Quand Châtel organise la pénurie à l’Ecole publique...mais pas dans le privé

dimanche 10 janvier 2010.
 

La méthode devrait être éculée mais elle est pour autant toujours à l’œuvre chez les libéraux : créer le manque dans le secteur public et le parer ce faisant de tous les maux pour mieux valoriser le privé dans une « saine concurrence libre et non faussée ». Le gouvernement reprend une fois encore à son compte la méthode dans l’éducation.

Alors même que le projet de loi de finances prévoit la suppression de 16 000 emplois à la rentrée 2010, le ministère de l’éducation nationale annonce une nouvelle diminution du nombre de postes au concours du CAPES externe avec uniquement 5006 places ouvertes, soit un rapport de moins de 1 à 3 en regard des suppressions.

Mais ce n’est décidément pas le temps des vaches maigres pour tout le monde car dans le même temps, le nombre de places à pourvoir au CAFEP-CAPES (le CAPES pour l’enseignement privé) va lui doubler, en passant de 569 en 2009 à 1260 en 2010.

On se souvient qu’il y a quelques semaines le Ministre Luc Châtel annonçait sa volonté de mettre fin à l’histoire-géographie en terminale scientifique et de la ramener plus généralement à sa portion congrue au sein du lycée. Sans doute craignait-il que les enseignants du public ne contribuent à former des citoyens à même de penser par eux-mêmes et prendre toute leur place dans le débat public car le déséquilibre entre public et privé est cette année particulièrement marqué dans cette matière. Quand les postes ouverts en histoire et géographie seront multipliés par 2,4 dans le privé, passant ainsi de 75 à 182, ils resteront stables dans le public.

Les chiffres se suffisent à eux-mêmes pour démontrer comment ce gouvernement cherche à mettre en concurrence les services publics et à ouvrir aux marchands des pans entiers de notre système éducatif. Pour une Ecole qui réponde aux exigences de l’intérêt général et qui permette l’émancipation individuelle et collective du grand nombre, il est temps de réserver les fonds publics à l’enseignement public. Sortir du tout marchand et prioriser le public : voilà le message clair que portera le Parti de gauche lors des régionales de mars prochain.


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