Une semaine après le second tour des élections législatives, le président de la République persiste à refuser d’en reconnaître le résultat. Il veut désormais détourner l’élection de la présidence de l’Assemblée nationale le 18 juillet pour effacer la coalition victorieuse dans les urnes.
Il espère aussi pouvoir compter pour cela sur un accord tacite avec le RN comme ce fut le cas en 2022. C’est cette manœuvre qu’il s’agit de déjouer d’urgence pour pouvoir former un gouvernement du Nouveau Front Populaire et mettre en œuvre le programme fidèle aux aspirations exprimées par le peuple français.
A trois jours de ce vote décisif, nous déplorons l’impasse dans laquelle le Parti Socialiste a mis le Nouveau Front Populaire pour son choix de candidature à la fonction de Premier Ministre. Ainsi, alors que la proposition du nom d’Huguette Bello avait trouvé un soutien large et enthousiaste dans l’opinion de gauche, alors qu’elle n’avait d’abord soulevé aucune objection parmi les composantes du Nouveau Front Populaire, le Parti Socialiste l’a refusée, sans explication, ni motivation. Nous remercions Huguette Bello pour son accord et nous saluons la hauteur de vue exprimée dans son retrait. Elle reste à nos yeux la femme courageuse qui a repris une région à la droite et accueilli dans sa majorité toutes les composantes de la gauche réunionnaise.
Ce refus incompréhensible confirme que le Parti Socialiste a choisi de mettre un veto à toute candidature issue du Nouveau Front Populaire, dans le seul but d’imposer la sienne, arguant du fait qu’elle serait la seule acceptable par Emmanuel Macron. Il fait ainsi du président de la République le décideur de notre alliance, pourtant formée contre lui et sa politique. Cela s’accompagne d’appels d’élus du Parti socialiste, dont le député Philippe Brun, à substituer au Nouveau Front Populaire une autre coalition avec des secteurs du macronisme. Le Parti Socialiste joue-t-il la montre pour laisser briser le Nouveau Front Populaire et renoncer au programme sur lequel il a pourtant été élu ?
Ce blocage politique ne se règlera pas par l’improvisation d’une candidature « extérieure ». Car quelles garanties seraient données pour la mise en œuvre du programme du Nouveau Front Populaire ? Cela reviendrait à élargir le véto du Parti Socialiste sur toutes les candidatures issues de toutes les composantes du Nouveau Front Populaire. Nous-mêmes avons proposé quatre noms : pourquoi les refuse t-il tous ?
En tout état de cause, pour la France insoumise, il n’est pas question que ce blocage facilite la manœuvre présidentielle. C’est pourquoi nous exigeons que l’on s’accorde immédiatement sur une candidature unique du Nouveau Front Populaire à la présidence de l’Assemblée nationale. A nouveau ici, le Parti Socialiste a annoncé dans la presse une candidature, sans aucune concertation. Ces méthodes sont inacceptables. Nous le disons d’autant plus facilement que nous acceptons d’avance que cette candidature ne soit pas celle d’un ou d’une insoumise si c’est la condition, injuste, d’une candidature unique.
Dans les prochains jours, nous concentrerons tous nos efforts sur ce point. Nous serons toujours du côté de la solution, et jamais du côté du problème. Pour l’heure, nous ne participerons à aucune discussion supplémentaire sur la formation du gouvernement tant que la candidature unique à l’Assemblée nationale ne sera pas acquise et que le vote n’aura pas eu lieu. Nous n’y reviendrons pas tant que le Parti Socialiste n’aura pas renoncé à son veto sur toute autre candidature que la sienne, affirmé son refus de tout accord d’aucune sorte avec le camp macroniste et confirmé sa volonté de mettre en œuvre le programme du Nouveau Front Populaire.
Le coup de force d’Emmanuel Macron ne sera pas déjoué sans mobilisation populaire. Nous saluons les personnes qui se sont mobilisées à l’appel des organisations de jeunesse le 14 juillet pour le refuser. Nous appelons à participer massivement à toutes les initiatives décidées par les organisations syndicales pour ce jeudi 18 juillet.
La France insoumise
P.-S. • La France insoumise. 15 juillet 2024 :
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