Fin juillet 1830, le peuple parisien a chassé les réactionnaires, profiteurs et vermines réunis autour du trône royal de l’orgueilleux Charles X.
27, 28 et 29 juillet 1830 : les "3 glorieuses" d’une révolution réussie puis confisquée
Pour le 14 juillet 1831, les Républicains souhaitent défiler dans les rues de Paris, particulièrement les vétérans survivants de la prise de la Bastille en 1789, particulièrement aussi ceux qui ont été gravement blessés lors de la Révolution de 1830.
" Les patriotes voulant célébrer l’anniversaire de la prise de la Bastille et de la fédération française se réuniront le 14 juillet pour planter l’arbre de la liberté sur la place de la Bastille.
" La réunion aura lieu place du Châtelet et sur le quai aux Fleurs, à midi précis. Le cortège partira avant une heure. Il se dirigera par les quais, la rue Saint-Martin et les boulevards jusqu’à la place de la Bastille.
" L’arbre sera escorté d’une garde d’honneur et de combattants de Juillet. Une musique guerrière le précèdera en jouant des airs patriotiques : ses rameaux seront ornés de guirlandes et de rubans tricolores, dont les vétérans de 89 et les blessés de la grande semaine tiendront les extrémités.
" Les ouvriers, les élèves des écoles, les hommes de Juillet, les jeunes gens du commerce et généralement tous les patriotes sont invités à faire partie de cette fête.
" Les patriotes gardes nationaux qui assisteront à la cérémonie seront en uniforme."
La Cour de Charles X a été chassée du pouvoir par la révolution populaire de juillet 1830.
Cependant, le grand patronat a bien manoeuvré pour remplacer un roi par un autre, pour remplacer les légitimistes autocratiques, profiteurs et vermines par des libéraux autocratiques, profiteurs et vermines, ce qui ne vaut pas mieux.
Le banquier Jacques Lafitte est alors président du conseil et ministre des finances. Il interdit la manifestation et lance toutes les polices aux trousses des républicains.
Les courageux qui se présentent le 14 juillet pour défiler sont immédiatement arrêtés, conduits dans les commissariats, emprisonnés.
Le cas du jeune Evariste Galois, brillant mathématicien de vingt ans, est connu. Arrêté à l’entrée du Pont neuf à la tête de six-cents étudiants, il est bientôt emprisonné à Sainte Pélagie puis assassiné.
31 mai 1832 Mort d’Évariste Galois, mathématicien, étoile de l’épopée républicaine française
Par les rapports de police, nous connaissons le rassemblement chaque soir des prisonniers politiques du 14 juillet 1831 dans la prison de Sainte Pélagie. Ils appelaient cette réjouissance particulière "la prière du soir" ; elle s’éternisait généralement jusqu’à une heure du matin.
Elle commençait par La Marseillaise puis Le Chant du départ. Ensuite était jouée une petite scène de théâtre dont le sujet était toujours, après les barricades de juillet l’enterrement de la république.
Parmi les arrêtés du 14 juillet 1831, notons :
François-Vincent Raspail
le général François-Bertrand Dufour, volontaire du Lot en 1791, distingué dans toutes les guerres de la Révolution, général de brigade à Austerlitz, Dantzig, Bregen, les Cent Jours, élu maire de Souillac et député en 1830...
Parmi les républicains, incarcérés à Sainte Pélagie au 19ème siècle, notons :
Etienne Arago
Béranger, chansonnier
16 juillet 1857 : Décès de Béranger, le chansonnier terreur des aristocrates et des calotins
Aristide Bruant, compositeur
Godefroy Cavaignac
Gustave Courbet, peintre
Gustave Paul Cluseret, officier
Paul-Louis Courier, général de la Révolution et de l’Empire, pamphlétaire anti-royaliste jusqu’à son assassinat en 1825
Honoré Daumier, peintre, caricaturiste...
Émile Debraux, chansonnier
Charles Gille (1820-1856), Chansonnier
Fortuné Henry (1821-1882), poète
Paul Lafargue
Lissagaray (Prosper-Olivier)
Gérard de Nerval (1808-1855), écrivain, poète.
Émile Pouget
Pierre-Joseph Proudhon
Élisée Reclus
Jean Richepin
Jules Vallès
Michel Zévaco
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