Le partage des richesses dans les textes sacrés des religions.

jeudi 18 janvier 2024.
 

Les économistes libéraux et les politiciens de droite voudraient nous faire croire que la notion de partage des richesses produites serait portée par des socialistes extrémistes et populistes, alors qu’en réalité, le partage des richesses est prôné dans de nombreux textes sacrés des différentes religions.

L’Homo sapiens, au cours des millénaires, a compris qu’il doit sa survie à la coopération et au partage des ressources, et non pas à une compétition pour l’accumulation de richesses au profit de quelques-uns.

Introduction.

Suite à notre article – étude sur le partage des richesses produites par la population active, il nous a semblé intéressant d’explorer les textes sacrés des différentes religions pour montrer que cette préoccupation de partage des richesses était présente dans de nombreux textes. Évidemment ces formulations sont liées à des contextes historiques très différents et à une référence divine, ce qui est normal puisqu’il s’agit de textes religieux.

Pour ne pas sombrer dans un occidentalo centrisme trop souvent prégnant, nous nous sommes intéressés aussi aux religions ou spiritualités orientales.

Comme chacun le sait, il s’agit ici d’affirmations de principes ou de commandements qui sont malheureusement rarement appliqués dans la réalité par les misérables humains.

D’autre part, pour éviter tout malentendu, il ne s’agit en aucun cas de dédouaner toutes les institutions religieuses de leurs abus de pouvoir, voire même, dans certains cas, de leurs exactions. Dans les différents systèmes féodaux qui ont régné sur notre petite planète, les religions, en tant qu’institution, ont constitué l’appareil idéologique légitimant le pouvoir et l’accumulation des richesses de la classe dominante.

Rappelons que le haut clergé avant la Révolution française faisait partie intégrante de cette classe dominante. Les religions ont toujours été instrumentalisées, et même dans une certaine mesure encore à notre époque, par les pouvoirs politiques en place. Le sommet a été atteint avec la royauté de droit divin.

Alors vous demanderez peut-être, pourquoi "perdre son temps à chercher dans les textes sacrés des principes qui ne sont pas appliqués ?" Tout d’abord, du point de vue méthodologique, il faut faire la différence entre les textes fondant une idéologie et les institutions politiques ou religieuses, avec leurs théologiens et leurs prêtres qui ont tenté de mettre en application ces principes religieux et moraux. De nombreux croyants se réfèrent à ces textes sacrés et pas forcément aux institutions cléricales censées les véhiculer. L’influence de ces textes reste encore considérable au niveau mondial sur les populations.

Du point de vue politique, nous voulons montrer ici qu’il n’y a pas de contradiction, pas d’opposition frontale entre les positions défendues dans "L’avenir en commun" et ses différents livrets thématiques concernant le partage des richesses produites par la population active, et les principes affirmés sur cette question par la totalité des textes sacrés des différentes religions planétaires. Si l’on considère que LFI est la seule organisation politique capable de proposer un programme suffisamment élaboré et structuré pour défendre le partage des richesses produites par la population active, les croyants de tous bords auraient tout intérêt à se placer politiquement du côté de ce mouvement politique.

Un catholique pratiquant qui vote pour un parti de droite doit savoir que la droite politique modérée ou extrême a toujours été du côté des puissants, du côté de ceux qui accumulent démesurément les richesses produites, provoquant au niveau mondial une mortalité infantile énorme faute de soins et d’une alimentation suffisante, pour ne prendre qu’un exemple. Il s’agit ici de susciter au niveau de la conscience politique la mise en cohérence entre ces options religieuses, dont les principes fondamentaux figurent dans les textes sacrés, et ses choix politiques.

Dans ce domaine, le combat idéologique mené par la gauche est quasi inexistant. Et qui en tire les marrons du feu ? La droite et l’extrême droite.

I – Le partage des richesses dans les textes sacrés des religions

1 – La Bible

Le partage dans la Bible

Exode 23:11 : Dieu ordonne à son peuple de laisser de côté les dernières grappes de raisin, les épis de blé et les olives, pour les pauvres et les étrangers.

Lévitique 25:35-36 : Dieu ordonne à son peuple de prêter sans intérêt à ceux qui sont dans le besoin.

