La Tchécoslovaquie en mars 1968 (message en forum sur notre site)

samedi 27 mars 2010.
 

Réponse à l’article Réponse à l’article 22 mars 1968 : prélude du mouvement étudiant de Mai (par Robi MORDER)

Que savions-nous à Prague des mouvements étudiants qui précédèrent Mai en France ? Rien, strictement rien. La censure stalinienne veillait.

Le hasard historique fait que tout change en Tchécoslovaquie en mars 1968 également. La censure est abolie par le gouvernement Novotny-Dubcek. Le décret stipule que « la censure est interdite en République Socialiste Tchécoslovaque ». Le président Antonin Novotny signe cette loi avant de démissionner. Le « dernier stalinien » quitte la scène politique honorablement. Plus honorablement que Matyas Rakosi en Hongrie douze ans auparavant.

Le mois de mars 1968 marque le réveil étudiant et la fin du silence et de l’écrasement imposés par les bureaucrates staliniens. Le regretté Jiri Pelikan applique à la lettre cette « interdiction de la censure » à la tête de la télévision nationale. Les étudiants et leurs organisations réellement « représentatives » pour la première fois depuis la guerre ont la parole dans les murs de la « seule télévision non censurée d’Europe de l’Est ».

Le regretté Pierre Broué, dans son livre « Le printemps des peuples commence à Prague » parle de « Révolution de Mars ». Les images de cette jeunesse qui à Paris veut « transformer le monde » entraînent la jeunesse tchèque vers le large. Les étudiants commencent à revendiquer la suppression du système des visas et des passeports pour pouvoir voyager. La jeunesse tchèque ne veut plus être traquée et enfermée derrière le rideau de fer.

Une foule d’étudiants pragois, fauchés comme les blés et frappés d’admiration envahit le Quartier Latin en cet été de 1968. La nouvelle de l’écrasement du Printemps de Prague diffusée par les transistors au matin du 21 août a cruellement frappé plus d’un étudiant tchèque devant un monument quelque part à Paris.

Le printemps de Prague et le printemps de Paris ne se rencontreront jamais. Le Mur de Berlin reste debout encore vingt ans. Mais nos printemps à Prague et à Paris sont à nous.

Karel Kostal


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