Départementales : fiasco des sondages et manipulation des résultats

vendredi 29 mai 2015.
 

Cela a permis à Manuel Valls d’être le premier à tirer les leçons du scrutin dès 20h05, non pour l’analyser mais pour tenter d’en imposer sa vision et faire croire que le « score honorable » que prêtaient les instituts des chaînes dominantes à sa majorité valait quitus pour sa politique. La ficelle est si grosse qu’elle ne fera pas illusion très longtemps.

Assurément, il était impossible ce soir à 20 heures d’avoir une vision claire du résultat des élections départementales. Les « estimations » diffusées sur les principales chaînes et les radios n’étant par principe que la photographie d’un rapport de forces national, elles ne rendent compte que très imparfaitement de situations très diversifiées. En outre, il suffisait de zapper pour se rendre compte que les variations d’un institut à l’autre étaient telles que ces « estimations » ne pouvaient être d’aucune utilité pour un commentaire honnête.

A ces observations s’ajoute un autre problème méthodologique, sur lequel la plupart des instituts à l’exception de CSA semblent avoir mis leur mouchoir. Pour mieux assurer le spectacle des éditions spéciales ? Ou pour plaire au gouvernement ? Peut-être les deux. Agglomérer les votes en faveur du PS et ceux des divers-gauche qui souvent critiquaient la politique du gouvernement frise la manipulation. C’en est clairement une quand les instituts de sondage, pourtant dûment informés du tour de passe-passe du ministère de l’Intérieur, comptent parmi ces « divers-gauche » des binômes PCF-EELV, PG-EELV, Citoyens-PG...

Cela a permis à Manuel Valls d’être le premier à tirer les leçons du scrutin dès 20h05, non pour l’analyser mais pour tenter d’en imposer sa vision et faire croire que le « score honorable » que prêtaient les instituts des chaînes dominantes à sa majorité valait quitus pour sa politique. La ficelle est si grosse qu’elle ne fera pas illusion très longtemps.

L’indifférence des électeurs – assimilable à une grève des urnes – reste, comme dans les scrutins de l’an dernier, l’élément dominant. Certes la participation électorale (autour de 51 %) est moins mauvaise qu’annoncée par les instituts de sondage qui la situait autours de 44-45 %. Ce n’est pas la seule erreur de ces « pythies » : la formation en tête, contrairement au matraquage des ces derniers mois, n’est pas le FN, qui reste au niveau, trop élevé, des européennes (25%), soit un bon cran en-dessous des 30 % claironnés ; et c’est plus classiquement l’UMP et ses alliés qui l’emportent avec un score supérieur à ces 30 %. Il est des soirs où pour apprécier le résultat d’un scrutin, il faut savoir attendre un peu.


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