cette année », la règle veut que la participation varie cette année de 2 à 10 euros selon le salaire des employés, soit 2,88 euros en moyenne par personne.

Le problème, selon les syndicats, n’est pas le mode de calcul, légal ou non, du montant de la participation mais le « deux poids, deux mesures » de la direction. Pour eux, il y a d’un côté des dirigeants responsables des déboires d’Airbus remerciés avec des primes et un paquet de stock-options, et de l’autre, la masse des employés irréprochables à qui on verse une aumône tout en en leur demandant d’accepter sans broncher un plan massif de réduction d’emplois pour faire des économies, 10.000 suppressions de poste, dont 4.300 en France (voir nos articles des 11 et 12 avril 2007).

« Les salariés ne veulent pas d’une aumône de quelques euros ! Cette annonce est une honte et une provocation, qui s’ajoute à celles parues récemment, concernant les salaires et primes diverses perçues par l’ensemble des patrons de toutes nationalités, ayant quitté récemment AIRBUS ou EADS (maison-mère de l’avionneur européen) », s’est indignée FO, qui a expliqué que les « salariés sont d’autant plus révoltés par cette situation » qu’ils « ne portent aucune responsabilité dans la crise d’Airbus ».

Face à cette situation, Jean-François Knepper, délégué central FO de l’avionneur européen, a indiqué avoir envoyé un courrier à Louis Gallois, P-DG d’Airbus pour lui demander l’octroi d’une prime compensatrice substantielle, comme cela avait déjà été le cas en 2005. L’an dernier celle-ci oscillait entre 1.200 et 1.800 euros. Histoire d’annuler les effets désastreux de la décision de mercredi.


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