Le Nucléaire est moins efficace que les énergies renouvelables pour réduire l’émission des gaz à effet de serre.

samedi 30 octobre 2021.
 

Nucléaire : énergie du passé !

Le Nucléaire est moins efficace que les énergies renouvelables pour réduire l’émission des gaz à effet de serre.

L’un des arguments chocs des partisans du Nucléaire et de faire remarquer que les centrales nucléaires n’émettent pas de CO2 et que l’uranium est un minerai qui n’est pas une ressource fossile. Mais en réalité, il s’agit ici d’une vision partielle et statique de la production et de l’utilisation des énergies.

Il faut prendre en compte l’énergie nécessaire pour extraire et traiter l’uranium, fabriquer tous les matériaux indispensables à la construction d’une centrale nucléaire, le transport de l’uranium sur des milliers de kilomètres, l’énergie pour conditionner et enfouir les déchets radioactifs. Il faut prendre en compte aussi non seulement tout l’équipement numérique tant au niveau de sa production que de son utilisation. À cela s’ajoute l’énergie nécessaire pour la maintenance.

Toutes ces activités sont génératrices de gaz à effet de serre. Il faudrait même encore ajouter l’énergie nécessaire lorsque la centrale et en fin de vie pour son démontage, la gestion et le stockage des matériaux de démolition. Nous sommes alors très loin du recyclage à 98 % des panneaux solaires !

Par ailleurs, les techniques de fabrication et d’utilisation des énergies renouvelables sont de plus en plus performantes et en évolution rapide. S’il est exact que la fabrication de panneaux photovoltaïques en Chine utilisant des énergies fossiles impact négativement l’empreinte carbone du solaire, une telle situation n’a rien de définitif.

D’abord l’énergie utilisée pour sa fabrication devient de moins en moins carbonée, ensuite les éléments constituants un panneau solaire devienne de plus en plus performants.

Enfin, pour diminuer l’empreinte carbone du e au transport de la Chine vers la France, il n’est pas irréaliste de relocaliser la production des panneaux en France. À terme, il serait alors possible de fabriquer des panneaux solaires en utilisant des énergies renouvelables.

Remarquons par ailleurs, que la production solaire ne se réduit pas aux photovoltaïques. (Voir notre dossier sur le solaire).

Il n’est pas question ici de faire l’inventaire de tous les arguments incitant à la sortie du nucléaire.

Rappelons néanmoins que la production des quelques 9000 à 10 000 t d’uranium par an pour alimenter des 58 réacteurs nucléaires français se réalise dans différents pays étrangers qui peuvent poser des problèmes géostratégiques qui sont dus notamment à une fragilité ou instabilité des régimes politiques en place comme c’est le cas pour le Niger et le Kazakhstan.

Le maintien de troupes au Mali s’explique en bonne partie pour sécuriser notre approvisionnement en uranium provenant du Niger frontalier avec le Mali. Facture ton dans le cout électrique du nucléaire ce que coûte à la France cette présence militaire ?

Certes, pour l’instant, le Canada et l’Australie où Areva exploite aussi des mine d’uranium sont stables, mais de toute façon, les réserves exploitables d’uranium sont actuellement évaluées à I siècle. Et peut-on parler véritablement d’indépendance énergétique ?

Par ailleurs, la viabilité des EPR est très disputée, même en se plaçant uniquement sur le plan financier. (Voir deuxième article).

Il s’avère au cours du temps que le Nucléaire (à fission) est une énergie du passé et que les renouvelables sur les énergies du futur.

Document 1 : Le nucléaire est moins efficace que les renouvelables pour réduire les émissions de carbone

Source : Révolution énergétiq par ue.

https://www.revolution-energetique....

Bernard Deboyser. Le 8 Oct 2020

Une étude publiée cette semaine dans la revue Nature Energy par des scientifiques de l’Université du Sussex en Grande-Bretagne et de l’International School of Management révèle que les énergies renouvelables sont jusqu’à 7 fois plus efficaces que le nucléaire pour réduire les émissions de CO2.