Nouveau Testament

Matthieu 19:21 : Jésus dit à un jeune homme riche qu’il doit vendre tout ce qu’il a et le donner aux pauvres, s’il veut le suivre.

Actes 2:44-45 : Les premiers disciples de Jésus vendent leurs biens et les mettent en commun, et ils distribuent ce qu’ils ont à tous ceux qui en ont besoin.

Jacques 2:15-16 : Jacques dit que la foi sans les œuvres est morte. phrase "Jacques dit que la foi sans les œuvres est morte" vient de la deuxième épître de Jacques, chapitre 2, versets 15-16. Dans ce passage, Jacques discute de la nature de la foi et de son importance dans la vie chrétienne. Il affirme que la foi sans les œuvres est inutile.

Dans les versets 15-16, Jacques donne un exemple concret de ce qu’il entend par "foi sans œuvres". Il imagine une situation dans laquelle un frère ou une sœur chrétien est dans le besoin. Si un autre chrétien lui dit simplement "Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez !", mais ne lui donne pas ce dont il a besoin, alors sa foi est inutile.

Jacques explique que la foi sans les œuvres est comme un corps sans âme. Elle est morte, sans vie. La foi véritable doit se manifester par des actes d’amour, de compassion et de justice.

La signification de cette phrase est donc que la foi chrétienne doit être plus que des paroles ou des croyances. Elle doit se traduire par des actions concrètes qui manifestent l’amour de Dieu pour le monde.

Lévitique 19:9-10 (La Moisson des Champs) : "Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu n’achèveras point de moissonner le bout de ton champ, et tu ne glaneras point ce qui reste à glaner ; tu ne cueilleras point les grappes restées dans ta vigne, et tu ne recueilleras point les fruits restés dans ton verger : tu les laisseras au pauvre et à l’étranger. Je suis l’Éternel, votre Dieu."

Deutéronome 15:7-8 (L’année du relâche) : "S’il y a chez toi quelque pauvre, l’un de tes frères, dans l’une de tes portes, dans ton pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, tu n’endurciras point ton cœur et tu ne fermeras point ta main à ton frère pauvre ; mais tu lui ouvriras ta main, et tu lui prêteras de quoi pourvoir à ses besoins."

Voici l’énoncé dans la tradition catholique et la tradition protestante d’un commandement du décalogue interdisant la convoitise des biens d’autrui (10e commandement)

Catholique (Exode 20:17) :

"Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain."

Protestante (Exode 20:17) :

"Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain."

( la numérotation des commandements peut varier entre les traditions religieuses, en particulier entre la tradition catholique, la tradition juive et les différentes confessions protestantes.)

Proverbes 22:9 : "L’homme dont le regard est bienveillant sera béni, car il donne de son pain au pauvre."

Nouveau Testament :

Actes 4:32-35 (La communauté des croyants) : "La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux. Les apôtres rendaient avec beaucoup de force témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus. Et une grande grâce reposait sur eux tous."

Luc 3:11 : "Celui qui a deux tuniques, qu’il partage avec celui qui n’en a point ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même."

1 Timothée 6:17-19 : "Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux, et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu, qui nous donne avec abondance toutes choses pour que nous en jouissions. Recommande-leur de faire du bien, d’être riches en bonnes œuvres, d’avoir de la libéralité, de la générosité."

Hébreux 13:16 : "Et n’oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir."1

Romains 12:13 : "Pourvoyez aux besoins des saints. Exercez l’hospitalité."1

Actes 2:45 : "Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun."1

1 Jean 3:17 : "Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ?"2

Matthieu 19:21 : "Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel."2

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2 – Le partage des richesses dans le Coran.

Dans la sourate Al-Hashr (59:7), Allah encourage les croyants à partager avec les proches et les nécessiteux : "Et ce qu’il a dépensé en aumônes sera rendu à son profit et il ne sera point lésé."

La justice dans la distribution des richesses est également soulignée. Dans la sourate An-Nisa (4:5), il est mentionné : "Ne confiez pas aux incapables vos biens dont Allah a fait votre subsistance. Mais pourvoyez-leur en retour, habillez-les des dépouilles que vous avez prises, et ne leur donnez pas des biens dont Allah a chargé les uns d’entre vous plus que les autres."

