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La ficelle était un peu grosse : la macronie pensait réitérer le hold-up électoral de 2017. Il aurait fallu pour cela tout miser sur le vote utile au second tour, puis laisser la logique de la Vème République permettre que se dégage une vague de marcheurs, quels qu’ils soient, prêts de nouveau à voter en playmobiles. La nomination tardive du gouvernement, à quelques heures de l’ouverture de la campagne officielle, devait figer les débats et empêcher que s’expriment des alternatives politiques. Las ! le très bon score de l’union populaire au premier tour a permis une convergence programmatique pour les élections législatives des 12 et 19 juin autour de la Nupes qui déjoue le scénario. La proposition d’élire, par les député.e.s, Jean-Luc Mélenchon Premier ministre permet d’incarner une alternative crédible dès ce troisième tour.
L’espoir change de camp. Il n’y a qu’à voir les efforts des gardiens du système pour contrebalancer la dynamique des candidats de la Nupes pour comprendre que l’hypothèse d’une majorité de rupture est crédible. Le Rassemblement National a dans un premier temps tenté de libérer le terrain pour Emmanuel Macron, se positionnant en perdant minoritaire, Marine Le Pen défendant l’esprit de la cinquième République et Jordan Bardella en sniper transformant la nouvelle union populaire en zad prête à consumer l’Assemblée nationale. Depuis quelques jours ils changent de braquet en se présentant en premier parti de l’opposition, réalisant un peu trop tard leur erreur.
Les sondages montrent clairement que la majorité n’est plus acquise pour le Président à peine réélu. Son ministre de l’Intérieur en refusant d’accorder la nuance Nupes lors des déclarations de candidatures, quand il le fait pour le regroupement de la macronie, manifeste son intention de masquer les succès électoraux qui dérangeront le Président. Ce dernier tente alors de relancer ses promesses de campagne, mais, chassez le naturel, il revient au galop. Alors que la santé est un enjeu majeur pour tous les Français, que les services publics hospitaliers sont exsangues du fait même des politiques libérales qu’il a amplifiées, il se contente d’une nouvelle mission flash. Au moment où tombent les premiers résultats de parcoursup et que s’allongent les listes d’attentes, il revient très timidement sur la réforme du lycée en proposant en option des mathématiques. Le gouvernement Blanquer avait pu imposer en cours d’année parcoursup, Pap Ndiaye est incapable de remettre des mathématiques pour la rentrée suivante. Le tollé international, suite aux violences policières dues à la politique du préfet Lallement et de Gérald Darmanin, est maladroitement masqué par des accusations xénophobes contre les supporters anglais et les habitants de Saint-Denis. La confusion règne au plus haut sommet de l’État.
Face à cela la Nupes propose une alternative crédible qui se fonde d’abord sur un programme de rupture, et une méthode, l’implication populaire qui réclame un sérieux changement d’air.
Benoît Schneckenburger
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