Chasse aux Kurdes en Aveyron ! Le gouvernement français aux ordres d’Ankara !

jeudi 11 mars 2010.
 

Larzac. La communauté kurde conteste toujours l’arrestation d’Ali Dogan, fin février à la ferme Le Mas Razal, près de Millau. Le comité de soutien à Ali pourrait mener des « actions plus virulentes » si rien n’évolue…

rappel des faits : Ali Dogan (50 ans), réfugié politique kurde, est suspecté d’avoir formé des dizaines de militants pour l’organisation séparatiste du PKK sur sa ferme « Le Mas Razal », à Nant, près de Millau. Il a été arrêté vendredi 26 février à Montpellier (cf. nos précédentes éditions), placé en garde à vue puis en détention préventive à Fleury-Mérogis (Essonne).

Ses proches n’ont toujours pas avalé le morceau. Notamment l’éducateur Medhi Bouzouina. « On ne sait pas grand-chose à son sujet. Il commence à recevoir notre courrier. Il a écrit deux lettres, à son avocat Maître Malterre et ses trois enfants qui devraient rapidement le voir au parloir ».

Son avocat a fait appel de la décision de maintien en détention et engagé une procédure d’urgence pour obtenir sa libération. Réponse vendredi, « a priori. Si elle est négative, j’ai bien peur que la procédure d’enquête ne dure de longs mois encore… ».

Millau. Un comité de soutien à Ali

Un comité de soutien est en place depuis jeudi. Ce jour-là, une « cinquantaine de personnes, dont José Bové, s’était rassemblée à Millau, pour demander la libération d’Ali ». Le député européen larzacien a jugé « irréalistes » les accusations pesant sur son ami Ali Dogan et estimé qu’elles relèvent du « fantasme des magistrats antiterroristes », voire d’une « volonté politique ».

José Bové « doit faire une déclaration devant le Parlement européen sur la condition des Kurdes en Europe », aujourd’hui.

« Une fumisterie »

Une fois Ali Dogan arrêté à Montpellier, la SDAT(1) avait perquisitionné le même jour sa ferme aveyronnaise. « Les gendarmes du Larzac n’ont pas été mis au courant de cette opération. Ils étaient surpris : ils passent tous les jours à la ferme, ce lieu ouvert, pour prendre le café. Cette histoire est une fumisterie, une absurdité. Rien n’a été trouvé de suspect à la ferme. »

Medhi Bouzouina est l’ancien directeur d’un lieu de vie, au lieu-dit Le Cun, à Sanvensa. Il y a travaillé de 2002 à 2006. « Au Cun, entre 2003 et 2005, nous avons accueilli des congrès avec 300 Kurdes en diaspora en Europe. Nous avons également organisé des matches de foot avec les paysans du coin, des projections de films, des soirées danse, des soirées pizzas…. Les renseignements et la DST étaient au courant », assure-t-il.

En 2006, les activités du Cun ont cessé. Ali Dogan a repris la suite à la ferme Le Mas Razal, « toujours dans cette mouvance non-violente, à transcrire au Kurdistan. Des réunions politiques étaient organisées : cela n’est pas interdit ! Ils se savaient surveillés », explique Medhi.

Ces descentes dans les milieux kurdes, « avec arrestations sans fondement, sont fréquentes » et permettraient à la France de séduire la Turquie dans le cadre d’échanges commerciaux. « Aujourd’hui, ça nous tombe dessus. Demain, d’autres y passeront… »

(1) Sous-direction antiterroriste.


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