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de zakat, de khardj et de sadaqa.

La zakat est une aumône obligatoire que les musulmans doivent verser sur leurs biens. Elle est calculée en fonction de la richesse du musulman, et elle est destinée aux pauvres, aux nécessiteux, aux voyageurs, aux prisonniers, aux débiteurs, aux combattants sur le sentier d’Allah, et aux égarés. La zakat est un moyen de purifier les biens et d’assurer la justice sociale.

Le kharaj est un impôt prélevé sur les terres agricoles. Il est destiné à financer les dépenses de l’État, notamment les dépenses militaires, les dépenses sociales et les dépenses culturelles. Le kharaj est un moyen de redistribuer les richesses et de soutenir les pauvres.

La sadaqa est une aumône volontaire que les musulmans peuvent verser sur leurs biens. Elle est destinée à toutes les bonnes causes, notamment l’aide aux pauvres, aux nécessiteux, aux malades, aux prisonniers, aux voyageurs, aux étudiants et aux constructions religieuses. La sadaqa est un acte de bienfaisance qui permet de gagner la récompense d’Allah.

Outre ces concepts spécifiques, le Coran contient également des versets généraux qui exhortent les musulmans au partage des richesses. Par exemple, le verset suivant dit :

"Et pour les pauvres et les nécessiteux, et pour ceux qui travaillent pour le bien de la religion, et pour les voyageurs qui sont dans la nécessité, et pour ceux qui sont dans l’esclavage, et pour ceux qui ont contracté une dette, et pour le sentier d’Allah, et pour le voyageur épuisé. C’est un devoir imposé par Allah. Allah est Omniscient et Sage." (Coran, 9:60)

"Ô vous qui avez cru, ne pratiquez pas l’usure en multipliant démesurément votre capital. Et craignez Allah, afin que vous réussissiez." (Coran, Sourate Al-Imran, 3:130)

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3 – Le partage des richesses dans la Torah

Deutéronome 15:7-11 : "Au bout de sept ans, tu feras relâche. Et voici comment s’accomplira le relâche : Tout créancier renonce à son droit sur le prêt qu’il a fait à son prochain, qu’il s’agisse d’un compatriote ou d’un étranger qui vit chez lui. Il ne lui réclamera pas son argent, car il y a relâche pour tout le pays. Tu pourras réclamer ce qui appartient à ton étranger, mais tu renonces à ton droit sur ce qui appartient à ton compatriote."

Ce passage institue le jubilé, une année de relâche tous les sept ans, pendant laquelle tous les Israélites sont libérés de leurs dettes. Cette mesure vise à garantir une certaine justice sociale et à éviter que les pauvres ne tombent dans la servitude.

Lévitique 23:22 : "Tu consacreras la dîme de tout ce que tu produiras dans ta terre, chaque année."

Deutéronome 14:28-29 : "Tu donneras à Lévite, à l’étranger, à l’orphelin et à la veuve, tout ce...*

Lévitique 19:9-10 : "Tu ne t’accapareras pas le champ de ton prochain, ni son troupeau, ni son esclave, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune de ses bêtes. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni sa maison, ni son champ, ni son esclave, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune de ses bêtes."

Ce passage interdit la convoitise et le désir de posséder ce qui appartient à autrui. Il souligne l’importance de la justice sociale et du respect de la propriété d’autrui.

Dans le livre du Lévitique (Lévitique 19:9-10), il est dit : "Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu n’achèveras point de moissonner le bout de ton champ, et tu ne glaneras point ce qui reste à glaner de ta moisson. Tu ne cueilleras point non plus les grappes restées dans ta vigne, et tu ne recueilleras point les fruits restés dans ton verger ; tu les laisseras pour le pauvre et pour l’étranger. Je suis l’Éternel, votre Dieu."

L’année sabbatique et le jubilé :

La Torah prescrit également l’observation de l’année sabbatique (Shemita) où la terre doit être laissée en jachère tous les sept ans (Exode 23:10-11). De plus, le jubilé (Yovel), qui survient tous les cinquante ans, implique la libération des esclaves et le retour des terres à leurs propriétaires d’origine (Lévitique 25:8-13).

