Présidentielle 2022 : Mélenchon tend la main aux communistes

lundi 21 décembre 2020.
 

Les communistes, qui avaient déjà soutenu le chef des Insoumis en 2012 et 2017, doivent trancher au mois de mai sur une potentielle alliance.

Jean-Luc Mélenchon a sorti sa plus belle plume. Dans une lettre - dévoilée lundi par l’AFP - le chef de La France Insoumise interpelle Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste, pour lui prier de faire alliance avec LFI lors de la présidentielle de 2022. « Une nouvelle fois, je voudrais proposer aux communistes ma candidature », explique le candidat. Jean-Luc Mélenchon les avait déjà convaincus de le suivre en 2012 et en 2017.

Le ténor Insoumis rappelle à son homologue communiste « le bilan » des « deux précédentes alliances » qui ont récolté « quatre millions » puis « plus de sept millions de voix ». « Tout cela nous l’avons construit ensemble. Et cela nous crée le devoir de persévérer. Pour faire mieux, jusqu’à la victoire », assure Jean-Luc Mélenchon. Le candidat LFI oublie un peu vite les coups de chaud survenus lors de la présidentielle de 2017. La tension était telle que les deux formations n’avaient pas réussi à se mettre d’accord pour former un seul et même groupe à l’Assemblée nationale après les législatives. « Certes nous aurions des erreurs à nous reprocher mutuellement. Mais quelle action d’envergure n’en comporte pas ? », interroge Jean-Luc Mélenchon.

« Accord sur le programme et sur des candidatures communes »

Pour empêcher de retomber dans ce piège, l’Insoumis soumet au secrétaire national du PCF « l’idée d’un accord sur le programme et sur des candidatures communes aux élections législatives ». Jean-Luc Mélenchon rappelle également à Fabien Roussel, et à travers lui à tous les communistes, que les deux groupes parlementaires votent « à 90% de la même façon », que les deux familles sont « au coude à coude dans les luttes sociales » et devraient mener des batailles communes aux régionales. Dernier argument de poids apporté par le député de Marseille : la marque d’unité qu’offrirait un tel accord, alors que socialistes et écologistes avancent chacun vers une candidature indépendante. « Unis, nous attirerons, j’en suis certain, des personnalités et des forces de la gauche traditionnelle qui s’interrogent aujourd’hui. Ainsi nous pourrions former un large arc de forces », souligne-t-il.

Les communistes entretiennent le suspense

Pour les Insoumis, une alliance avec les communistes aurait aussi un double avantage, plus officieux. Elle faciliterait l’obtention des 500 parrainages d’élus nécessaires pour être candidat. Un soutien des communistes élargirait aussi de manière non négligeable la base militante. Si le parti de la Place du Colonel-Fabien est sur le déclin, ses troupes restent encore nombreuses, et ont hérité d’une discipline militante. Toujours utile pour une campagne présidentielle.

Pour l’heure, les communistes entretiennent le suspense. Un vote des militants est prévu entre les 7 et le 9 mai, mais la tendance est plutôt - pour le moment - en faveur d’une candidature indépendante. Il faut dire que cette idée faisait partie de la colonne vertébrale de Fabien Roussel, lors de son élection surprise à la tête du PCF en novembre 2018. Son mantra était alors : « Parti communiste is back ! » De mauvais augure pour Jean-Luc Mélenchon...


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