Croix gammée sur un passage piéton arc-en-ciel : à Besançon comme ailleurs, le réveil de la peste brune

mercredi 30 juin 2021.
 

C’est avec effarement que les Bisontins ont découvert ce samedi 26 juin un nouvel épisode de l’activité des groupuscules d’extrême droite en son cœur. Cette fois-ci c’est la communauté LGBTQI+ qui est visée avec cette croix gammée et ce sexe masculin dessinés sur un passage piéton aux couleurs de l’arc-en-ciel. Inauguré le 21 juin dernier, la rue Mégevand est l’un des 4 dispositifs éphémères installés symboliquement par la ville pour soutenir les LGBTQI+, victimes de nombreuses agressions ces dernières années.

La ville de Besançon a porté plainte dénonçant bien évidement l’acte en lui-même et sa symbolique historique mais aussi la symbolique du lieu choisi : entre la mairie et le palais de justice. D’autant plus qu’il s’agit là du deuxième épisode de ce genre à quelques jours d’intervalle aux abords du palais de justice où une croix gammée avait été gravée sur un panneau de signalisation. Une enquête est en cours pour déterminer les auteurs.

Ces actes témoignent d’une parole fasciste décomplexée qui s’affirme partout dans le pays mais aussi au-delà de nos frontières. À Besançon par exemple, les milieux antifas constatent depuis plusieurs mois une recrudescence des violences et provocations de la part d’un petit noyau de néo-nazis bisontin (dont certains membres sont bien connus depuis une dizaine d’années). Fin janvier 2020, le Collectif Antifasciste de Besançon (CAB) sonnait déjà l’alarme, avant que le confinement et la fermeture des bars et terrasses n’imposent une trêve forcée.

Mais dès l’été 2020, ces individus reprennent de l’activité, se donnent un nom (Vandal Besak), déploient une bâche en leur nom, en plein cœur de la ville, place du 8 septembre, recouvrent un mur de la Rodia d’une fresque, elle-même rapidement recouverte par des graffeurs locaux… Le 31 janvier dernier à Dijon, un collectif féministe et pour les droits LGBTQIA+ est attaquée par une quinzaine d’individus dont certains bien connus du milieu bisontin, le 1er février c’est un entrepreneur d’origine nord-africaine qui est sauvagement agressé au cœur du quartier cosmopolite et vivant de la place Marulaz à Besançon. Il y a quelques années, c’est la librairie L’Autodidacte, dans le même quartier, qui fut saccagée par un groupe de néonazis.

Partout dans le pays, au message politique haineux et fasciste, on constate une grande violence qui se déchaîne. Tout est prétexte à frapper : attaques de petits groupes isolés, manifestations, collectifs féministes, LGBTQIA+, syndicats étudiants, groupes antifa, locaux syndicales ou librairies anarchistes… Ces groupuscules lâchent leur haine et s’organisent en réseaux à travers le monde.

À Besançon comme ailleurs, la peste brune se réveille et s’organise. Il nous faut réagir.

Par Séverine Véziès

Rédactrice en chef du Journal de l’insoumission


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