Deutéronome 15:7-8 déclare : "S’il se trouve chez toi quelque pauvre, l’un de tes frères, dans l’une de tes portes, au pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, tu n’endurciras point ton cœur, et tu ne fermeras point ta main à ton frère pauvre."

Ces passages mettent en lumière l’idée de partager les ressources avec les plus démunis, de montrer de la compassion envers les étrangers et les pauvres, et de pratiquer la justice sociale dans la société. Il est important de noter que l’interprétation de ces textes peut varier en fonction des traditions et des écoles de pensée au sein du judaïsme.

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4 – Partage des richesses dans le bouddhisme (dans le livre sacré Tipitaka)

La notion de partage des richesses apparaît à plusieurs reprises dans le Tipitaka, le canon bouddhique.

Dans le Sutta Nipata, un recueil de sûtras du Canon Pali, le Bouddha enseigne que le don et le partage sont des pratiques vertueuses qui contribuent à la paix et à la prospérité de la société. Dans le sûtra "Le don du mendiant", il raconte l’histoire d’un homme riche qui donne sa fortune à un mendiant. Cet acte de générosité lui permet de se libérer de la souffrance et d’atteindre le bonheur.

Dans le Dhammapada, un recueil de versets bouddhiques, le Bouddha affirme que "le bonheur ne vient pas de la possession de biens, mais de l’absence de désir". Il invite ses disciples à se détacher des biens matériels et à se concentrer sur la recherche de la vérité et de la libération.

Dans le Vinaya Pitaka, un recueil de règles monastiques, le Bouddha interdit aux moines de posséder des biens personnels. Cette règle vise à promouvoir l’égalité et la simplicité dans la communauté monastique.

Enfin, dans le Mahaparinibbana Sutta, le discours du Grand Départ, le Bouddha donne ses dernières instructions à ses disciples. Il leur recommande notamment de partager leurs biens avec les autres et de secourir les personnes dans le besoin.

Voici quelques passages spécifiques du Tipitaka où la notion de partage des richesses est mentionnée :

Sutta Nipata, Anguttara Nikaya II, 26 : "L’homme généreux, qui donne aux autres, est heureux dans ce monde et dans l’autre."

Dhammapada, verset 212 : "Celui qui est satisfait de ce qu’il a, est riche, même s’il n’a pas de biens."

Vinaya Pitaka, Mahavagga II, 1, 1 : "Un moine ne doit pas posséder de biens personnels, tels que des vêtements, des aliments, de l’argent ou des bijoux."

Mahaparinibbana Sutta, verset 184 : "Partagez vos biens avec les autres, et aidez les personnes dans le besoin."

Ces passages montrent que le partage des richesses est une valeur importante dans le bouddhisme. Il est considéré comme une pratique vertueuse qui contribue au bonheur individuel et au bien-être de la société.

5 – Le partage des richesses dans l’hindouisme

Les Védas sont considérés comme les textes sacrés principaux de l’hindouisme. Ils sont divisés en quatre collections : le Rig-Veda, le Sama-Veda, le Yajur-Veda et l’Atharva-Veda. Les Védas sont les plus anciens textes hindous, et ils contiennent des hymnes, des prières, des rituels et des réflexions philosophiques. Ils sont considérés comme des révélations divines, et ils sont au cœur de la religion hindoue.

Cependant, il existe d’autres textes sacrés importants dans l’hindouisme, tels que :

La Bhagavad-Gîtâ, un dialogue entre le prince Arjuna et le dieu Krishna, est un texte central du yoga et de la philosophie hindoue.

Les Purâna, des récits mythologiques et historiques, sont des sources importantes de connaissances sur les divinités hindoues, les rituels et les traditions.

Les Épopées, le Ramayana et le Mahabharata, sont des récits épiques qui explorent des thèmes tels que la vertu, le courage, l’amour et la famille.

Ces textes sont tous considérés comme sacrés par les hindous, et ils jouent un rôle important dans la pratique et la compréhension de la religion hindoue.

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Bhagavad-Gîtâ est un texte hindouiste qui traite de la philosophie du yoga et de la spiritualité. Elle est considérée comme un texte sacré par les hindous et est également étudiée par les adeptes d’autres religions et spiritualités.

