Juin 2006 Déclaration commune d’Oscar Lafontaine et Jean-Luc Mélenchon

mercredi 26 juin 2013.
 

A l’occasion de la conférence publique qu’ils ont co-animée à Berlin et au lendemain du dernier sommet européen, Oskar Lafontaine et Jean-Luc Mélenchon ont adopté la déclaration commune que vous trouverez ci-dessous. Ancien président du SPD et ancien ministre des finances, Oskar Lafontaine est co-fondateur du LinksPartei, large rassemblement des forces de gauche allemandes. Il préside le groupe parlementaire Die Linke de ce parti, qui compte 53 députés au Bundestag depuis les élections de septembre 2005.

" Une nouvelle méthode est nécessaire pour dépasser la crise de l’Union européenne

Ouvrons le débat démocratique sur l’intégration politique de l’Europe

Au lendemain du récent sommet européen qui a conclu la présidence autrichienne de l’Union, Oskar Lafontaine, président du Groupe parlementaire Die Linke au Bundestag, et Jean-Luc Mélenchon, sénateur socialiste français et porte-parole de l’association "Pour la République Sociale " (PRS), se sont rencontrés à Berlin et ont discuté de l’avenir de l’intégration européenne. Ils sont tombés d’accord pour appeler à une nouvelle discussion sur le processus constitutionnel européen afin de contribuer à une Union Européenne basée sur la légitimité démocratique, la responsabilité sociale, la paix et la solidarité.

Il y a une chance de mettre l’Union européenne sur de nouveaux rails répondant aux attentes des citoyens de tous les Etats-membres. Nous rejetons donc toutes les tentatives des cercles politiques et économiques dirigeants européens de ranimer l’esprit néo-libéral du projet de Constitution européenne rejeté par les peuples français et néerlandais. Même pendant la période de réflexion, aucune idée nouvelle n’est apparue jusqu’ici dans leurs débats. Tout ce que nous voyons est la volonté de prolonger le processus actuel jusqu’en 2008, en resservant ce vieux potage dans de nouveaux bols. C’est peine perdue si les tares fondamentales du projet initial ne sont pas corrigées. Le processus de ratification doit être arrêté afin qu’une nouvelle discussion commence dès que possible sur de nouvelles bases.

Nous soulignons la nécessité de fonder ce processus d’élaboration d’une nouvelle Constitution européenne sur un large débat démocratique incluant touts les citoyens et les habitants de l’Union. Toutes les forces politiques doivent présenter leurs propositions devant les citoyens européens.Les responsables politiques en charge des prochaines étapes sont experts dans l’invention de phrases qui sonnent joliment aux oreilles. Ainsi, la chancelière allemande Angela Merkel demande « d’insuffler un nouvel esprit dans l’Union européenne ». Nous pourrions être d’accord, sans pour autant lui faire confiance, si elle poursuivait en disant qu’en conséquence une nouvelle Constitution devra être discutée par une Assemblée Constituante représentant les citoyens de tous les pays membres de l’Union. Le dernier mot doit être donné au peuple. Toute nouvelle Constitution européenne doit être adoptée par référendum dans tous les pays de l’Union, afin de redonner au peuple le droit de décider de son avenir".

Berlin, Juin 2006


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