Stéphane Courtois : De la dénonciation du communisme à un discours proche de l’extrême droite

lundi 6 juin 2016.
 

Dans le numéro de novembre de la revue Le Choc du Mois, résurgence d’une publication fondée en 1987 par François Brigneau, dirigeant d’extrême droite de sinistre mémoire, Stéphane Courtois poursuit sa croisade contre le "communisme" actuel. Qui donc ? Les étudiants fainéants qui travaillent pour vivre plutôt que d’aller en cours, les étudiants attachés au service public d’éducation qui luttent contre la loi LRU...

A l’heure de la réforme des universités, pouvez-vous faire un point sur l’état de l’enseignement supérieur et sur l’implantation marxiste dans le monde universitaire ? Pensez-vous que la loi sur les Libertés et Responsabilités des universités (LRU) pourrait évincer les marxistes de leurs bastions ?

S. Courtois : Le problème actuel dépasse de loin le contrôle de quelques bastions universitaires par les communistes. L’ensemble de l’université est dans une situation désastreuse qui tient largement à la persistance d’une idéologie communiste au sens large. D’une part, la prégnance de l’égalitarisme qui refuse obstinément d’admettre que certains sont faits pour les études supérieures et d’autres pas ; or il suffit de constater le taux d’échec en première et deuxième années d’université pour s’en convaincre.

D’autre part, cet invraisemblable paradoxe : d’un côté les étudiants se plaignent de ne pas trouver de travail avec leurs diplômes, d’un autre côté ils refusent de s’inscrire dans des filières débouchant sur des emplois sous prétexte qu’il faut alors entrer en contact avec le monde de l’entreprise. Il est pourtant connu qu’on ne peut pas avoir en même temps le beurre et l’argent du beurre.

La loi sur l’autonomie des universités va, je l’espère, débloquer cette situation et faire comprendre aux étudiants où est leur intérêt Elle devrait permettre, à terme de quatre ou cinq ans, de voir se détacher des universités d’excellence d’où seront absents les dizaines de milliers d’étudiants touristes qui s’inscrivent pour avoir la carte d’étudiant et ne viennent jamais aux cours ni aux examens - y compris souvent les boursiers - et où la présidence pourra mettre à la porte les enseignants qui ne font pas sérieusement leur travail.

Quant au mouvement actuel, il est, comme d’habitude, le fait de l’extrême gauche - ligue communiste révolutionnaire et anarchistes - dont le seul objectif est de faire fermer les facs. Et croyez-moi, je connais la manœuvre : en mars 1970, j’ai fait fermer la fac de Nanterre pendant quinze jours. Il suffit de trois ou quatre dizaines de types bien décidés, ça suffit. Gymnastique révolutionnaire qui ne sert qu’à satisfaire l’ego de quelques excités qui se donnent ainsi de l’importance.


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