Solidarité avec les travailleurs des raffineries (4 articles)

mercredi 24 février 2010.
 

1) Les Dirigeants de TOTAL essayent sans succès de piéger les syndicats et les salariés ( Communiqué Syndicats SUD-CHIMIE, Raffineries TOTAL de Normandie et Flandres)

Le mouvement de grève se poursuit, s’intensifie et se généralise dans les raffineries et les dépôts.

Vendredi 19, la DRH du raffinage est entrée en contact avec les délégués syndicaux du site de Dunkerque et les coordinateurs syndicaux au niveau du groupe pour « rechercher une sortie de conflit ».

Sud y était représenté par une seule personne, le Délégué syndical SUD-CHIMIE de la raffinerie des Flandres (SUD est majoritaire sur le site). Bien entendu, la Direction n’a surtout pas proposé que SUD, non représentatif au niveau du groupe, constitue une délégation plus large. Peu importe, les salariés grévistes sont parfaitement capables de juger l’engagement unitaire des militants SUD Chimie dans le conflit depuis le 17 Février.

SUD Chimie avait un mandat clair pour cette réunion, des demandes fortes et très précises.

Les salariés de la raffinerie des Flandres veulent connaître en détail le projet exact de la Direction, et demande à cette dernière d’arrêter de jouer au monopoly avec les angoisses des salariés. _ Dans cet esprit, la convocation d’un CCE extraordinaire la première semaine de Mars demeure une demande non négociable. SUD rappelle que c’était déjà la demande de l’intersyndicale du 5 Février, chacun s’en souvient.

Les salariés grévistes exigent que les travaux du Grand arrêt quinquennal (arrêt métal) soient réalisés et que la raffinerie redémarre ses activités pour 5 ans, période pendant laquelle le mûrissement, la concertation et la concrétisation d’un éventuel projet industriel viable soit construit.

Enfin, plus globalement, SUD exige un programme d’investissement sur tous les sites permettant de les adapter aux futures conditions du marché et aux nouvelles contraintes environnementales sur un long terme.

Une annonce ferme qu’il n’y aura aucune fermeture ou cession de site dans l’avenir (5 ans).

Une table ronde locale portant sur les perspectives économiques du bassin Dunkerquois et une table ronde nationale sur l’avenir du raffinage en France (investissements pour pérenniser chaque site). Une réponse aux interrogations de la logistique (dépôt) sur leur statut futur et sur leur inquiétude en cas de cession d’activité par le repreneur (reprise des salariés par TOTAL)

Aujourd’hui, malgré l’avancée du CCE au 8 mars, il reste encore plusieurs points à traiter et à éclaircir.

Pas de réponse sur la réalisation des travaux de grands arrêts quinquennaux et bien sur pas de réponse sur le redémarrage de la raffinerie des Flandres.

Quelques promesses de vagues exposés généraux le 4 mars traitant de l’avenir du raffinage, un exposé traitant de la situation du raffinage européen le 18 mars ou encore des organisations de tables rondes locales et nationales (emploi sur Dunkerque, avenir du raffinage national ???)…. Bref un gros baratin pour gagner du temps, ne pas faire d’annonces avant les élections régionales, essayer d’endormir et de diviser les syndicats et finalement au bout du compte espérer briser le mouvement.

Et bien, c’est le résultat exactement inverse qui se produit, la mobilisation non seulement se maintien mais s’étend dans les dépôts et dans les raffineries du groupe ESSO en ce début de semaine. Les salariés ne sont pas idiots, ils ont bien compris qu’ils étaient (et allaient être) les victimes d’une destruction d’activités industrielles en France, activités délocalisées vers des pays à bas coûts de main d’oeuvre et peu regardant en terme de protection de l’environnement, tout cela pour répondre aux appétits de dividendes des actionnaires du groupe.

Ils ont pourtant été bien servis depuis 2000, les actionnaires de Total. La montant des dividendes qui leur a été versé était de 1.9 Milliard d’euros en 2000, il est de 5.4 milliards d’euros en 2009. Pas mal, non, comme progression !

Les cadres dirigeants du groupe se sont bien sucrés aussi sur la même période. Le groupe a consacré entre 2000 et 2008, 30 Milliards d’euros à racheter ses propres actions, pour les détruire ensuite, et ainsi soutenir le cours. Cette pratique au nom « technique » de « buy-back » est des plus juteuse pour les détenteurs d’options d’action.

