La noblesse ultralibérale d’État.

mardi 14 février 2023.
 

Aristocratie élective, noblesse d’État défendant ses privilèges, un exécutif autoritaire, des médias de cour et de courtisans nous invitent à penser que nous vivons dans un système capitaliste néolibéral de nature féodale on s’intéresse ici à la noblesse d’État.

** Voyage donc au sein de ce néo – féodalisme en Macronnie.

Interview de l’auteur du livre « La mafia d’État » sur Blast par Denis Robert. 21/12/2021. 1h12 Vincent Jauvert - "La mafia d’État", enquête sur les hauts fonctionnaire

https://www.youtube.com/watch?v=Eve...

* Interview du même auteur sur le même livre par André Berkoff sur Sud-Radio. 20/10/2021. 43 mn https://www.youtube.com/watch?v=WDi...

** Présentation du livre par l’éditeur : (Le Seuil) https://www.seuil.com/ouvrage/la-ma... *

En France, un petit groupe de hauts fonctionnaires truste la plupart des postes clés et lucratifs – dans les grandes entreprises privées comme au cœur de l’État. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, jamais cette caste n’a été aussi puissante et aussi riche.

Comment cette caste, unique dans le monde occidental, s’est-elle constituée sous le gaullisme, a prospéré sous Mitterrand, pour atteindre son apogée aujourd’hui ? Comment a-t-elle réussi à contrer toutes les tentatives pour réduire son pouvoir ? Pourquoi des proches d’Édouard Philippe sont-ils des archétypes de cet entre-soi ?

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Cet ouvrage complète le livre de Laurent Mauduit La caste au pouvoir (La Découverte. 2018).

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Commentaires HD.

La classe dominante est constituée de deux pôles : un pôle de la propriété – marché et un pôle de la compétence – organisation.

Ce second pôle puise ses ressources dans les universités et les grandes écoles (voir par exemple notre article précédent sur la corruption académique) et dans la Haute Fonction Publique ayant des compétences dans la gestion de l’État et notamment dans sa gestion juridique et administrative. (D’où l’importance de l’ENA).

Avec le développement du néolibéralisme, la synergie dialectique entre les deux pôles s’accroît et les agents de la haute fonction publique deviennent des gestionnaires de grandes sociétés semi-publiques ou privées. Et, inversement des cadres de direction de grosses sociétés privées peuvent intégrer ou réintégrer la haute fonction publique.

Il est alors possible de parler de colonisation de l’État par le secteur privé plus précisément par des dirigeants de multinationales.

Cette synergie croissante s’exprime plus communément par une augmentation de la porosité entre le secteur public et le secteur privé. Ce genre de phénomène se produit aussi au niveau des institutions européennes.

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Il y a deux pièges à éviter :

1) Penser que cette haute fonction publique domine et échappe au pouvoir politique. Ces hauts fonctionnaires sont nommés par le pouvoir politique et éventuellement par le chef de l’État (ou les chefs d’État dans l’union européenne).

Cela n’empêche évidemment pas ces hauts fonctionnaires d’avoir une forte influence sur les responsables politiques d’autant qu’ils peuvent être, dans une certaine mesure, une courroie de transmission du pouvoir des multinationales.

2) Le second piège à éviter est de rendre responsable l’Administration, la Haute Fonction Publique et des « technocrates de Bruxelles » de tous les maux qui frappent les services publics (par exemple le nombre très insuffisant de lits d’hôpitaux et de médecins, du nombre d’enseignants, etc.). En dernier ressort, ce sont des choix politiques du gouvernement et des assemblées parlementaires qui sont responsables de tous ces maux. Ce transfert abusif des responsabilités résulte d’un manque de conscience des rapports de classe, d’une volonté de les masquer.

On retrouve ce transfert très souvent dans les discours d’extrême droite anti – élites.

Il est plus simple de faire porter la responsabilité des dégâts sociaux à des individus ou à une petite caste bureaucratique plutôt qu’au mécanisme de domination économique et idéologique de la classe capitaliste dominante. On comprend ainsi que l’extrême droite se préoccupe très peu du partage des richesses produites par la population active qui nécessite une référence au partage de la valeur ajoutée impliquant des processus de répartition complexe. (Évaluation des salaires et des profits, fiscalité sur le travail et le capital, durée du travail,…).

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C’est en ce sens que l’ouvrage précédent et les ouvrages de même type reposant essentiellement sur une approche sociologique est à double tranchant si les rapports de classe ne sont pas mis en évidence.

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Dans la même veine que la Mafia d’État :

LES SECRETS DE L’ÉTAT PROFOND : LES HAUTS FONCTIONNAIRES DÉTRUISENT LA FRANCE

Par Paul-Antoine MARTIN

Présentation du livre sur Elucid médias

https://elucid.media/democratie/les...

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interview de l’auteur sur la chaîne YouTube de Elucid le 28/01/2023

https://www.youtube.com/watch?v=D_a...

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Commentaire HD

Approche psychologique de la caste des trois corps formant la Haute Fonction Publique.

Manque de courage, manque d’imagination, manque de stratégie, peu de sens de l’intérêt national, immaturité affective, sentiment d’impunité et de toute-puissance, esprit de corps passant avant le sens de l’État, sont les qualificatifs attribués à cette caste qui serait responsable de tous les maux.

Au-delà de la responsabilité de la mort des ports français, cette haute fonction publique serait r ces esponsable de la désindustrialisation de la France, de l’effondrement de l’hôpital public, etc. L’auteur se félicite d’un discours de Macron de 2019 mettant fin au monopole de ces trois corps pour ouvrir plus largement la haute fonction publique à un personnel ayant déjà eu des responsabilités dans la vie active.

On aura donc compris ici que la haute fonction publique joue le rôle de bouc émissaire pour exempter de leur incurie les responsables politiques sous contrôle de la grande bourgeoisie industrielle et financière.

Il ne pose pas le problème de la formation des cadres de la haute fonction publique délivrée dans les grandes écoles incriminées. Par exemple, l’absence d’une formation historique de haut niveau, d’une formation en sciences sociales et en sciences économiques qui ne soient pas assujetties au carcan de l’économie néoclassique ultralibérale.

Certains qualificatifs psychologiques peuvent évidemment correspondre à des réalités observées. Il est vrai qu’un certain nombre de jeunes adultes sortantes ces grandes écoles se considèrent comme des « Chevaliers du Ciel », mais sur quelle base scientifique observation Nel peut-on généraliser ?

Ce ne sont pas les hauts fonctionnaires qui votent les budgets de la sécurité sociale par exemple mais des parlementaires de différentes couleurs politiques. Ce qui est vrai, c’est que dans le cadre de la Ve République, les députés ont un pouvoir le plus souvent assujettis au pouvoir exécutif.

Les hauts cadres des différents ministères du gouvernement, dans un tel contexte, on évidemment un pouvoir accru mais en dernier ressort c’est bien l’orientation politique du gouvernement qui est déterminante.

C’est en dernier ressort le pouvoir industriel et financier lorsque les électeurs ont choisi d’élire des ultralibéraux qui orientent la politique économique et sociale en s’appuyant éventuellement sur les institutions européennes néolibérales.

Hervé Debonrivage


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