Appel au rassemblement des forces anti-libérales (revue de presse)

mercredi 17 mai 2006.
 

Un nouvel appel pour des candidatures unitaires à la gauche du PS en 2007

Une cinquantaine de personnalités - dont Yves Salesse et Claude Debons, de la Fondation Copernic - et plusieurs organisations de gauche devaient lancer, vendredi 12 mai, un deuxième appel "pour un rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes" pour les élections présidentielle et législatives de 2007.

Tentant de créer une dynamique comparable à celle de la campagne du non contre le traité constitutionnel européen, à la veille d’une rencontre des comités qui s’étaient constitués l’an passé pour l’occasion, le texte se prononce pour la création d’un "collectif national d’initiative" auquel toutes les forces de la gauche antilibérale sont conviées.

Partant de la crise sociale et politique que traverse le pays, le texte assure que la France a "besoin d’une rupture avec le cadre libéral". Celle-ci ne peut venir du PS ni d’une réédition des "alternances sans changement de fond", expliquent les signataires, mais d’une union des forces à gauche du PS. "Des propositions convergentes sur nombre de questions essentielles existent", insistent-ils en concluant qu’"il est temps de lever les derniers obstacles et de concrétiser cette campagne".

Cette initiative intervient à la suite de l’invitation à une "bouffe à quatre" du porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Olivier Besancenot, lancée dans une tribune au Monde le 28 avril et adressée à Marie-George Buffet (PCF), José Bové (ex-leader de la Confédération paysanne) et Arlette Laguiller (LO), pour discuter d’une candidature unique en 2007. Et quelques jours après la réponse de M. Bové qui s’y disait également prêt, si cette rencontre donnait la priorité à une "démarche collective" et non à la "starisation" (Le Monde du 9 mai).

L’appel est signé par le Parti communiste français et des petites formations comme les Alternatifs, Alternative citoyenne et le Mouvement pour une alternative républicaine et sociale (Mars). Des minoritaires des Verts, tels la vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France, Francine Bavay, ou le maire de l’Ile-Saint-Denis, Michel Bourgain, se sont engagés.

Plus nouveau, des membres de la direction de l’association Pour la République sociale (PRS), animée par Jean-Luc Mélenchon (PS), ont aussi signé. "Avec l’opération Royal, le PS s’est lancé dans un changement d’image sans rien modifier sur le fond. Notre souci est qu’existe, à côté, une gauche des ruptures", fait valoir François Delapierre, bras droit de M. Mélenchon.

"SE FAIRE ACCUSER DE DOUBLE LANGAGE"

Les initiateurs de l’appel ont également obtenu la signature des personnalités de la gauche radicale comme l’altermondialiste Raoul-Marc Jennar, le philosophe Michel Onfray, la conseillère de Paris Clémentine Autain ou José Bové.

La LCR, elle, a refusé de suivre. L’organisation trotskiste n’est représentée que par Christian Picquet et Francis Sitel, membres minoritaires du bureau politique.

"C’est un mauvais appel qui ne dit pas clairement qu’on ne doit pas participer à un gouvernement avec le PS ni passer d’accord parlementaire avec lui", explique Pierre-François Grond, au nom de la direction.

La critique fait bondir M. Picquet qui déclare que "La LCR va se faire accuser à juste titre de double langage et de sectarisme. Nous serons les seuls des partisans du non à ne plus être sur la photo."

Le PCF partage cet avis : "Difficile de comprendre qu’on appelle à l’accélération du processus en faveur des candidatures unitaires et, au moment où il se lance, de refuser de s’engager", dit Jean-François Gau, l’un de ses dirigeants.

Sylvia Zappi Article paru dans l’édition du 13.05.06

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L’HUMANITE

France La gauche antilibérale veut se rassembler

Gauche . Le PCF s’associe à un appel à constituer des collectifs pour des candidatures communes pour les prochaines échéances électorales.

