Goldman Sachs, le capitalisme vampire (10 articles)

jeudi 15 décembre 2011.
 

10) Goldman Sachs : les fous ont pris le contrôle de l’asile

La crise a été déclenchée par les banques (Goldman Sachs en tête) ? Qu’à cela ne tienne, plusieurs anciens tauliers de la Sulfureuse ont pris le pouvoir à la BCE, au FMI, en Grèce, en Italie. A la grande satisfaction des marchés, et des politiques de tous bords. Jusqu’ici, tout va bien...

Mario Draghi (Commission trilatérale et Bilderberg) a été récemment nommé président de la Banque centrale eu-ropéenne (BCE).. De 1993 à 2001, il a siégé à plusieurs conseils d’administration de banques italiennes. De 2002 à 2005, il a été vice-président de Goldman Sachs Europe. Pendant cette période, la banque d’affaire a touché 300 millions pour aider la Grèce à camoufler son déficit. Mais Super Mario, bien que chargé des "entreprises et pays souverains", n’était pas au courant...

La maladie de Goldman Sachs

Lucas Papademos (membre de la Trilatérale) est le nouveau Premier ministre grec. Empapados succède donc à Nappadeuro (anagrammes respectifs de Papademos et Papandreou). Il a été gouverneur de la Banque centrale hellénique entre 1994 et 2002, qui a participé à l’opération de trucage des comptes perpétré par GS. Le gestion-naire de la dette grecque, qui a racheté les produits dérivés ayant permis la supercherie, est d’ailleurs un certain Petros Christodoulos, ex-trader de la firme.

Mario Monti (Trilatérale et Bilderberg) vient d’être nommé premier ministre italien. Il est conseiller international de Goldman Sachs depuis 2005, avec un rôle de lobbyiste en chef. Toujours président de la section européenne de la Trilateral Commission et membre du comité de direction du groupe Bilderberg. Difficile de faire mieux...

Goldman, prise la main dans le Sachs

Otmar Issing, Allemand, aussi membre des Bilderberg, ex-président de la Bundesbank (1990-1998) et ancien chief economist" à la BCE (1998-2006). Un homme bien sous tous rapports, qui continue de publier des tribunes en tant qu’ex-BCE, en cachant soigneusement son appartenance à Goldman Sachs, depuis 2006.

Ex-président de Goldman Sachs International dont il est resté l’un des administrateurs, l’Irlandais Peter Sutherland (encore un membre Bilderberg), ancien commissaire européen à la concurrence, est aussi directeur non exécutif de la Royal Bank of Scotland, qui a fait faillite l’an dernier. Et il continue de jouer un rôle crucial dans la crise irlan-daise.

Le portugais Antonio Borges dirige le département Europe du Fonds monétaire international (FMI). De 2000 à 2008, il fut dirigeant de Goldman Sachs International. Et l’actuel Président de la Banque mondiale, l’américain Ro-bert Zoellick, fait lui aussi partie de la grande famille des anciens de Goldman Sachs.

Sans parler des Américains : Henry Paulson et Robert Rubin, anciens secrétaires d’Etat au Trésor, Jon Corzine, responsable de la chute de MF Global, William Dudley, président de la Fed de New York, et à la Maison Blanche, les bureaux qui n’hébergent pas d’anciens de Goldman Sachs se font plutôt rares...

Bref, une belle brochette de banksters, sapeurs et sans reproche, qui ont juste mis le feu aux poudres et déclenché l’incendie généralisé qui commence à nous chauffer le postérieur... et qui se retrouvent aux commandes du camion de pompiers. Le pire, c’est que tout le monde applaudit... tous aux abris !

Sources : rue89.com, lemonde.fr, trilateral.org, bruxelles.blogs.liberation.fr, wikipedia.org, journaldunet.com

Les mots ont un sens, par Napakatbra

(Article publié sur le site "Les mots ont un sens")

9) L’Europe à la sauce Goldman Sachs (BENOîT SCHNECKENBURGER, PG)

8) Goldman Sachs prend officiellement la tête de la BCE (ATTAC)

7) "L’Italie gouvernée par Goldman and sachs"

Goldman Sachs, qui tire sa puissance et ses profits de la confusion entre les intérêts publics et les intérêts privés, accroit encore son influence avec la nomination d’un de ses cadres, Mario Monti, comme Premier Ministre de l’Italie.