La notion de partage des richesses apparaît à plusieurs reprises dans la Bhagavad-Gîtâ. Dans le premier chapitre, Krishna, le dieu hindou de la compassion et de l’amour, enseigne à Arjuna, un prince guerrier, que la richesse est éphémère et qu’elle ne devrait pas être une source d’attachement. Dans le chapitre 2, verset 47, Krishna, le dieu hindou de la préservation, déclare : « La richesse est destinée à être partagée, non à être amassée."

Toujours dans le Chapitre 2, verset 22 : "Les richesses, la fortune, les plaisirs, les pouvoirs, la renommée, l’honneur, tout cela est éphémère. Il ne faut pas s’y attacher."

Chapitre 17, verset 20 : "Quiconque donne, sans rien attendre en retour, est un homme vertueux. Il est aimé des dieux et il atteint la perfection."

Chapitre 18, verset 47 : "Il faut donner aux pauvres, aux nécessiteux, aux orphelins et aux veuves. Il faut également donner aux sages et aux saints."

Chapitre 18, verset 53 : "Il faut partager ses richesses avec les autres, sans les compter. Il faut donner avec joie et sans regret."

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6 – Le partage des richesses dans le taoïsme

Livre des mutations (Yijing), hexagramme 63 : "La richesse est comme un torrent. Elle s’écoule de la source vers la mer. La source est le Tao. La mer est le peuple. Le Tao donne ses richesses au peuple, et le peuple les utilise pour le bien de tous."

Ce passage compare le partage des richesses au flux d’un torrent. Les richesses sont une source de bienfaits pour tous, et elles devraient être partagées de manière équitable.

Livre du Tao et de la Vertu (Daodejing), chapitre 77 : "Le sage gouverne en laissant faire. Il ne cherche pas à accumuler des richesses, mais à les partager. Il ne cherche pas à dominer les autres, mais à les aider."

Ce passage souligne l’importance de la modestie et de la générosité pour le sage taoïste. Le sage ne cherche pas à accumuler des richesses pour lui-même, mais à les partager avec les autres.

Ces extraits montrent que le partage des richesses est une valeur importante dans le taoïsme. Il est considéré comme un moyen d’atteindre la prospérité et le bonheur pour tous.

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7 – le partage des richesses dans le shintoïsme

Rappelons que le shintoïsme et la première religion du Japon (avant le bouddhisme).

Le passage de texte du shintoïsme qui explicite le plus clairement l’obligation pour les hommes de partager leur richesse est le Kojiki, le plus ancien texte japonais, compilé au VIIe siècle. Dans ce texte, il est raconté l’histoire de Ōkuninushi, un kami (divinité) qui est chargé de pacifier le Japon. Pour ce faire, il doit d’abord éliminer les huit frères qui se disputent le pouvoir. Une fois qu’il a réussi, il met en place un système politique basé sur le partage des richesses. Il déclare :

« Je vais distribuer les terres et les biens entre les gens. Tout le monde aura une part égale. »

(Kojiki, chapitre 17)

Ce passage montre que le shintoïsme considère que le partage des richesses est une condition essentielle pour la paix et la prospérité d’une société. Il s’agit d’un principe fondamental de cette religion, qui est encore aujourd’hui respecté par de nombreux Japonais.

Voici d’autres passages du shintoïsme qui mettent l’accent sur le partage des richesses :

Dans le Nihongi, un autre texte japonais ancien, compilé au VIIIe siècle, il est dit que le kami Amaterasu, la déesse du soleil, a créé le monde en partageant ses richesses avec les autres kami.

Dans le Norito, un recueil de prières shintoïstes, il est dit que les hommes doivent être généreux et partager leurs richesses avec les autres.

Dans le Kojiki-den, un commentaire du Kojiki, écrit par Motoori Norinaga au XVIIIe siècle, il est expliqué que le partage des richesses est une manifestation de la mitama, l’esprit divin.

Ces passages montrent que le partage des richesses est une valeur importante dans la religion shintoïste. Il s’agit d’un principe qui est lié à la croyance en l’harmonie entre les hommes et les kami, et qui est censé contribuer au bien-être de la société.

