Gérard Depardieu : Lucie Lucas persiste et signe

jeudi 4 janvier 2024.
 

Audrey Pulvar outrée par la tribune de soutien à Gérard Depardieu "Vous êtes de grands malades"

Lucie Lucas s’explique. Quelques jours après ses messages incendiaires à l’encontre des signataires de la tribune de soutien à Gérard Depardieu, l’actrice fait part de sa révolte ce jeudi au micro de franceinfo.

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"Pendant quinze ans je me suis sentie complice, parce que j’ai tu des comportements qui m’ont énormément choquée tout en disant à la presse que le film s’était super bien passé, que tout le monde s’entendait bien et que c’était merveilleux", démarre-t-elle.

"Et au moment où des victimes parlent enfin, ont le courage immense de demander justice, ces mêmes personnes qui tyrannisent les plateaux se défendent les unes les autres sans un mot, une considération pour les victimes. Sans témoigner du fait que oui, il y a de grosses anomalies et qu’il faut vraiment que ça change."

La tribune de la discorde

56 personnalités, parmi lesquelles Nathalie Baye, Pierre Richard ou Carla Bruni, ont signé cette tribune de soutien à l’acteur, parue lundi dans Le Figaro. Intitulée N’effacez pas Gérard Depardieu, elle loue les talents du comédien de 75 ans et passe sous silence les accusations de violences sexuelles qui pèsent sur lui. Trois plaintes ont notamment été déposées. L’une d’entre elles a entraîné une mise en examen pour viols. L’acteur nie tout ce qui lui est reproché.

Cette tribune "a été la provocation de trop", explique Lucie Lucas, qui a elle-même déclaré par le passé avoir subi des violences sexuelles. Elle rappelle que cette publication a été précédée du dernier numéro de Complément d’enquête, "très difficile à regarder", consacré à l’acteur et à son comportement avec les femmes. Elle évoque également le "positionnement complètement lunaire" d’Emmanuel Macron, qui a déclaré quelques jours après la diffusion que Gérard Depardieu "rend fière la France".

C’est pourquoi elle a laissé "parler son sang" sur Instagram, en publiant un message vilipendant les "boomers dégénérés" signataires de la tribune... et notamment Victoria Abril, qui interprète sa mère dans la série Clem :

"Tu veux qu’on parle de tes nombreuses agressions y compris sexuelles envers tes partenaires ?" a-t-elle écrit. "À y réfléchir je ne suis pas surprise que tu aies signé ce torchon... tu flippes toi aussi et à y réfléchir, tu as bien raison."

"J’aimerais préciser que les violences sexuelles dont je l’acuse n’ont pas été tournées contre moi", précise-t-elle aujourd’hui à franceinfo. "Ce sont des choses dont j’ai été témoin. Et plus généralement, ce n’est pas Victoria Abril que j’ai envie d’accuser (...) Ce que je voudrais dénoncer, c’est qu’il y a un sentiment d’impunité totale chez certaines personnes, notamment dans la génération de Gérard Depardieu et Victoria Abril qui se permettent de tyranniser des plateaux entiers et d’avoir des comportements que je ne trouve pas admissibles, voire qui ne sont pas légaux, sans que personne ne dise rien."

"Il faut maintenir la pression" Et d’encourager les victimes à prendre la parole : "Je voudrais remercier infiniment toutes les personnes qui prennent la parole. C’est le moment là, il faut maintenir la pression. Il n’y a pas de raison qu’on n’arrive pas à avoir un monde non violent et qui respecte les limites personnelles des uns et des autres, dans le cadre de la loi."

Elle conclut en adressant un mot à la jeune comédienne Charlotte Arnould, la première à avoir déposé plainte pour deux viols contre Gérard Depardieu en 2018 : "Elle m’a donné énormément de courage ces dernières semaines, elle qui a subi l’horreur. Tout mon soutien."


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