"Séparatisme des riches" : faut-il arrêter de financer les écoles privées ?

vendredi 26 janvier 2024.
 

En marge de la polémique sur la scolarisation des enfants de la ministre de l’Education nationale Amélie Oudéa-Castéra, le député LFI Alexis Corbière appelle à cesser le financement des écoles privées. Son collègue Paul Vannier tempère et veut revoir le financement de certains établissements, comme Stanislas.

Le député LFI Alexis Corbière veut la fin du financement public des écoles privées. Quelques jours après la polémique sur la scolarisation des enfants de la ministre de l’Education nationale Amélie Oudéa-Castéra à l’école Stanislas, l’élu insoumis demande que l’Etat arrête de subventionner ces établissements.

"Il faut fermer le robinet d’argent public pour l’enseignement privé", appelle Alexis Corbière, lui-même professeur d’histoire-géographie de formation, qui estime dans une tribune publiée par Marianne que l’Etat finance "le séparatisme des riches".

Aujourd’hui, les établissements privés sous contrat, ceux qui s’engagent à respecter le programme scolaire établi par l’Education nationale, touchent 8,7 milliards d’euros de la part de l’Etat, selon le dernier rapport de la Cour des comptes qui remonte à 2020. À cette somme, s’ajoutent la contribution des collectivités territoriales, soit 2,7 milliards d’euros, et enfin 665 millions d’euros distribués par les "autres administrations publiques", selon le rapport, qui ne donne pas plus de précisions. Soit un total de 12,2 milliards d’euros d’argent public.

La Cour des comptes rappelle que "le financement apporté par l’État aux établissements privés sous contrat est prépondérant dans leur modèle économique". Il est de 55% pour les écoles maternelles et primaires, et de 68% pour les collèges et lycées.

Limiter le financement de certains établissements seulement

"Il faut poser la question de la condition de ce financement", tempère sur le plateau d’"Estelle Midi" Paul Vannier, député LFI du Val d’Oise et co-rapporteur d’une mission parlementaire sur le financement de l’école privée. L’élu reconnaît que "l’école publique est trop fragile pour accueillir les élèves du privé" et veut surtout interroger "le mécanisme qui donne de l’argent à certains établissements qui ne recrutent que des élèves des milieux favorisés qui éliminent les élèves en difficulté".

"Il y a aussi des établissements comme Stanislas qui ne respectent pas les principes républicains avec de l’homophobie, et de l’inégalité homme-femme", ajoute Paul Vannier. "Dans ces établissements, le financement public ne peut pas durer et pour eux, il faut un contrôle", appelle l’élu.

Selon un rapport de l’Education nationale dévoilé par Mediapart mardi, les cours de catéchisme sont obligatoires à Stanislas de la maternelle aux classes préparatoires. Or, dans les écoles privées sous contrat avec l’État, ces cours d’éducation religieuse doivent être facultatifs. Et lors de cette heure hebdomadaire obligatoire, des discours homophobes et contre l’IVG seraient dispensés.


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