Alors, les salariés disent stop ! IL n’accepteront pas du Groupe Total qu’il leur impose d’abandonner leur métier sans même savoir quel autre métier leur sera proposé, ni dans quelle région, ni avec quel statut, tout cela pour répondre aux appétits d’actionnaires déjà gavés.

Quant aux raisons conjoncturelles invoquées par le Groupe Total, qu’on ne s’y trompe pas ; la crise n’est pas la raison profonde du malaise. Si l’outil industriel ne répond pas aux besoins du marché, c’est bien le résultat d’investissements inadéquats depuis plusieurs dizaines d’années en France. Si les raffineries françaises, peu convertissantes, ne produisent pas assez de gazole, comme le marché automobile hexagonal le nécessiterait, c’est que les dirigeants du groupe étaient et sont soit incompétents, soit malintentionnées quant à l’activité industrielle sur notre territoire.

SUD appelle, au-delà même du raffinage français, au-delà du groupe TOTAL, à une mobilisation beaucoup plus vaste permettant la convergence des luttes de toutes celles et tous ceux qui n’ont rien fait de mal et qui sont victimes de la soi-disant crise.

Ne nous plions plus, passons de la résignation à la résistance et de la résistance à la contre-offensive.

2) La grève fait tache d’huile

Source : http://www.humanite.fr/Total-les-ra...

Le mouvement de grève contre la fermeture du site de Dunkerque touche les six raffineries de Total. Il pourrait bientôt menacer l’approvisionnement des stations-service.

Parti de la raffinerie des Flandres, menacée de fermeture, le mouvement de grève illimitée a gagné l’ensemble des raffineries Total de l’Hexagone. Partout, les expéditions sont bloquées et les procédures d’arrêt de la production sont en cours. Selon les syndicats, le mouvement est suivi par environ 80 % des salariés. Les six sites, Dunkerque (Nord), Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique), Grandpuits (Seine-et-Marne), Feyzin (Rhône) et La Mède (Bouchesdu- Rhône) assurent environ 50 % de l’approvisionnement des stations-service françaises. Néanmoins, un porte-parole de Total a déclaré que « le groupe a pris des dispositions pour que [la grève] n’ait pas d’impact significatif sur l’approvisionnement ». D’après la ministre de l’Économie, Christine Lagarde, interrogée à France Info, « il n’y a pas de risque de pénurie à court terme ».

Mais si le groupe et le gouvernement tentent d’amoindrir les conséquences du mouvement, les syndicats estiment que de sérieux problèmes vont bientôt toucher les stations-service, notamment celles situées dans des régions isolées, comme lors du mouvement de 2005. « Les autres raffineries françaises, celles de Petroplus, Ineos ou Exxon Mobil, tournent déjà à 80 % de leur capacité. Elles ne pourront pas compenser le manque », souligne Éric Sellini, délégué syndical central CGT du groupe. D’autant que la CGT d’Exxon Mobil appelle également à rejoindre le mouvement. « Ce n’est pas qu’une question de solidarité, nous voulons interpeller la population et le gouvernement sur l’avenir du raffinage en France », indique Laurent Delaunay, délégué central. À la raffinerie des Flandres, occupée depuis mardi, « la nomination d’un médiateur est en bonne voie », a indiqué Philippe Wullens, délégué SUD de la raffinerie du Nord.

Le groupe Total justifie la fermeture probable de la raffinerie des Flandres par une « baisse structurelle de la demande de produits pétroliers », en recul de 2,8 % en France en 2009. Les salariés craignent un désengagement progressif de l’ensemble de la filière. D’autant que le syndicat patronal, l’Union française des industries pétrolières (Ufip), a estimé qu’il faudrait fermer « une quinzaine » de raffineries en Europe pour rétablir la situation. Les députés Alain Bocquet (PCF) et Michel Delebarre (PS) dans le Nord et la maire de Venissieux Michèle Picard (PCF) en Rhône-Alpes apportent leur soutien aux grévistes. Christian Estrosi, ministre de l’Industrie, a réaffirmé de son côté qu’il est « hors de question en l’état de fermer la raffinerie des Flandres ». « Que veut-il dire par “en l’état” ?, s’interroge Christian Votte, secrétaire CGT du comité central d’entreprise. Total a promis de revitaliser le site mais nous, nous demandons le maintien pur et simple de l’activité de raffinage sur le site. »

Mehdi Fikri

3) Grève dans les raffineries : déjà 132 stations Elf et Total à sec.

