Peugeot SA : 5 796 euros par jour pour le PDG !

dimanche 1er juin 2008.
 

Le groupe Peugeot vient de publier, en vue de l’assemblée des actionnaires, un certain nombre de rapports sur ses comptes 2007. On peut les consulter sur son site internet, et la lecture en est édifiante.

On lit dans ces documents officiels que la mise en œuvre d’un plan d’économies, dans le secteur automobile du groupe (PCA), s’est traduite par une baisse d’effectifs de 4 000 dans le groupe PSA au niveau mondial.

Mais en France, il y a eu 8 000 suppressions d’emplois. PSA peut se vanter que les "frais de personnel" PCA ont diminué de 47 millions d’euros. C’est bien plus en réalité, puisque les primes de licenciement - 161 millions d’euros - ne sont pas distinguées des salaires.

Pour les travailleurs, ce sont donc des suppressions d’emplois et des augmentations au compte-gouttes ; mais pour ceux qui exploitent leur travail, tout va bien : le chiffre d’affaires est en augmentation et le bénéfice officiel est de 4 260 euros par salarié PSA dans le monde.

En réalité, c’est même près du double si on réintègre dans les bénéfices ce que la direction en a sorti par un artifice comptable.

Et les dirigeants, qui justifient les compressions de personnel en expliquant aux travailleurs qu’ils coûtent trop cher, trouvent leur propre valeur inestimable.

Ainsi leur rémunération a augmenté de 60 %. Le précédent PDG avait touché, pour le premier mois de 2007, 94 011 euros, soit 2 611 euros par jour.

Son successeur, Streiff, a touché lui 1,9 million d’euros pour le reste de l’année, soit 5 796 euros par jour.

C’est plus de cinq mois de smic net par jour !

Ajoutons à cela 140 000 stock-options et des jetons de présence. Thierry Peugeot, président du Conseil de surveillance PSA, en a touché pour 457 000.

Si la famille Peugeot paye si bien son PDG, c’est qu’elle en gagne bien plus en tant qu’actionnaire : la famille Peugeot est en effet la première fortune française... de Suisse.

Mais cela ne suffit pas : Streiff propose que l’assemblée des actionnaires l’autorise à racheter (pour destruction) jusqu’à plus d’un milliard d’euros d’actions de l’entreprise, ce qui devrait faire gagner encore plus d’argent aux actionnaires.

Il propose aussi de leur verser 351 millions d’euros de dividendes (suspense : vont-ils accepter ?) et souhaite attribuer 2 500 000 stock-options aux dirigeants.

On comprend dans ces conditions que ces malheureux soient aidés par l’État : PCA a bénéficié de près de 33 millions d’euros d’exonérations aux dépens de la Sécurité sociale et sa taxe professionnelle a baissé de 33 %.

de IG 71


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