Pourquoi il faut soutenir Edwy Plenel de Mediapart, ennemi public n°1

vendredi 16 juillet 2010.
 

Depuis quelque temps, les ministres ont organisé un cordon sanitaire autour d’Eric Woerth. Peut-être que Kouchner, un sac de billets sur l’épaule, va inventer le « non droit d’ingérence gouvernementale » ?

Le Président témoigne aussi sa solidarité à son ministre du Travail. Quand à Liliane Bettencourt, elle est très connue pour son cœur très large émietté en petites coupures. On travaille ensemble, on dîne ensemble à Neuilly, on se tait ensemble… (Voir la vidéo montrant les saillies de Sarkozy et du gouvernement à l’encontre de Mediapart)

Mais qui apportera son soutien à celui par qui le scandale est arrivé ? Le vilain méchant canard en ligne, Mediapart ? Des autorisations seront accordées aux journalistes

Edwy Plenel est devenu l’homme à abattre. Bientôt, comme l’illustre le nettoyage des ondes de Radio France, ne survivra que la presse au petit doigt sur la couture de l’article.

Pas d’exagération quand même : nous sommes en démocratie. Des autorisations spéciales seront accordées aux journalistes pour pouvoir déborder un peu sur les côtés… mais priorité toujours à l’Elysée.

Ne connaissant pas les journalistes de Mediapart, je me demande toutefois dans quel état ils peuvent se trouver. Satisfaits d’avoir levé le plus gros lièvre des dernières années ? Ou, au contraire, tous inquiets, retranchés dans les locaux de leur quotidien en ligne ? Cavale immobile devant des écrans…

Michel Drucker, Jean-Luc Hees, Philippe Val et d’autres, toujours prompts à défendre la liberté de presse et d’opinion dès qu’elle subit la moindre menace -dans une lointaine dictature- pourraient envisager un Mediaparthon. Un appel à générosité des citoyens pour sauver une presse en péril. Harcelée par le pouvoir en place.

Les dons ainsi collectés seraient reversés à une association chargée de défendre les professionnels de l’info qui fouillent sous les tapis de nos édiles et découvrent la poussière de luxe échappant au fisc et réglée par les contribuables. Pourquoi ne pas créer une maison de repos pour journalistes sans oreillettes ministérielles, offrir une assistance juridique et des stages de « rire » pour éviter la tumeur d’encre et de pixel ? Aujourd’hui, Sartre écrirait pour Mediapart

Le site Mediapart, comme tous les médias -même ceux avec qui nous ne sommes pas d’accord- doivent continuer d’exister. Seuls les lecteurs et l’opinion publique peuvent réellement les protéger. Imaginez les mercredis sans le Canard Enchaîné… Impossible ? Pas si sûr.

Quand certains proposaient d’emprisonner Sartre, de Gaulle répondait : « On n’embastille pas Voltaire. » Aujourd’hui, Sartre écrirait pour Mediapart. Mais le locataire de l’Elysée et ses ministres ont mis depuis longtemps les mots sous la porte. Ne restent plus que le fric et les promesses d’une île élyséenne sans presse indépendante.

de Mouloud Akkouche


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