Source : Le Parisien.fr

Ce lundi, 132 stations-service Elf et Total sur 2.000 sont à court de carburant : c’est ce qu’a annoncé la direction de Total en milieu d’après-midi. Le groupe assure prendre toutes les dispositions pour « limiter les risques de pénurie ».

Néanmoins, le spectre de cette pénurie d’essence et de gazoil devient plus palpable, d’autant que les six raffineries du groupe Total produisent 54 % de la consommation métropolitaine.

Selon l’UFIP, cité par la radio RTL, il ne resterait que sept jours de stock de carburant en France et les automobilistes, par crainte d’un mouvement dur, se pressent aux pompes pour remplir leurs réservoirs.

La mobilisation,débutée mercredi 17 février dans cinq des six raffineries de Total, s’est durcie après que la CGT a rompu, dimanche en début de soirée, les négociations avec la direction. La réunion entre les représentant syndicaux et la direction avait débuté à 14 heures au siège du groupe à la Défense.

Au centre des discussions, et du conflit, la raffinerie de Dunkerque (Nord) menacée de fermeture, qui compte 370 salariés, et 400 à 450 chez les sous-traitants, mais aussi plus globalement l’avenir du raffinage dans ce groupe pétrolier.

http://www.leparisien.fr/economie/d...

4) Total : l’intersyndicale appelle à la grève nationale les 17 et 18 février

Source : http://www.romandie.com/ats/news/10...

Les syndicats du groupe Total ont appelé à une grève nationale sur l’ensemble des sites du groupe pour les 17 et 18 février en solidarité avec la raffinerie des Flandres de Dunkerque, menacée de fermeture et que des salariés prévoient d’occuper mardi, a annoncé lundi la CGT.

L’intersyndicale CGT-CFDT-Sud-FO avait dans un premier temps annoncé un mouvement de grève uniquement pour le 17 février, mais en précisant que celui-ci serait reconductible.

"Nous avons décidé ce matin en intersyndicale de prolonger la grève au 18 février en plus de la journée du 17. Durant ces deux jours, plus une seule goutte de produit ne sortira des raffineries", a indiqué Christian Votte, secrétaire CGT du CCE raffinage marketing.

Par ailleurs, la direction de Total a confirmé que la prochaine réunion du CCE se tiendrait le 29 mars. L’ordre du jour en sera : "évolution de la situation des sites du raffinage en France" et "information-consultation sur le projet d’évolution de l’établissement des Flandres (dossier économique, mesures sociales d’accompagnement, fixation du calendrier)".

Les syndicats souhaitaient que cette réunion soit avancée, mais "la direction s’est montrée inflexible, et rien n’évoluera d’ici cette date", a expliqué M. Votte.

La raffinerie des Flandres, qui emploie 370 personnes, est à l’arrêt depuis septembre. Selon la direction de Total il s’agit de s’adapter à la "baisse structurelle et durable de la consommation de produits pétroliers".

Les salariés du site, en grève depuis un mois, ont lancé début février à la direction de Total un ultimatum expirant lundi à minuit, exigeant le redémarrage de l’usine avant le 15 février, et menaçant de "prendre possession de l’outil de travail" dès mardi si cette exigence n’était pas satisfaite.

"Plus de 150 personnes se sont déjà déclarées volontaires pour être avec les grévistes dès demain matin à partir de 6H00 et venir nous soutenir dans notre volonté d’occuper les locaux de la direction", a déclaré à l’AFP, Philippe Wullens. Selon lui, la direction aurait prévu plus de 90 vigiles supplémentaires pour empêcher les salariés de rentrer dans l’usine.

La direction de l’usine confirme qu’elle a prévu des "mesures de sécurité renforcées", sans donner plus de détails.

"On fera ce qu’on doit faire, et on verra bien à quelle résistance on aura à faire", a ajouté M. Wullens.

"Si jamais on touche à un seul des salariés de Total mardi, s’il y a des échauffourées ou de la violence policière, tout peut arriver, y compris une grève nationale dès demain", a affirmé Charles Foulard, représentant CGT de l’intersyndicale.

15 février 2010 16h57


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