Emile Ochando (PCF Haute Garonne) caractérise le Parti de Gauche de « parti quasi virtuel » lors du 35ème congrès

samedi 10 juillet 2010.
 

1) Emile Ochando est un cadre du PCF sur la Haute Garonne et Midi Pyrénées. Lors des dernières élections régionales, il dirige toute la trésorerie sur la région. Cependant, il refuse que le budget dépende de la direction collective de campagne ; en fait, il refuse tout cadre collectif de direction de campagne. Dans de telles conditions, on rencontre peu les partenaires.

2) Durant toute la campagne, il a fallu une volonté unitaire sans faille et un grand sens des responsabilités de la part du PG Midi Pyrénées comme de cadres du PCF pour que le Front de Gauche n’éclate pas.

Or, Emile Ochando n’est pas un jeune militant sectaire et un peu nerveux. Il s’agit au contraire d’un cadre communiste méritant toute notre respect pour son militantisme passé et présent comme pour ce qu’il a apporté depuis des dizaines d’années à la lutte anti-capitaliste, anti-fasciste et anti-impérialiste. Son attitude vis-à-vis du PG s’explique donc par son orientation politique, bien résumée lors de son intervention ci-dessous.

3) Lors du 35ème congrès du PCF, Emile Ochando intervient pour affirmer ceci « Il y a des interrogations sur le Front de Gauche, elles sont légitimes. Elles sont fondées sur l’expérience vécue, sur une pratique. « Pas d’ancrage populaire » a dit Bob Injey dans son rapport. Il ne faut pas s’en étonner, le Parti de Gauche et la Gauche Unitaire sont des partis quasi virtuels. Ils n’existent pas sur le terrain politique et social."

4) Nous ne pouvons laisser passer une telle intervention publique nous caractérisant comme inexistants sans y répondre.

L’implantation du Parti de Gauche est effectivement irrégulière selon les départements et les villes ; comment pourrait-il en aller autrement pour un parti âgé d’un an et demi. Ceci dit, Emile Ochando milite sur la Haute Garonne où le PG n’est pas un parti quasi virtuel. Il milite sur la région Midi Pyrénées où le PG n’est pas un parti quasi virtuel.

5) L’intervention d’Emile Ochando au 35ème congrès du PCF relève d’une orientation politique. Il considère que le PCF doit occuper seul l’espace politique anti-capitaliste en partenariat avec un PS social-démocrate et en niant l’existence de toute la gauche de la gauche hors son parti. Il oublie simplement la réalité ou fait semblant de l’ignorer.

Très logiquement, il demande dans cette même intervention un candidat PCF pour les présidentielles de 2012 et propose pour cela Alain Bocquet, dirigeant communiste du Nord.

6) Je suis persuadé que l’orientation proposée par Emile Ochando, c’est-à-dire une orientation sectaire vis-à-vis des autres forces de la gauche de transformation sociale, entraînerait en premier la mort du PCF d’ici 10 ans, peut-être même d’ici 2013. Ce serait dommage, car ce parti pèse lourd dans le rapport de forces anticapitaliste en France. A titre personnel, j’espère que nous arriverons à construire peu à peu, sur 10 ans peut-être, un front unitaire puis un parti anticapitaliste de masse avec en particulier les forces actuelles du PCF, du PG, de GU, du NPA, des Alternatifs, de la Fédération...

Je suis persuadé aussi qu’une orientation sectaire du PCF conviendrait au PS, aux radicaux et à Europe Ecologie car elle permettrait de reconstituer une Union de la Gauche de sommet, purement électorale.

Je suis persuadé surtout qu’une telle orientation affaiblirait le combat actuellement nécessaire face à Sarkozy, en particulier sur les retraites.

Jacques Serieys


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