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II – Le partage des richesses dans les encycliques sociales de l’Église catholique

Nous mentionnons ici des extraits d’encycliques social relativement récentes des derniers papes sur le partage des richesses mais cela ne doit pas nous faire oublier qu’historiquement les papes ont toujours été du côté des classes dominantes et ont participé à la légitimation de leur domination.

Par exemple Les conciles et les décrets : Les conciles de l’Église catholique, convoqués par les papes, ont souvent pris des décisions qui pouvaient affecter les questions politiques en Europe. Les décrets conciliaires pouvaient traiter de questions telles que les droits des monarques, les relations entre l’Église et l’État, etc. les papes participaient au couronnement ou à l’excommunication des rois. Les croisades, véritable guerre de conquête, ont été impulsé par la papauté.

L’église catholique à participer pleinement depuis le XVe siècle à l’organisation de l’esclavage.

Elle a également joué un rôle important dans la traite négrière. De nombreux ecclésiastiques étaient impliqués dans le commerce des esclaves, et l’Église possédait même ses propres plantations d’esclaves.

En Amérique, l’Église catholique a été un acteur majeur de l’esclavage. Elle a fourni une justification théologique à l’esclavage, et elle a joué un rôle important dans l’éducation et la conversion des esclaves.

En 1454, le pape Nicolas V a publié la bulle papale Dum Diversas, qui autorisait les Portugais à réduire les Africains en esclavage.

• En 1537, le pape

Paul III a publié la bulle papale Sublimis Deus, qui déclarait que les Indiens étaient des personnes libres et égales aux Européens. Cependant, cette bulle n’a pas été appliquée de manière cohérente, et les Indiens ont continué à être réduits en esclavage par les colons européens.

• En 1619, des colons anglais ont débarqué en Virginie avec des esclaves africains. L’Église catholique a joué un rôle important dans l’assimilation des esclaves africains dans la société américaine.

•En 1891, le pape Léon XIII a publié l’encyclique Inscrutabili Dei consilio, qui condamnait l’esclavage comme une violation des droits naturels de l’homme. Cependant, cette encyclique n’a pas eu un impact immédiat sur la fin de l’esclavage.

Ainsi, c’est la participation de l’Église à la mise en place de l’esclavage est indiscutable, on constate aussi les limites de son action idéologique lorsqu’elle s’y oppose.

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Il est donc bien évident que les encycliques sociales de l’Église dont il est question ici pour le partage des richesses ont forcément une efficacité très limitée sur le pouvoir économique et politique des dominants.

Mais cela n’exclut pas en même temps, une influence idéologique non négligeable sur un grand nombre de ces prêtres et de ses fidèles.

Les encycliques sociales de l’Église ont non seulement une influence idéologique considérable en Europe mais aussi dans d’autres parties du monde. Par exemple la première religion de l’Afrique centrale est le catholicisme (65 % de la population).

Elles influencent le syndicalisme chrétien en Occident et en particulier en France. Les électeurs chrétiens ont tout intérêt à lire attentivement ces encycliques sociales car ils constateront un nombre de convergences considérables avec le contenu de l’Avenir en commun sur le plan social, écologique et économique.

Les médias ont tendance à réduire les positions du Vatican à des positions sociétales : sur l’IVG, le mariage homosexuel, le célibat des prêtres donnant ainsi une image réactionnaire à une partie de la population. Bon nombre de militants de gauche tombe dans ce piège.

Ce n’est évidemment pas le cas de Jean-Luc Mélenchon qui se donne la peine de lire les encycliques sociales comme en témoigne son interview en 2021 par le journal La Croix : il y a une part d’insoumission dans le christianisme ».

https://melenchon.fr/2021/11/18/il-...

Cette manipulation médiatique comme je l’avais déjà indiqué à l’époque du Front de Gauche, a pour but de fracturer l’électorat, de conforter les chrétiens à voter pour la droite.

Nous indiquons ici quelques exemples qui montrent que les encycliques sociales de l’Église se prononcent pour le partage des richesses.