L’Humanité publie aujourd’hui un “ appel pour un rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes ” qui propose la création d’un collectif national d’initiative et de collectifs locaux (lire en page 11). Parmi les personnalités signataires, le leader paysan José Bové, le chercheur altermondialiste Raoul-Marc Jennar, le philosophe Michel Onfray, le politologue René Mouriaux, le président de la Fondation Copernic, Yves Salesse, ou le sociologue Jean-Pierre Terrail.

Réponse politique à la hauteur

On y trouve aussi des élus et responsables politiques qui avaient mené campagne pour le “ non ”, des communistes, des Verts, des responsables de la LCR, de PRS, du PS, des syndicalistes et responsables associatifs. Signataires également de l’appel, des organisations politiques, les - Alternatifs, Convergence citoyenne, Gauche républicaine, MARS et le Parti communiste français.

Les signataires estiment que les mesures de la droite et les luttes “ appellent une réponse politique à la hauteur ” qui “ ne peut pas être la réédition de ces alternances sans changement profond qui se terminent immanquablement par des désastres, comme le 21 avril 2002 ”. Ils prônent “ une union de toutes les énergies antilibérales autour d’un projet commun ” et “ des candidatures communes antilibérales de gauche aux élections présidentielle et législatives ”. Pour eux, “ ce choix correspond à l’attente de millions de femmes et d’hommes de notre pays. Il a vocation à être majoritaire au sein de la gauche ”.

L’objectif des signataires : “ une majorité et un gouvernement qui appliquent une politique au service du peuple ”. “ Si nous n’accédons pas au second tour de la présidentielle, précise l’appel, nous nous mobiliserons pour battre la droite et l’extrême droite. Mais nous ne participerons pas à un gouvernement qui serait dominé par le social-libéralisme. ” La signature de l’appel par le PCF a donné lieu à un débat au sein de sa direction. Le comité exécutif national a décidé de le signer à une très large majorité (38 pour, 6 contre et une abstention). Pour Jean-François Gau, chargé des relations avec les forces de gauche, “ l’intérêt de l’appel est de commencer concrètement à travailler, de se donner une façon de faire ensemble ”. “ Nous avons tenu à ce que le PCF soit signataire en tant que tel pour engager tous nos militants à s’investir dans cette démarche en participant aux collectifs ”, précise-t-il. Quant au contenu de l’appel, “ il correspond à ce que nous voulons nous-mêmes : battre la droite, et l’engagement est clair sur ce point. Et que la gauche réussisse, ce qui interdit une participation à un gouvernement qui mènerait une politique sociale-libérale ”.

Si plusieurs dirigeants de la LCR, Christian Piquet, Céline Malaisé, Alain Faradji, ont donné leur signature, la LCR a refusé d’y participer. “ Ce n’est qu’un appel unitaire de plus, affirme Olivier Besancenot. Pour moi, il n’y a rien de neuf. Mon invitation à une bouffe à quatre avec Marie-George Buffet, José Bové et Arlette Laguillier tient toujours. Il faut avoir le courage de se parler. ”

Lire l’inégralité de l’appel en page 11.

Olivier Mayer

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LIBERATION

La gauche antilibérale croit encore en l’union Un appel à “des candidatures communes” pour les élections de 2007 a été lancé.

Par Pascal VIROT samedi 13 mai 2006

La gauche de la gauche ne s’avoue pas vaincue. Alors que le calendrier des désignations des candidats à la présidentielle est déjà fixé (1), la gauche antilibérale entend démontrer que la dispersion n’est pas inéluctable. Dans un appel lancé vendredi, elle demande “des candidatures communes” aux élections de 2007.

“Séismes”. Parmi les signataires figurent Yves Salesse, coprésident de la fondation Copernic, le leader paysan José Bové, des Verts comme Francine Bavay, conseillère régionale, des communistes, dont le député Patrick Braouezec, des amis du socialiste Jean-Luc Mélenchon et Christian Picquet, membre de la direction de la LCR, mais minoritaire dans sa formation. A ces personnalités s’ajoutent des petits partis de gauche (Mars, Convergence citoyenne, etc.). Le PCF continue à jouer l’union, afin de ne pas apparaître comme le diviseur de la gauche du non au référendum.

