Ligue de Défense Juive (LDJ) Assez d’Agressions et menaces de mort. Interdiction !

vendredi 24 novembre 2023.
 

LDJ. Ce groupuscule se réclamant d’un « sionisme radical », connu pour ses actions violentes, ses menaces de morts, a fait encore beaucoup parler de lui ce dimanche 12 novembre lors de la soi-disant « marche contre l’antisémitisme ». D’un bout à l’autre de la marche, les slogans de militants de la LDJ ont fusé, et caractérisé la nature violente du groupuscule : « Mélenchon / Macron, salaud ! Les juifs auront ta peau ! » ; « Défoncez-le, ce fils de pute, niquez-lui sa mère ! » a t-on ainsi pu entendre ici et là, comme en témoignent de nombreuses vidéos.

Tabassage de manifestants dénonçant la présence du Rassemblement National ou scandant « Free Palestine », attaque contre des militants antiracistes, menaces de mort contre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron… Face à l’explosion des violences de ce groupuscule, La France insoumise a demandé expressément à Gérald Darmanin son interdiction sans délai. « Nous alertons depuis plusieurs années sur la présence en France de ce groupuscule d’extrême-droite violent, interdit en Israël et aux États-Unis. Nous demandons que le ministère de l’Intérieur agisse rapidement pour interdire la Ligue de Défense Juive », déclare LFI par voie de communiqué lundi 13 novembre. Notre article.

LDJ : qui, quand, quoi ?

La Ligue de Défense Juive est un groupuscule se réclamant d’un « sionisme radical », fondé en 2000 par un ancien membre du Betar, un mouvement de jeunesse sioniste. Elle est la branche française de la Jewish Defense League, mouvement néosioniste fondé à New York, aujourd’hui interdit aux États-Unis et en Israël. Selon Yair Cohen, un des porte-parole de la LDJ en 2009, cette organisation est « une organisation sioniste qui s’efforce tous les jours de lutter contre l’antisionisme donc contre l’antijudaïsme ou l’antisémitisme » (Libération). Selon un numéro de Complément d’enquête, les membres de la LDJ s’entraînent au combat dans un bâtiment public gardé par la Police, notamment du krav-maga ou du free-fight. Une culture de la castagne typique des groupuscules violents.

Les deux références intellectuelles des militants de la LDJ sont Vladimir Jabotinsky et Meir Kahane. Le premier, mort en 1940, est une figure du sionisme radical. Pour lui, le sionisme ne peut s’imposer que grâce à une « mur de fer », à savoir une armée juive, donc par la force. Sans rejeter un possible accord avec les populations arabes, il affirme la possibilité de discuter avec eux « d’une garantie contre l’expulsion, de l’égalité des droits. […] Je crois et j’espère que nous pourrons leur donner ces garanties […] mais le mur de fer est le seul moyen d’y parvenir ».

Le deuxième est un rabbin israélo-américain, fondateur de la Jewish Defense League, et du mouvement Kach, interdit en 1994 en Israël, car raciste. Meir Kahane est partisan, entre autres, d’une ségrégation totale entre juifs et non-juifs, et à l’expulsion de tous les Palestiniens des territoires occupés, incluant les Arabes vivant en Israël, hors de ce pays. Si la LDJ réfute tout lien avec Meir Kahane et la Jewish Defense Leage, leur logo et leur nom est bien le même.

La LDJ est surtout connue pour ses actions violentes et ses menaces de mort. En 2002, en marge d’une manifestation du CRIF, des personnes arborant le logo de la LDJ ont poursuivi et frappé des personnes d’origine maghrébine en marge de la manifestation, vers la place de la Bastille (Le Monde).

En 2011, une vingtaine de membres de la LDJ interrompent violemment une conférence donnée par l’association France-Palestine à la mairie du 14ᵉ arrondissement de Paris. Le 12 mars 2012 et le 5 juillet 2012, des membres du groupuscule s’en prennent au militant juif antisioniste Jacob Cohen. En juillet 2014, deux membres de la LDJ sont condamnés à six et dix mois de prison ferme pour un attentat à la bombe contre un blogueur juif antisioniste. Tout récemment, lors de la marche contre l’antisémitisme organisée à Paris ce dimanche, des membres de la LDJ se sont jetés et ont tabassé un manifestant scandant « Free Palestine ». Ceci n’est qu’une partie de graves actes répréhensibles dont est responsable le groupuscule néo-sioniste.

De nombreuses critiques ont été formulées par d’autres institutions communautaires juives. En 2006, le président de l’UEJF (Union des Étudiants Juifs de France) de l’époque dénonce « un mouvement raciste, qui prospère sur l’idée que la population juive n’a plus d’avenir en France » (Le Monde). En 2002, l’EEIF (Éclaireurs et Éclaireuses israélites de France) condamne « fermement les agissements haineux et violents des petits groupes d’extrémistes » dont la LDJ « qui ont sali l’image de la communauté juive de France et qui, malgré leur poids ultraminoritaire, ont contrecarré les objectifs pacifiques et démocratiques de l’immense majorité des manifestants présents » (Libération).

