Nous voulons « recommencer à créer un front » comme celui du « non » au référendum en 2005 (interview de JL Luc Mélenchon)

lundi 24 novembre 2008.
 

Le sénateur de l’Essonne, qui vient de quitter le PS, était l’invité du Talk mardi.

Première question à Jean-Luc Mélenchon, sénateur « de gauche » de l’Essonne : démissionnera-t-il du Sénat après son départ du PS ?

« J’étais à la tête d’une liste de gauche, sur laquelle il y avait deux socialistes, deux communistes... J’ai été élu à gauche, je reste de gauche, je siège à gauche, je vote à gauche. En France, le mandat impératif, ça n’existe pas » ... estime Jean-Luc Mélenchon, dont le départ est « un long chemin », commencé dès 2002. Lors du congrès, « la gauche du parti a perdu la moitié de ses voix et l’ancienne majorité du parti a 80% des suffrages ». Dès lors, rappelle le sénateur de l’Essonne, il faut regarder ce qu’il se passe en Europe où « le parti socialiste allemand gouverne avec la droite, en Italie aussi ; c’est bon, ça suffit, je m’en vais ».

Ce nouveau parti, le « PG », pour « parti de gauche », est-il un groupuscule ?

« Non, nous sommes des milliers », explique Jean-Luc Mélenchon, plutôt optimiste avec son compagnon Marc Dolez. « Le congrès fondateur a lieu en février prochain, on fait un meeting de lancement le 29 novembre avec le fondateur de Die Linke », le parti socialo-communiste allemand. Et le sénateur de l’Essonne de rappeler que « dans le monde entier le même phénomène se produit ».

« Dans la vie, on fait souvent du neuf avec du vieux », estime Jean-Luc Mélenchon, qui assume de chercher une alliance avec le PC.

« Nous créons un parti de gauche et nous entrons dans la bataille politique pour créer un front de gauche aux européennes », de manière à « renverser le paysage politique français et celui de la gauche qui en a terriblement besoin ». Et de rappeler que « quand on a commencé la campagne du non en 2005, on me regardait encore pire qu’aujourd’hui ». Jean-Luc Mélenchon l’assume, d’ailleurs, il veut « recommencer à créer un front » comme celui du « non » au référendum en 2005. « Pour les gens de gauche c’est la première bonne nouvelle depuis un moment », estime-t-il.

Nicolas Sarkozy qui veut réformer le capitalisme ?

« Ca a été un moment très cocasse », estime Jean-Luc Mélenchon, pour qui le chef de l’Etat est « suprêmement habile ». D’ailleurs, note-t-il, ironisant sur le gauchissement du PS, au congrès de Reims, « on avait l’impression que certains reprenaient mes anciens discours ». Pour Jean-Luc Mélenchon, « la république et la laïcité sont en danger » du fait de Nicolas Sarkozy, mais aussi « du choc des civilisations, du communautarisme » qui avancent dans la société.

Quel pronostic fait Jean-Luc Mélenchon sur le prochain secrétaire du PS ?

« C’est drôle, l’effet que ça fait une fois qu’on est à l’extérieur : je suis comme le commun des mortels : je n’y comprends rien et je ne suis pas sûr que ça m’intéresse ».


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