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encyclique Populorum progressio de Paul VI (1967)

"La terre et ses ressources sont données à tous les hommes pour qu’ils en jouissent et en profitent. L’homme n’est pas propriétaire absolu des biens de la terre, mais seulement leur gérant responsable." (n° 86)

"La justice sociale exige que les richesses soient partagées de manière plus équitable. Cela signifie que les pauvres doivent avoir accès aux biens de la terre et aux ressources nécessaires à leur subsistance." (n° 13)

"Les États doivent prendre des mesures pour promouvoir la justice sociale et le partage des richesses. Cela peut se faire par des politiques économiques, sociales et fiscales qui favorisent les pauvres et les exclus." (n° 15)

L’encyclique Sollicitudo rei socialis de Jean-Paul II (1987)

"La justice sociale exige que les richesses soient partagées de manière plus équitable, afin que tous les hommes puissent jouir d’une vie digne." (n° 34)

"Les États doivent prendre des mesures pour promouvoir la justice sociale et le partage des richesses. Cela peut se faire par des politiques économiques, sociales et fiscales qui favorisent les pauvres et les exclus." (n° 35)

"Les entreprises ont également une responsabilité sociale. Elles doivent veiller à ce que leurs activités soient bénéfiques à la société dans son ensemble, et non seulement à leurs actionnaires." (n° 38)

L’encyclique Caritas in veritate de Benoît XVI (2009)

"La justice sociale exige que les richesses soient partagées de manière plus équitable, afin que tous les hommes puissent jouir d’une vie digne." (n° 60)

"Les États doivent prendre des mesures pour promouvoir la justice sociale et le partage des richesses. Cela peut se faire par des politiques économiques, sociales et fiscales qui favorisent les pauvres et les exclus." (n° 61)

"Les entreprises ont également une responsabilité sociale. Elles doivent veiller à ce que leurs activités soient bénéfiques à la société dans son ensemble, et non seulement à leurs actionnaires." (n° 64)

Ces trois encycliques sociales soulignent toutes l’importance du partage des richesses produites par les hommes. Elles affirment que la justice sociale exige que tous les hommes, riches ou pauvres, aient accès aux biens de la terre et aux ressources nécessaires à leur subsistance. Les États et les entreprises ont une responsabilité particulière de promouvoir la justice sociale et le partage des richesses.

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Le pape François a promulgué plusieurs encycliques qui prônent le partage des richesses et limitent l’accumulation financière comme thèmes centraux.

Dans son encyclique Laudato si’, publiée en 2015, le pape François dénonce l’injustice sociale et l’inégalité économique qui sont à l’origine de la crise écologique. Il appelle à une transformation profonde du système économique mondial, afin de le rendre plus juste et durable.

Parmi les mesures concrètes proposées par le pape François, on trouve notamment :

Une taxation des richesses et des revenus élevés ;

Une redistribution plus équitable des richesses ;

Un investissement dans les énergies renouvelables et les technologies durables ;

Une protection des droits des travailleurs et des travailleurs migrants.

Dans son encyclique Fratelli tutti, publiée en 2020, le pape François réaffirme l’importance du partage des richesses et de la solidarité entre les peuples. Il appelle à une fraternité universelle, qui se traduit par un engagement concret pour le bien commun.

Le pape François souligne notamment que la propriété privée n’est pas un droit absolu, mais qu’elle doit être subordonnée au bien commun. Il appelle les riches à partager leur richesse avec les pauvres, et les gouvernements à mettre en place des politiques qui favorisent la justice sociale.

En plus de ces deux encycliques, le pape François a également abordé le thème du partage des richesses dans de nombreux autres discours et interventions. Il a notamment dénoncé l’évasion fiscale, l’exploitation des travailleurs et la spéculation financière.

Le pape François est un fervent défenseur de la justice sociale et de la solidarité entre les peuples. Il est convaincu que le partage des richesses est une condition indispensable pour construire un monde plus juste et plus durable.

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Annexe

La question la plus importante en économie politique : le partage des richesses produites par la population active. https://www.gauchemip.org/spip.php?...

La doctrine sociale de l’Église catholique : une foi qui prend corps dans l’engagement social

André Talbot

Dans Vie sociale 2008/3 (N° 3), pages 119 à 134

Source : cairn info https://www.cairn.info/revue-vie-so...

Des thèmes comme la mondialisation, la régulation des rapports économiques, la défense des biens communs sont abordés dans cet article.

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Hervé Debonrivage

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