Elections législatives : le Parti socialiste vote largement en faveur de l’accord avec LFI, EELV et le PCF

mercredi 11 mai 2022.
 

A l’issue d’une réunion qui aura duré plus de trois heures, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a largement remporté la bataille pour l’accord électoral avec la Nouvelle Alliance populaire écologique et sociale, avec 62,3% des voix.

Le PS a largement adopté l’accord avec La France insoumise, Europe Ecologie-Les Verts et le Parti communiste. Le Conseil national du PS était invité à se prononcer, jeudi 5 mai, sur le fait de rejoindre ou non la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Selon les chiffres communiqués par le parti, le "pour" a récolté 167 voix du Conseil national, soit un score de 62,3%. Le "contre" a obtenu 101 voix, soit un score de 37,7%. "Maintenant, nous allons mener campagne ensemble", a déclaré Olivier Faure, le chef de file du PS, après l’annonce des résultats.

"Au premier tour de la présidentielle, il n’y a que 12 circonscriptions où Anne Hidalgo a dépassé les 3% des voix. Et aucune au dessus de 5%", a rappelé Olivier Faure avant le vote. "Au lieu de se battre entre nous à gauche, nous devrions nous demander comment fonctionner ensemble même si nous sommes différents [avec LFI]", a-t-il estimé. Olivier Faure a évoqué "un moment de clarification" car "ce vote dit à quel espace politique nous appartenons. Il y a un doute dans l’opinion publique qui s’exprimait de manière régulière depuis cinq ans". "Nous sommes dans un espace politique qui est la gauche et nous n’en bougerons pas !", a-t-il poursuivi.

Si ce conseil national s’est déroulé de façon plutôt sereine, les échanges ont parfois été vifs lors des prises de parole, reflétant les différentes sensibilités du PS. L’ancienne ministre Laurence Rossignol a salué un accord "qui va permettre de faire élire un maximum de députés". Patrick Mennuci, opposé à l’accord, estime qu’avec ce dernier, "le PS n’est plus un parti de gouvernement mais un parti à la remorque de toutes radicalités". "Qu’est-ce que vous allez faire quand il faudra autoriser les burkinis dans les piscines ?", a-t-il ajouté. "Allez-vous exclure Carole Delga qui soutient des dissidents ?", a lancé François Kalfon à la direction du PS lors du Conseil national.

Enthousiasme au sein de la Nupes, fracture croissante au PS

Malgré l’heure tardive, les réactions ont été nombreuses après l’annonce des résultats. Des cadres de La France insoumise ont qualifié le moment d’"historique". "L’histoire continue de s’écrire. En validant l’accord, le Parti socialiste tourne définitivement la page du quinquennat Hollande et renoue enfin avec le socialisme", a commenté sur Twitter l’eurodéputée LFI Manon Aubry. Manuel Bompard, lui aussi eurodéputé LFI, a salué la "démarche courageuse" d’Olivier Faure et du PS.

"La gauche est rassemblée pour les élections législatives. Maintenant, gagnons !", a réagi Fabien Roussel, l’ancien candidat du PCF à la présidentielle. "Conjuguons l’ambition climatique et la justice sociale. Immenses espoir et responsabilité", a tweeté Julien Bayou, secrétaire national d’EELV.

Au sein du PS, les réactions sont contrastées. "Donnons en juin une majorité de gauche plurielle à l’Assemblée nationale !", a écrit sur Twitter Boris Vallaud, député PS des Landes. Stéphane Troussel, le président socialiste de la Seine Saint-Denis, a salué un "choix d’avenir et d’espoir pour toutes celles et tous ceux qui portent nos valeurs". De son côté, Jean-Christophe Cambadélis, ancien patron du PS, estime qu’Olivier Faure "a donné les clés du camion" à Jean-Luc Mélenchon. "Le débat entre REFONDATION et INFÉODATION ne fait que commencer !", a-t-il poursuivi, lançant cet avertissement : "Le refus de l’accord est en progression."


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