Premier bilan de la campagne « Le soja contre la vie » ( Confédération paysanne)

mardi 19 décembre 2006.
 

Le 6 décembre, avait lieu au siège du CCFD à Paris le bilan de la campagne « le soja contre la Vie » en présence des partenaires français et étrangers. Un bilan mitigé au regard des enjeux car les principaux acteurs de ce système -tant publics que privés - n’assument pas leurs responsabilités. Cependant, les mobilisations se poursuivent grâce aux partenariats noués au cours de la Campagne entre les paysans et citoyens en France et en Amérique du Sud.

Un an après son lancement, la campagne a réuni près de 100 000 signatures en France. PLus de 250 évènements (conférences , débats, animations sur le thème) se sont déroulés pendant tout le temps de la campagne un peu partout en France. La prise de conscience du public sur un sujet assez complexe prend du temps. Si l’opinion publique française commence à mesurer les conséquences de la consommation élevée de viande en Europe sur les populations rurales en Amérique du Sud et sur l’environnement ; de l’autre côté de l’atlantique, l’expansion du soja destiné à l’alimentation animale se poursuit.

Les réponses des acteurs privés et publics du « système soja-élevage » à l’interpellation de la campagne sont loin des attentes des citoyens. Si certains acteurs commerciaux reconnaissent oralement les méfaits sociaux et environnementaux de ce système , d’autres - comme le ministre de l’économie ou Cargill nient tout simplement l’importance des impacts négatifs et insistent sur les retombées économiques pour les populations locales, sans pour autant être capable de donner des chiffres venant étayés ces affirmations.

D’aucun se renvoie donc la balle : les entreprises se conforment aux lois et réglementations alors même que les acteurs publics se désengagent laissant la définition de normes sociales et environnementales à la discrétion de ces mêmes entreprises... En témoignent les normes sociales et environnementales adoptées par la SFI en février dernier qui laissent aux entreprises le soin de mener des études d’impact préalable à l’obtention d’un prêt...

En Amérique du Sud, une situation qui s’aggrave mais des mobilisations locales qui se renforcent.

L’expansion du soja se poursuit avec son lot de violations des droits humains et de dégradation de l’environnement.

Au Paraguay, une campagne a été menée cette année par la FNC (Fédération nationale des paysans), le Sepa et la CPT (Commission pastorale de la terre) pour informer la population à travers des conférences et des programmes radio. S’il reste difficile d’atteindre les média les plus importants, les débats organisés pour la première fois dans les universités ont été un succès. De plus, des paysans et leurs familles ont été réétablis dans leurs champs marquant une victoire pour leur mobilisation.

Nous pouvons aussi citer la mobilisation de Via Campesina Brésil contre la production illégale par Syngenta de 300 hectares de maïs et soja transgéniques qui a conduit le gouverneur du Paraná à déclarer l’expropriation de l’entreprise.

Une dynamique internationale qui continue.

Les 7 et 8 décembre étaient réunis à Paris des représentants européens et sud-américains d’ONGs, d’organisations paysannes, d’environnementalistes, de mouvements ruraux pour un séminaire « soja » destiné à poursuivre les échanges et établir des synergies entre les mobilisations. Ce séminaire marque la volonté de poursuivre l’articulation des actions sur les problèmes posés par l’expansion du soja, des autres monocultures...


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message