Sabrina Ali Benali, auteure de l’ouvrage La révolte d’une interne, a été investie par le nouveau Front populaire dans la septième circonscription de Seine-Saint-Denis pour les élections législatives dès dimanche 30 juin et 7 juillet prochains.
Militante de terrain depuis de nombreuses années, la candidature de cette médecin des urgences, devenue lanceuse d’alerte, incarne l’élargissement du Nouveau Front Populaire aux forces syndicales, associatives et de la société civile. Notre article.
Sabrina Ali Benali : lanceuse d’alerte sur la démolition de l’Hôpital public L’insoumission vous la présentait déjà en 2021, au moment où elle rejoignait l’Union populaire de Jean-Luc Mélenchon. Sabrina Ali Benali s’est fait connaitre en 2017 par un coup de gueule massivement relayé sur les réseaux sociaux contre la ministre de la santé socialiste d’alors, Marisol Touraine. Dans cette vidéo ayant atteint les 11 millions de vue en moins d’une semaine sur Facebook, la jeune interne en médecine générale parisienne reprochait à la ministre des propos hors sol face à situation d’urgence dans les hôpitaux.
« C’est tous les jours l’état d’urgence dans les hôpitaux madame la ministre ! » déclarait-elle. La ministre avait demandé à ce qu’on « repousse les opérations les moins urgentes pour ouvrir des lits ». Quatre ans avant le krach sanitaire du pays face au covid, elle dénonçait déjà les fermetures de lits d’hôpitaux et l’épuisement des personnels de santé. En 20 ans, plus de 20 000 lits d’hôpitaux ont été supprimés, et ces fermetures continuent toujours aujourd’hui.
Le succès de cette intervention lui avait valu une invitation sur France inter et des articles dans la presse nationale. Preuve que son intervention avait visé juste, les chiens de garde avaient immédiatement riposté. Le directeur général de l’AP-HP, relayé par Patrick Cohen, avaient tenté de faire croire qu’elle ne travaillait pas à l’AP-HP, mais dans un hôpital privé à but non lucratif.
Mais il en faut plus pour la décourager : En 2018, elle publie un livre, « La révolte d’une interne ». Elle y raconte son expérience de soignante et évoque les immenses failles qui fissurent l’institution hospitalière : de la formation des médecins, qui omet le rapport aux patients, jusqu’au système de fonctionnement inspiré de l’entreprise, incapable de soigner correctement et humainement. Dans les années qui suivent, elle continue de se battre pour préserver l’hôpital public du marchandage capitaliste qui ravage notre système de santé, s’implique dans les manifestations de soignants qui ont lieu lors de la crise du covid, et continue de contribuer au livret Santé de l’Avenir en commun.
Investie sur Montreuil Bagnolet, la candidature de Sabrina Ali Benali ne passe pas pour tout le monde. Sur France Info, le député sortant a dit tout son mépris pour la médecin des Urgences, refusant de respecter l’accord signé par toutes les formations politiques de gauche pour « des gens qu’on ne connait même pas » a-t-il déclaré.
Le député dissident a déjà reçu un certain nombre de soutiens qui en disent long sur sa stratégie politique, à commencer par celui de Prisca Thévenot. Quelques jours avant le 9 juin, le Canard Enchaîné révélait une déclaration d’Alexis Corbière, très critique de la présence de Rima Hassan dans la campagne LFI eux européenne : « Jusqu’à présent, je ne pouvais rien dire, mais, après (le scrutin), je parlerai » prévenait il d’un air critique.
Chose faite : le député dissident enchaîne les plateaux de télévision depuis vendredi dernier pour concentrer ses tirs sur Sabrina Ali Benali et Jean-Luc Mélenchon. La priorité n’est-elle pas de lutter contre le Rassemblement national, à deux semaines d’une élection qui peut voir arriver Jordan Bardella à Matignon ? Pour Alexis Corbière, Raquel Garrido et leurs amis dissidents, la réponse est claire : c’est un grand non.
Sabrina Ali Benali va devoir batailler dur pour remporter cette circonscription regroupant Montreuil et Bagnolet. Mais nul doute qu’elle sera portée par une forte mobilisation des quartiers populaires et des jeunes, comme en témoignent les images de son lancement de campagne, et les nombreux messages de soutien qu’elle reçoit sur X (anciennement Twitter). L’annonce a été éclipsée par les pleurnicheries d’Alexis Corbière et de ses comparses, dont l’investiture n’a pas été renouvelée.
Le baron socialiste en devenir a passé plus de temps ces deux dernières années à comploter avec des sociaux-démocrates pour saboter l’Union populaire, et à verser des larmes de crocodile sur les plateaux télés qu’à travailler pour défendre les classes populaires. La presse a par ailleurs révélé le plan des dissidents : construire un axe qui irait de « Clément Beaune à Alexis Corbière ». Comprendre : préparer tous les renoncements. Il convient de rappeler ici qu’aucun mandat n’est attribué à vie, et qu’au contraire il se mérite. La trahison, la magouille et le calcul politique n’ont visiblement plus leur place à la France insoumise.
Une chose est sure, l’élection de Sabrina Ali Benali le 7 juillet prochain serait une bonne nouvelle pour les habitants de sa circonscription, qui pourront compter sur une nouvelle députée de combat pour les représenter face à la macronie et à l’extrême droite, mais aussi pour toute la France, tant l’expertise de cette médecin sera utile pour revenir sur la destruction de l’hôpital public, et rebâtir un service de santé au service de l’intérêt général et des patients.
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