Quand le gouvernement Monti sera lancé, ministres et sous-secrétaires trinqueront. Pas au champagne cependant, mais avec du Coca-Cola. Mario Monti est en effet membre de l’International Advisory Board de la multinationale étasunienne, c’est-à-dire du comité des experts qui la conseille sur comment accroître les colossaux profits déjà réalisés grâce à sa position dominante dans le marché mondial des boissons et de l’eau en bouteille. Et pourtant, quand il était commissaire européen à la concurrence, Mario Monti poursuivit Coca-Cola pour abus de position dominante. Le contentieux se termina avec un accord en 2004, mais la multinationale resta en excellents termes avec Monti, si bien que deux ans plus tard elle l’embaucha comme consultant.

À New York, la naissance du gouvernement Monti sera fêtée avec un très coûteux champagne, surtout chez Goldman Sachs, une des plus importantes banques d’investissement du monde, dont Mario Monti est international advisor, c’est-à-dire consultant. Ce groupe bancaire est spécialisé dans les produits financiers dérivés, outils dont la valeur est fondée sur celle d’autres biens, parmi lesquels les matières premières agricoles ; mécanismes spéculatifs qui d’une part ont permis de réaliser d’énormes profits, et de l’autre ont provoqué l’augmentation des prix internationaux des céréales, réduisant à la famine plus d’un milliard de personnes.

Goldman Sachs a été aussi un des principaux auteurs de l’arnaque internationale des crédits subprime, concédés aux USA à des personnes économiquement peu fiables. Ils ont été transformés en obligations à haut risque, elles-mêmes mélangées à des titres fiables en paquets, définis comme « saucisses financières ». Garanties par les plus importantes agences de notation (Moodys, Standard & Poors et Fitch), les « saucisses » empoisonnées ont été acquises par des fonds de pension et par d’autres investisseurs institutionnels, se diffusant ainsi chez les petits épargnants du monde entier. L’explosion de la bulle spéculative, en 2008, a provoqué, à échelle mondiale, des faillites, restrictions du crédit, chutes d’investissements productifs, et ultérieurement restructurations pour réduire le coût du travail et, donc, une augmentation du chômage et de la pauvreté. De tout cela sont aussi remerciés les consultants de Goldman Sachs (parmi lesquels Monti), qui a spéculé jusque sur les interventions massives, faites par les gouvernements avec de l’argent public, pour le « sauvetage » des grandes banques qui avaient provoqué la crise. Quand la SEC, l’institution gouvernementale étasunienne de contrôle des marchés financiers, a accusé Goldman Sachs de délit de fraude, l’oiseau s’était envolé.

Après avoir contribué à provoquer la crise financière, qui depuis les États-Unis a aussi investi l’Europe, Goldman Sachs a spéculé sur la crise européenne. Il y a trois mois, le 16 août, elle a envoyé à ses plus importants clients un rapport réservé de 54 pages, en les avertissant de l’aggravation imminente de la crise dans la zone euro et en leur donnant des instructions précises sur comment faire de l’argent avec la crise. Il s’agit de la même technique que celle utilisée avec la crise des crédits : tandis qu’elle présentait publiquement les « saucisses financières » comme des investissements de fiabilité maximale, la banque conseillait secrètement à ses plus gros clients de s’en défaire au plus tôt.

Le rapport sur la crise financière en Europe a été envoyé en août à quelques centaines de gros investisseurs à échelle mondiale, tout en restant secret pour les autres. Le Wall Street Journal en a donné la nouvelle le 1er septembre, en ne fournissant cependant que quelques extraits génériques. Prévoyant que pour « sauver » les banques européennes il faudra un capital d’au moins 1 000 milliards de dollars, dans le rapport on conseille « aux investisseurs en produits financiers dérivés de tirer profit de la crise en Europe ». À coup sûr, Goldman Sachs ne s’est pas limitée à lire dans une boule de cristal, mais a mis la main à la pâte dans les mécanismes de la crise qui a investi l’Italie. Une crise que va affronter celui que le secrétaire du Parti Démocrate Italien Pier Luigi Bersani définit comme « un gouvernement digne de foi et à forte valeur technique ». On ne saurait en douter : il sera présidé par un international advisor de Goldman Sachs.

