La campagne présidentielle a commencé en France.

dimanche 12 décembre 2021.
 

C’est fait dorénavant : la campagne présidentielle a commencé en France. Pour nous, les insoumis, c’est déjà j’ai fait depuis le 8 novembre 2020 et l’annonce de ma candidature soutenue désormais par 260000 parrainages individuels. Mais cela n’était pas central, c’est le moins qu’on puisse dire. Nous comptions surtout nous enraciner. Cela fut fait et rien ne nous en délogea comme l’a prouvé la suite.

Cependant, depuis la fin de l’été, le rythme s’était accéléré puisque diverses candidatures avaient été déposées. Elles avaient relancé l’intérêt. Mais sans vraiment parvenir à devenir le centre d’intérêt politique du pays. Le débat entre Zemmour et moi a toutefois ouvert une sorte de pré-campagne assez largement suivie ensuite par les retombées de l’événement. La diffusion totale de la rencontre a dépassé les dix millions de vues. Mais il fallait encore que les dernières candidatures attendues soit devenues officielles.

C’est ce qui est arrivé avec l’investiture de madame Valérie Pécresse pour la droite traditionnelle, et l’annonce formelle de la candidature par Éric Zemmour. Puis, le 5 décembre, le meeting de l’extrême droite à Villepinte et le nôtre à La Défense ont ouvert le cycle des grands rassemblements caractéristiques d’une campagne présidentielle. Le style, le contenu et les méthodes si différentes entre ces deux rassemblements dit également quelque chose de fondamental à propos du moment politique dans lequel va se dérouler cette élection. Éric Zemmour a fait naître un parti de type nouveau en format fasciste comme la France n’en connaissait depuis longtemps. Et cela à côté d’une extrême droite qui avait déjà produit le Front National puis le Rassemblement National.

Cet élargissement de l’extrême droite ne devrait pourtant pas selon moi se traduire par un élargissement de son influence déjà électoralement très élevée. Il pousse plutôt à une réorganisation générale de l’espace global qui s’étend depuis monsieur Macron jusqu’à l’ensemble de la sphère dorénavant doté d’une tête de file avec Valérie Pécresse. La droite va se réorganiser sous nos yeux ou bien se cartelliser durablement. On peut s’attendre à des glissements de terrain, des regroupements ou peut-être même à de nouveaux bourgeons.

En fait l’enjeu de ce dimanche, de ce côté, était de savoir qui prendrait la main entre Zemmour et Pécresse dans cet espace qui soutient finalement les mêmes idées comme on a pu le vérifier dans la primaire de LR. On a d’abord cru que ce serait Éric Zemmour compte tenu de la force du rassemblement qu’il a organisé à Villepinte. La violence de ses partisans est censée l’avoir desservi. Je ne le crois pas, compte tenu du service médiatique après-vente qui mettait sur le même plan l’odieuse violence des nervis Zémouriens et la naïve audace des militants de SOS racisme qui ne s’attendaient pas à une telle réplique. Quoiqu’il en soit, en montant une opération sondage bidon très réussie, la droite traditionnelle a rappelé son existence et la force de ses réseaux. Le triomphe annoncé de Pécresse face à Macron a donné un lustre singulier à la candidature de LR. Elle va ébranler la macronie déjà bien en voie de mutation en UDF de style nouveau. Bref, la réorganisation est commencée. Je doute que la présidentielle suffise à l’accomplir en une seule fois.

Notre espace politique a été dominé par le succès éclatant de notre rassemblement à La Défense. La retransmission sur trois chaînes de télé pour un total cumulé de quatre millions de téléspectateurs a touché beaucoup de monde et a produit son effet. La mise en place du Parlement de l’Union populaire et la diffusion des visages qui le composent a impressionné. Il a commencé à répondre à la question de savoir si un rassemblement à la base pouvait être significatif et pourrait prendre le relai du rassemblement impossible des sigles. En effet, deux sondages nous ont donné un point de plus dès le lendemain en nous plaçant à 11 et 12 %. Certes, l’opération du « sondeur » ELABE donnant d’un coup onze points de plus à Pécresse, dont six points pris à la gauche a, bien sûr, contrarié l’exposition de notre résultat, donnant un nouveau répit à toutes les entreprises de confusion en cours dans la petite gauche. Mais cette opération nous sert aussi puisqu’elle fonctionne comme le passage d’un chien dans un jeu de quille. Elle met en pagaille et en panique tout le reste de la sphère du « bloc bourgeois ». Elle ébranle le mythe d’un Macron invincible. Elle change l’affiche du deuxième tour pour la première fois. Mais en vidant le tableau de l’opération castor traditionnelle pour « faire barrage », elle met le grand jeu marconien en péril.


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