La contamination du soja par des semences génétiquement modifiées au Brésil

jeudi 31 août 2006.
 

En ce printemps 2006, environ 1000 paysans membres de La Via Campesina ont occupé un champ a Santa Teresa do Oeste (Parana - Brésil) dans lequel la multinationale semencière Syngenta procède à des expérimentations.

Les paysans dénoncent des essais illégaux dans cette zone tampon adjacente au parc national d’Iguaçu, cette interdiction ayant d’ailleurs été confirmée par l’Institut National pour l’Environnement et Ressources Renouvelables Naturelles (IBAMA). Selon l’article 1 de la loi 10.814/2003 (qui définit les règles pour les plantations et le commerce de soja génétiquement manipulé pour la récolte 2004), ces essais équivalent à un crime contre l’environnement, car « la plantation de semences de soja transgénique est interdite dans les zones de protection de l’environnement ainsi que dans leurs zones tampon adjacentes ».

Le 8 mars, IBAMA a mené une inspection sur les terrains de la firme multinationale Syngenta où elle a vérifié la présence illégale de 12 ha de soja génétiquement manipulé dans cette zone proche du parc. Cette action a été déclenchée à la demande de paysans et de l’association Terra de Direitos. La Via campesina dénonce les agissements criminels de Syngenta et les menaces qu’elle fait peser sur cette zone naturelle protégée. Le parc, qui abrite les chutes d’Iguaçu, a été reconnu comme faisant partie du patrimoine de l’Humanité par l’Agence de Nations-Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO).

Vu le crime commis par Syngenta, La Via Campesina et les groupes qui lui sont proches demandent :

1. L’interdiction immédiate de toute activité de Syngenta dans cette zone ;

2. Que les directeurs de Syngenta et que la multinationales soient jugés devant les tribunaux administratif, civil et penal pour cette activité criminelle ;

3. Que les membres de la Commission Technique Nationale de Bio-Sécurité soient poursuivis pour avoir autorisés ces cultures dans une zone illégale ;

4. Qu’IBAMA mène des inspections dans toutes les zones tampon du Parc National d’Iguaçu

Crimes environnementaux

Syngenta est responsable de la plus importante contamination génétique qui soit arrivée dans le monde. Cette multinationale à vendu sans autorisation et en toute connaissance du maïs Bt10 et Bt11 pendant 4 ans aux USA. Ces variétés de maïs n’avaient jamais été évaluées tant pour leur impact sur l’environnement qu’en ce qui concerne la santé des consommateurs. Les semences vendues ont contaminé les exportations de maïs destinées à plusieurs pays.

MONSANTO a également été condamné par IBAMA à 2 millions de Reals pour avoir mené des expérimentations illégales à Rolandia dans le Ponta Grossa. Face à des multinationales qui ont privatisé les semences et qui détruisent l’environnement, les paysans se doivent de dénoncer leurs crimes et poursuivre la lutte pour la défense de la biodiversité et la protection des semences locales. Dans cette lutte, la stratégie des multinationales a été de renverser la logique et de criminaliser les actions des paysans qui s’opposent à eux. Il y a deux semaines, Monsanto a demandé la mise en détention préventive d’un paysan sans terre qui avait participé à une action d’occupation de parcelles illégales d’essais transgéniques à Ponta Grossa.

Via campesina dénonce publiquement cette criminalisation du mouvement social qui sert à camoufler les agissements illégaux des multinationales qui mettent en danger la biodiversité et les droits des générations futures à un environnement naturel.


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