Manlio Dinucci

Traduction

Marie-Ange Patrizio

Source

http://www.ilmanifesto.it/

6) J’accuse les Etats-Unis de jouer un rôle clef dans le déclenchement et l’aggravation de la crise financière en Europe. Goldman Sachs a le rôle majeur (J-L Mélenchon)

5) Goldman Sachs et autres barons-voleurs ou comment la voyoucratie financière contrôle le pouvoir (La Sociale) Mai 2010

4) La banque Goldman Sachs poursuivie pour fraude, les Bourses plongent (avril 2010)

3) Subprimes, Grèce... Goldman Sachs, la banque qui met ses clients sur la paille (février 2010)

2) Goldman Sachs : 30 % de rentabilité moyenne par an ces 10 dernières années

Du nouveau Premier ministre grec Lucas Papademos au nouveau président de la BCE Mario Draghi, Goldman Sachs prend le pouvoir. Et là où c’est ironique, c’est que cette même banque a trafiqué les comptes grecs pour permettre l’entrée du pays dans la zone euro.

Goldman Sachs est une des institutions les plus rentables du monde, avec près de 30 % de rentabilité moyenne par an ces 10 dernières années. C’est aussi une entreprise extrêmement puissante politiquement, qui a su placer ses cadres aux plus hauts postes du monde, à tel point que cette banque donne une dimension encore jamais atteinte au conflit d’intérêt. Rien que cette semaine, deux anciens de Goldman Sachs ont été nommés chefs de gouvernement, Mario Monti en Italie et Lucas Papademos en Grèce.

Goldman Sachs est depuis longtemps au chevet des Grecs. La banque aime spéculer sur la dette des petits pays, surtout lorsqu’elle est instable, cela permet de se faire de l’argent bien plus rapidement. Et donc Goldman Sachs arrive en 2001 à Athènes avec dans sa mallette quelques produits financiers pas très clairs pour bidouiller la dette du pays, un peu trop lourde pour permettre son entrée dans la zone euro. La « banque conseil » va vendre sur les marchés de la dette grecque en euros et en dollars, puis faire bouger unilatéralement la parité du taux de change pour faire changer la valeur de la dette, faisant temporairement disparaître quelques milliards dans la manipulation (c’est du swap de devises dans le jargon banquier). Autre petit arrangement avec la réalité, Goldman Sachs inscrit dans le bilan comptable du pays des recettes à venir, pour faire baisser le poids de la dette sur le PIB. D’où l’expression couramment utilisée de falsification des comptes grecs. En 2009, la situation empire pour la Grèce, la crainte de faillite menace. Le gouvernement de Papandréou rappelle Goldman Sachs à l’aide, pour 300 millions de dollars de commission. Son rôle : rassurer les acheteurs d’obligations grecques pour que le pays puisse continuer à s’endetter sur les marchés.

Ce qui n’empêche pas dans le même temps la banque de spéculer sur le défaut de la Grèce, le pays qu’elle est censée conseiller… En achetant et conseillant à ses clients des CDS, des crédits de défauts sur la dette grecque. Et en spéculant sur la dette, Goldman Sachs a participé à la hausse des taux d’intérêts et mis le pays qu’elle devait aider à genoux. La banque y a gagné gros sur les deux tableaux, on comprend bien pourquoi l’instabilité des dettes les intéresse. Et que fait la Grèce pour sortir du marasme ? Elle nomme Lucas Papademos, un ancien de Goldman Sachs, Premier ministre.

Et là où la situation devient ubuesque, c’est que Mario Draghi est nommé, depuis 2 semaines, président de la banque centrale européenne (BCE). Au pic des activités de Goldman Sachs en Grèce, de 2002 à 2005, ce même Mario Draghi en était vice-président de la branche européenne. Alors bien sûr, il jure ses grands dieux qu’il n’était pas au courant de la falsification des comptes grecs, mais on a le droit d’être franchement septique. D’ailleurs selon le NY Times, les propres collègues banquiers de Draghi expliquaient qu’il était chargé de vendre dans toute l’Europe ces produits financiers "swap" permettant de dissimuler temporairement une partie de la dette souveraine. Comme l’a dit Attac dans son communiqué suivant la nomination de Mario Draghi : « désormais la situation est claire : la BCE défend non pas l’intérêt des citoyens et contribuables européens, mais l’intérêt des banques ».

Pierric Marissal, L’Humanité

1) Flambée du pétrole par la spéculation : Goldman Sachs au coeur de l’affaire (mai 2008)


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