Partant justement de l’expérience de la campagne référendaire de 2005, les signataires proposent la création d’“un collectif national d’initiative pour un rassemblement antilibéral de gauche”. Rappelant les “séismes à répétition” (rejet du traité européen, émeutes dans les banlieues, refus du CPE), ils assurent que la “réponse politique [...] ne peut être le "réformisme de gauche’’ accompagnant la mondialisation capitaliste que propose la direction du PS”. Et de prévenir : “Nous ne participerons pas à un gouvernement qui serait dominé par le social-libéralisme.”

L’objectif est clair : “Nous avons l’ambition [...] de bouleverser le rapport de forces à gauche.” Autrement dit, de déplacer le curseur en direction de la gauche de la gauche, au détriment du “social-libéralisme”. Néanmoins, les signataires se défendent d’avoir les socialistes en ligne de mire : “Je ne crois pas qu’il y ait de brisure, explique Yves Salesse, car au PS il y a des gens qui partagent notre analyse.” Voire.

Toutefois, renverser le rapport de forces ne va pas de soi, alors que se profile déjà le vote utile en faveur du candidat socialiste en 2007. Mais, rappelle Yves Salesse, “on disait la même chose quand le non à la Constitution était à 25 % dans les sondages [...] Il est possible que la gauche antilibérale soit majoritaire à gauche”.

Lucidité. Pour les auteurs de l’appel, il s’agit donc de secouer la gauche tout entière. La bataille s’annonce rude, car, reconnaissent-ils, “le discours dominant prétend fixer le cadre des prochaines échéances électorales, en les réduisant à la rivalité des deux partis institutionnellement dominants. Tout juste s’inquiète-t-on de la capacité de l’extrême droite à troubler le jeu et s’interroge-t-on [...] sur qui décrochera le prix du meilleur second rôle à gauche du PS, au terme d’une dérisoire compétition dans la dispersion”. La gauche de la gauche a le mérite de la lucidité.

(1) Les Verts le 30 mai, la LCR en juin et le PCF en octobre. Le PS en novembre.

http://www.liberation.fr/page.php?A...

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LE FIGARO

Appel à des candidatures “antilibérales” 13 mai 2006, (Rubrique France)

Ils devaient se voir pour parler d’Europe sans se quereller. Toutes les formations politiques de gauche, de la principale, le PS, aux moins connues, comme Régions et Peuples solidaires, s’étaient donné rendez-vous hier à Tours pour un deuxième forum des partis de gauche. Le premier avait été organisé à Paris sur le thème de l’emploi. Seule l’extrême gauche, hier, avait décliné l’invitation . Chez les uns et les autres, le mot d’ordre était de mettre en sourdine les divisions mises au jour l’année dernière, lors de la campagne sur la Constitution européenne. “Le référendum est derrière nous”, assure le député européen Harlem Désir, représentant du PS à cette réunion.

Mais, hier, certains des anciens acteurs du non ont rendu public un appel pour des “candidatures communes antilibérales” en 2007. Parmi eux, le PCF, les Alternatifs, la Gauche républicaine et le Mars, présents hier soir à Tours. Le texte est aussi signé par des personnalités comme l’altermondialiste José Bové, la Verts Francine Bavay, des membres minoritaires de la LCR comme Christian Picquet, ou des proches du socialiste Jean-Luc Mélenchon. Leur démarche s’inscrit dans la suite du référendum : “Le 29 mai 2005, une majorité a sanctionné les choix libéraux des élites européennes.” Le PS et son “réformisme de gauche accompagnant la mondialisation capitaliste” ne sont pas les bienvenus.

“Si nous n’accédons pas au second tour de la présidentielle, nous nous mobiliserons pour battre la droite et l’extrême droite, affirment aussi les signataires. Mais nous ne participerons pas à un gouvernement qui serait dominé par le social-libéralisme.”

