Les communistes viennent d’acter leur accord aux législatives avec la France insoumise, après la très large validation de leur conseil national. Le PC a obtenu 50 circonscriptions dont 16 jugées gagnables.
Dans un tweet, Fabien Roussel, le candidat malheureux du PCF à l’élection présidentielle a réagi à l’accord entre sa famille politique et La France insoumise, concernant les élections législatives à venir.
« Le 3 mai 1936, le Front populaire gagnait les élections législatives. Le 3 mai 2022, nous nous rassemblons au sein d’une Nouvelle Union populaire écologiste et sociale. Ensemble, écrivons l’histoire en gagnant ces élections législatives », écrit M. Roussel.
L’accord conclu entre formations de gauche pour les législatives ne tombe pas du ciel. Ni même des états-majors des partis politiques qui ont négocié chaque formule du programme et la répartition minutieuse des circonscriptions au long de nuits sans sommeil. Il est d’abord le fruit de l’exigence du peuple de gauche, qui s’est puissamment exprimé en faveur de l’union, à l’occasion du 1er Mai notamment. Sans cette amicale pression, sans cette aspiration massive, l’alliance n’aurait probablement pas vu le jour. Les obstacles à un tel rassemblement étaient nombreux, et les revendications des uns opposables aux autres sur telle mesure ou telle carence du programme, tel ancrage local, ou encore sur le risque de sous-représentation, jamais nul quand on accepte de partager les candidatures.
Le compromis auquel les formations de gauche ont abouti n’est pas parfait. Il ne pouvait pas l’être par définition, puisqu’il inclut le renoncement mutuel à des ambitions légitimes, passage obligé pour présenter des candidats d’union partout en France. C’est le prix à payer pour concourir à la direction du pays.
Qui eût cru que la gauche remonterait si vite sur le ring après son élimination brutale de la course à l’Élysée ? Au point d’inquiéter le président réélu. Il a pour cela fallu mettre de côté les rancunes qui duraient depuis près de quinze ans entre anciens frères ennemis socialistes, surmonter les divergences qui séparent Verts, insoumis et communistes, dépasser l’héritage en demi-teinte du Front de gauche, aplanir les oppositions supposées « irréconciliables » il y a encore deux semaines par les commentateurs. Et cela sans perdre de vue la demande de changement profond exprimé par les 32 % d’électeurs de gauche à la présidentielle. Ce pas de géant a été accompli en quelques jours grâce à l’élan populaire. Si cette force grandit encore, la gauche peut en franchir un autre en juin en réalisant l’impensable : gagner les législatives. Comme ses prédécesseurs du Front populaire y sont parvenus, dans un tout autre contexte, il y a exactement quatre-vingt-six ans, le 3 mai 1936.
Cette date du 3 mai était dans les têtes de beaucoup de parties prenantes des discussions à gauche, en guise de clin d’œil, à la naissance du Front poLa gauche peut conquérir le pouvoir. Avec un rassemblement inédit, sur un programme de rupture, ambitieux et émancipateur, elle se donne en tout cas toutes les raisons d’y croire. Ce fol espoir, impensable il y a peu, a encore grandi mardi 3 mai, jour anniversaire de la victoire du Front populaire en 1936. Le PCF a ainsi rejoint l’accord déjà acté entre Europe Écologie-les Verts et la France insoumise, dimanche soir. « Nous sommes heureux de voir ce rassemblement se renforcer et la perspective d’une majorité en juin se dessiner, a salué la députée FI Clémentine Autain. Nous vivons un tournant historique et il était impensable que les communistes n’aient pas leur pleine place dans cette Nouvelle Union populaire. » « C’est une excellente nouvelle qui peut aboutir à un événement historique et essentiel pour les Français, se réjouit son homologue communiste Stéphane Peu. Je vois aussi cet accord comme la création d’une union durable, au moins pour les cinq ans qui viennent, afin de construire ensemble une véritable alternance de gauche. » smic à 1 400 euros, retraite à 60 ans...
En attendant le PS, voire le NPA (avec qui les négociations sont toujours en cours à l’heure où nous bouclions ces pages), cette alliance entre PCF, FI et EELV constitue une avancée décisive pour cette coalition en cours de construction. Le conseil national du PCF, après consultation des fédérations départementales, a validé cet accord dans l’après-midi du mardi 3 mai, avec 120 votes pour, 25 contre et 13 abstentions. Selon nos informations, celui-ci prévoit que des candidats communistes, représentants de cette « Nouvelle Union populaire écologique et sociale » (Nupes) soient investis dans 54 circonscriptions (les écologistes ont signé dimanche soir pour 100 candidatures). Ce qui devrait garantir au PCF le droit au remboursement et au financement prévus dans le cadre de ces élections, ainsi que la création d’un groupe parlementaire. Surtout, communistes, insoumis et écologistes se sont accordés sur la base d’un programme de gouvernement.
Date | Nom | Message |