À la marche contre l’antisémitisme, la LDJ tabasse ceux qui critiquent le RN

La proximité entre la LDJ et le Rassemblement national n’est plus à démontrer. Lors de la marche contre l’antisémitisme de dimanche dernier, des membres de la Ligue de Défense Juive protègent la partie dans laquelle se trouvaient Marine Le Pen et ses comparses d’extrême droite. Des militants du collectif Golem, un groupe antiraciste juif, souhaitent empêcher l’arrivée de la délégation du RN dans le cortège. Alors qu’ils scandent « Le Pen, casse-toi. Les Juifs ne veulent pas de toi ! », ils sont victimes d’un flot d’injures et de tabassages venant de la Ligue.

Boulevard Saint-Germain, un manifestant poussant un vélo aperçoit la délégation du RN. « Marine Le Pen, dégage ! Vous êtes une bande de fachos ! », hurle-t-il. « Défoncez-le, ce fils de pute, niquez-lui sa mère ! », s’insurgent alors une vingtaine de membres de la LDJ qui se jettent sur lui. Il est roué de coups d’une rare violence, avant que la Police n’intervienne. Le petit-fils de déporté est toujours sous le choc. « Je suis indigné qu’on puisse marcher avec le Front national contre l’antisémitisme, et que personne ne dise rien. J’ai simplement voulu l’exprimer », confie-t-il (Libération).

Marine Le Pen avait également bénéficié de la protection de membres de la LDJ lors de la marche blanche en hommage à Mirelle Knoll. Streetpress parle d’une « idylle » pour qualifier la relation entre les deux organisations. Deux exemples : la LDJ a permis la présence de deux cadres du FN lors de la marche d’hommage à Ilan Halimi en 2006, fils d’une famille juive marocaine, enlevé, séquestré, torturé et tué, en région parisienne. Par ailleurs, en un coup de fil, Marine Le Pen a obtenu de la LDJ « qu’ils arrêtent de taper sur son ami Alain Soral », bien connu pour ses nombreuses sorties antisémites.

Mélenchon et les insoumis dans le viseur de la LDJ

Depuis de nombreuses années, la Ligue de Défense Juive a Jean-Luc Mélenchon et les membres de La France insoumise dans le viseur. En 2018, notre pays est en deuil, à la suite du meurtre de Mireille Knoll, 85 ans, rescapée de la Shoah. Le 28 mars, une marche blanche est organisée afin de lui rendre hommage. Accompagnés des parlementaires insoumis, Jean-Luc Mélenchon y est présent. Les troupes de la LDJ prennent à partie le leader insoumis, l’insultent, ainsi que ceux qui l’entourent et les forcent à quitter le cortège. « On t’avait prévenu Jean-Luc », peut-on lire plus tard dans la soirée sur le compte Twitter de la LDJ Paris, aujourd’hui suspendu (Streetpress). Une action ainsi sincèrement revendiquée par le groupuscule.

Au sortir de la marche blanche, ne confondant jamais ses compatriotes français juifs avec cette poignée d’excités, le tribun insoumis déclare : « Ce qui est important, c’est que le message passe jusqu’au plus profond village de France : que chaque juif sache qu’il est sous la protection de la totalité de la communauté nationale. Voilà ce qui est important. Et que jamais nos réserves d’amour pour notre peuple ne s’épuiseront ».

Le 12 octobre 2023, le jeune député Louis Boyard porte plainte pour « menace de crime ou de délit contre les personnes ou les biens à l’encontre d’un élu public ». Sa famille est également menacée. 5 jours plus tard, le Parquet de Paris ouvre une enquête pour menaces de mort à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon. Qui avait ardemment participé à la diffusion de leurs numéros de téléphones ? La ligue de Défense Juive (source : RMC).

Le député David Guiraud est aussi visé par le groupuscule néosioniste. Sur Instagram, il est identifié sur la story Instagram d’un certain Tony Attal, dirigeant de la LDJ jusqu’au milieu des années 2000. Sur la story, un obus où l’on peut lire, écrit au marqueur noir « David Guiraud, LFI dans ton cul ». « Rien ne permet d’affirmer avec certitude qu’il s’agit du même homme, précise Streepress. Mais un autre indice vient accréditer l’hypothèse : la LDJ a relayé sur sa page Facebook plusieurs autres photos d’obus barrés de messages similaires, inscrits également au feutre noir et en français. »

Et dimanche dernier, à la marche contre l’antisémitisme, à l’appel des présidents du Parlement français, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, la Ligue de Défense Juive a de nouveau pu déverser sa haine. « Mélenchon, salaud ! Les juifs auront ta peau ! », ont scandé ses partisans, qui ont utilisé le même slogan à l’égard d’Emmanuel Macron. Pour rappel, le chef de l’État avait le choix de ne pas s’y rendre.

Des menaces sans équivoque, des attaques contre des manifestants, aucunement condamnés ou remises en question par les organisateurs de cet évènement. Pour rappel, la présidente de l’Assemblée nationale s’était félicitée que cette marche représente « la plus belle image de la France ». « Ces agissements doivent être officiellement condamnés par les organisateurs de ce rassemblement », a dénoncé LFI dans son communiqué. Il est temps d’interdire une bonne fois pour toute ce groupuscule d’excités violents.

Par Nadim Février


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