Affaire Karine Le Marchand : L’amour est dans le blé ?

dimanche 31 octobre 2021.
 

Le média de presse en ligne Marsactu qui propose des enquêtes, analyses et reportages sur Marseille et sa région, a révélé dans un article qu’une subvention publique à hauteur de 117 000 euros devait initialement être votée ce jeudi 28 octobre à Marseille au profit de la société de production de Karine Le Marchand, Potiche Prod.

Subvention publique à vocation personnelle

Karine Le Marchand, l’animatrice de l’émission phare de M6 L’Amour est dans le pré souhaitait utiliser ces 117 000 euros des contribuables de la Région PACA pour rénover sa maison récemment acquise à Aix-en-Provence, dont elle souhaite faire un « démonstrateur pédagogique de rénovation énergétique ».

Karine Le Marchand a grandi dans une famille modeste et s’est confiée dans les médias autour de son salaire : « C’est indécent de gagner de l’argent comme on en gagne par rapport à ce qu’on fait« . Elle avait néanmoins révélé en 2015 gagner « autour de 30 000 euros ». On pourra donc s’étonner de cette demande de subvention par le biais de sa société de production Potiche Prod. Certains élus marseillais ont dénoncé dans cette affaire « un détournement de fonds publics à des fins personnelles« .

Une fois l’affaire dévoilée au grand jour, l’animatrice de M6, tout en dénonçant un « bad buzz », a décidé de renoncer à la subvention.

Écologie People à défaut d’avoir une politique écologique

De son côté, le Président de la Région LR, Renaud Muselier, pense l’écologie façon people en choisissant de donner le rôle d’« ambassadrice pour l’agriculture et l’écoresponsabilité » de la région à Karine Le Marchand.

Les travaux évoqués pour demander la subvention devaient être diffusés dans un reportage, voire une émission dédiée à la rénovation énergétique. Son rôle d’ambassadrice consisterait donc selon Karine Le Marchand à « pouvoir défendre concrètement l’intérêt des agriculteurs […] proposer des idées et des actions concrètes pour faire avancer la lutte contre le réchauffement climatique ».

Une façon de faire de la politique déconnectée du terrain assumée par le Conseil Régional PACA, qui souhaite imiter les influenceurs des réseaux sociaux : « Un ambassadeur, c’est comme un influenceur. Karine Le Marchand a beaucoup d’abonnés sur ses comptes Facebook et Instagram. Elle va faire entre guillemets de la publicité sur les dispositifs mis en place par la région en matière d’agriculture et d’écoresponsabilité. ». Il existe un contrat passé entre Karine Le Marchand et « une agence d’influenceurs » extérieure payée par le Conseil Régional avec de l’argent public.

Le montant du contrat n’est pas révélé.

On en conclut que l’écologie de droite n’a pas le sens des priorités lorsqu’on sait que près de 40 % des lycées en PACA, financés par la région, sont des passoires énergétiques. Que les « stars » mettent de la lumière sur les causes environnementales est une bonne chose, mais sans l’argent de nos impôts. En effet, cet argent devra déjà être utilisé pour mettre en place de réels projets écologiques qui auront un impact concret sur l’environnement et la vie de ses habitants.

Après les révélations, Karine Le Marchand a donc renoncé à la subvention et dit continuer à faire son « petit projet sans l’aide de la région et sans les blablablas sur internet. » Très bien, l’écologie a besoin de grands projets.

Katia Yakoubi, Co-animatrice du livret quartiers populaires, habitante et contribuable de la Région Paca.


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