Les marchés à nouveau en chute libre. La crise s’aggrave aux Etats-Unis et au Japon,

jeudi 20 novembre 2008.
Source : AFP
 

Les marchés d’Asie ont rechuté lourdement jeudi à l’instar de Wall Street, après de sombres pronostics économiques aux Etats-Unis, menacés de récession et de déflation, et alors que la situation s’aggrave aussi au Japon dont la balance commerciale est dans le rouge.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a prédit que le produit intérieur brut des Etats-Unis devrait évoluer en 2009 dans une fourchette comprise entre -0,2% et 1,1%, revoyant ainsi en forte baisse ses anciennes projections.

De plus, les Etats-Unis semblent s’engager dans la voie d’une dangereuse déflation : l’indice des prix à la consommation a chuté de 1,0% en octobre, du jamais vu depuis la première publication de cette statistique en 1947.

Ces nouvelles ont fait plonger mercredi la Bourse de New York à son plus bas niveau en plus de cinq ans : l’indice Dow Jones a perdu 5,07% à 7.997,28 points.

Les marchés asiatiques suivaient le mouvement jeudi matin. A Tokyo, l’indice Nikkei a dévissé de 6,89% en clôture, le moral des investisseurs étant également plombé par la remontée du yen face au dollar et à l’euro, et par de très mauvais résultats du commerce extérieur japonais.

Ce rarissime plongeon dans le rouge de la balance commerciale nippone a surpris les économistes et n’augure rien de bon pour l’avenir de la deuxième économie mondiale, dont le commerce extérieur est le principal moteur, et qui est déjà entrée en récession au troisième trimestre.

Les autres marchés asiatiques broyaient également du noir. Séoul a terminé sur un plongeon de 6,70%, Taipei de 4,53% et Sydney de 4,19%. A la mi-séance, Hong Kong s’effondrait de 5,50%. Bombay perdait 4,64% en fin de matinée. Au même moment, Singapour perdait 4,22% et Shanghai 1,65%.

"Cette récession est mondiale. Personne ne recherche les bonnes affaires. Personne ne sait s’il existe encore de bonnes affaires. La valeur part en fumée du jour au lendemain", s’est désespéré Najeeb Jarhom, économiste chez AmFraser à Singapour, cité par Dow Jones Newswires.

En Chine, le gouvernement a estimé "critique" jeudi la situation de l’emploi en raison du ralentissement économique généralisé.

Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé mercredi un prêt de 2,1 milliards de dollars à l’Islande, premier pays d’Europe de l’Ouest à obtenir un crédit de l’institution multilatérale depuis la Grande-Bretagne en 1976.

L’économie islandaise, fortement dépendante de son système financier hyperactif à l’étranger, a été mise à mal par la crise financière, provoquant la chute de la devise du pays, la couronne. Le FMI prévoit que le produit intérieur brut (PIB) islandais se contractera de 10% l’année prochaine.

Aux Etats-Unis, les discussions au Sénat entre les démocrates, qui ont proposé une nouvelle aide de 25 milliards de dollars pour les constructeurs automobiles en difficulté, et les républicains qui proposent d’utiliser des fonds déjà votés, s’enfonçaient dans l’impasse mercredi soir.

Les démocrates prédisent qu’une faillite des constructeurs américains coûterait 126 milliards de dollars en trois ans, et que trois millions de personnes pourraient perdre leur emplois.

Partout dans le monde, les constructeurs automobiles suppriment des emplois et réduisent la cadence de leurs usines. Le constructeur de poids-lourds japonais Isuzu va congédier 1.400 travailleurs temporaires, son compatriote Mazda 1.300, et l’américain General Motors va suspendre l’assemblage de véhicules pendant deux mois en Thaïlande et supprimer 250 emplois.

Face à la récession qui s’étend, l’Union européenne envisage un plan de relance de 130 milliards d’euros.

La Commission européenne prévoit un plan de relance de la croissance qui "représenterait 1% du Produit intérieur brut de chaque Etat membre", selon une porte-parole du ministre allemand de l’Economie Michael Glos.


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