N. B.

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L’HUMANITE

Politique Une charte pour l’alternative

Gauche . Les collectifs du 29 mai se réunissent samedi à Paris.

“ Après le "non" au TCE exprimé le 29 mai 2005, après la formidable mobilisation victorieuse des jeunes et des salariés contre le CPE, alors que s’engage une action citoyenne d’ampleur contre l’immigration jetable de la loi CESEDA, il n’est pas anodin que les forces qui ont été motrices de la victoire du “ non ” de gauche au référendum, il y a un an, se retrouvent aujourd’hui pour proposer les bases communes d’une alternative antilibérale. ” À cet appel, plusieurs centaines de représentants des collectifs locaux sont en effet attendus samedi à la bourse du travail de Paris pour l’adoption d’une “ Charte antilibérale pour l’alternative ”. Celle-ci a été élaborée collectivement, amendée depuis des semaines par les collectifs. “ La valeur de ce document, c’est cette élaboration publique et collective, estime Claude Debons, un des animateurs du Collectif national du 29 mai. C’est aussi que son contenu est partagé par l’ensemble des forces qui ont participé à la campagne du “ non ”. ” “ Sécuriser l’emploi et augmenter le niveau de vie ”, “ installer un socle de droits collectifs et individuels ”, “ égalité homme-femme ”, “ nouvelle appropriation sociale et refondation des services publics ”, “ renouveau démocratique ”, “ nouveau type de développement ”, “ une autre Europe dans un autre monde ”, le travail d’élaboration, très largement entamé, se poursuivra samedi jusqu’à l’adoption de la charte.

Mais l’essentiel du débat entre les représentants des collectifs locaux portera vraisemblablement sur l’utilisation d’un tel document. Des forums débats devraient être organisés localement. La réflexion portera aussi sur les liens entre les luttes sociales et démocratiques en cours et l’ouverture d’une alternative. Enfin, les assises nationales des collectifs du 29 mai devraient se faire l’écho du débat engagé sur les échéances électorales de l’an prochain.

Olivier Mayer

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Les comités du "non" veulent un candidat unique à gauche du PS LE MONDE | 15.05.06 | 15h05 • Mis à jour le 15.05.06 | 15h05

Une "charte antilibérale" comme ébauche de programme et un appel clair en faveur de candidatures unitaires à la gauche du PS : les collectifs nés de la campagne pour le non au référendum sur le traité constitutionnel européen, réunis samedi 13 mai à Paris, ont pris position sur la campagne présidentielle de 2007.

C’est en présence de Marie-George Buffet (PCF), Olivier Besancenot (LCR), tous deux aspirants candidats, mais aussi de Jean-Luc Mélenchon, sénateur PS de l’Essonne et président de l’association Pour la république sociale (PRS), que les quelque 350 délégués des collectifs locaux ont fait savoir leur volonté de voir les organisations politiques se mettent d’accord pour présenter un candidat unique face au PS. José Bové s’était fait excuser.

RAILLERIES

Pressés de se lancer face à la montée en puissance de Ségolène Royal, dont Yves Salesse, président de la Fondation Copernic a dénoncé "le blairisme en charentaises", les militants ont fait entendre leur impatience. "On ne peut pas dissocier le contenu de la perspective électorale. Il faut porter notre charte dans les urnes", a plaidé Slimane Toudert de Marseille. "C’est une évidence", insistait Denis Godard, du 18e arrondissement de Paris. "Le danger, c’est la division en 2007 qui signifierait un suicide pour tous", renchérissait Gilbert Dalgalian, du Morbihan. L’initiative doit venir de la base, pas des appareils assuraient les militants en choeur. Pour tous, il faut donc relayer l’appel "pour un rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes" (Le Monde du 13 mai).

Les railleries d’Olivier Besancenot, au nom de la direction de la LCR, sur les "rois des appels unitaires", n’ont pas convaincu. Le soir même, les initiateurs de l’appel décidaient de transformer leur texte en pétition et planifiaient leur premier meeting à Marseille "d’ici trois semaines".

Sylvia Zappi


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