Les chercheurs ont analysé des données récoltées par la Banque Mondiale et l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) dans 123 pays pendant 25 ans Elle est divisée en deux périodes, de 1990 à 2004 et de 2000 à 2014, ce qui permet de mieux distinguer l’effet de l’émergence des renouvelables depuis de début de ce siècle. « Nous avons constaté que le développement de l’énergie nucléaire dans le monde ne permet pas de réduire suffisamment les émissions de carbone. Le nucléaire ne devrait donc plus être considéré comme une énergie efficace dans la lutte contre les changements climatiques » expliquent-ils. Ils proposent dès lors aux Etats qui désirent réduire leurs émissions rapidement et à moindre coût de donner la priorité au développement des énergies renouvelables.

Les scientifiques ont observé que les pays qui disposent des parcs nucléaires les plus importants n’ont pas tendance à réduire significativement leurs émissions. Dans les pays peu développés, les programmes nucléaires semblent même être associés à un accroissement de celles-ci.

Donner la priorité aux renouvelables

A l’inverse, les Etats qui s’engagent dans des politiques donnant la priorité aux renouvelables parviennent mieux à réduire leurs émissions, et cela quel que soit le niveau de leur PIB ou la période observée.

Selon Patrick Schmid, professeur à l’International School of Management de Munich, « la relation entre la promotion des sources d’électricité renouvelable et la réduction des émissions de CO2 est, dans certains pays, jusqu’à sept fois plus forte que la relation correspondante pour le nucléaire ». Or les gouvernements sont enclins à privilégier soit le nucléaire soit les renouvelables et rarement les deux sources d’énergie à la fois, peut-on lire dans l’article.

Le nucléaire est moins efficace

« L’analyse des données récoltées indique clairement que le nucléaire est la moins efficace des deux principales politiques de réduction des émissions de carbone » nous confie Benjmin Sovacool, professeur à l’Université du Sussex. « Comme la coexistence des deux stratégies dans un même Etat semble difficile, il ne paraît pas sage de développer les investissements dans l’atome car ils se feront au détriment des renouvelables » poursuit-il. Pour son collègue Andy Stirling, l’étude démontre l’incohérence des arguments qui plaident pour un développement simultané des deux sources d’énergie car « les tensions et les incompatibilités qui existent entre elles risquent de ruiner les efforts faits pour combattre les changements climatiques ».

Les données analysées par les chercheurs montrent notamment que les projets nucléaires sont plus sujets aux retards et aux dépassements de coûts que les projets renouvelables, lesquels sont réalisés à plus petite échelle et permettent de produire plus rapidement de l’énergie décarbonée.

Les énergies renouvelables présentent en outre une courbe d’apprentissage positive puisque, de projet en projet, les coûts diminuent et les performances augmentent. En comparaison, la courbe du nucléaire est négative. L’étude mentionne le cas français, où chaque nouvelle génération de réacteurs engendre des coûts et des durées de construction à la hausse. En cause, le renforcement des mesures de sécurité après chaque accident majeur (Three Mile Island, Tchernobyl, Fukushima).

Les résultats de cette étude devraient conforter la décision prise par le tout nouveau gouvernement belge qui vient de confirmer dans son accord la sortie du nucléaire en 2025.

Le communiqué de l’Université du Sussex L’article publié dans Nature Energy

A propos de l’auteur Bernard Deboyser

Bernard est ingénieur polytechnicien et consultant en énergie et mobilité durable. Passionné par les énergies renouvelables et la transition énergétique depuis plus de 30 ans il développe (bénévolement) des projets éoliens et photovoltaïques dans le cadre d’une coopérative citoyenne dont il est un des fondateurs et l’administrateur-délégué : *

Autres articles sur ce site :

Déchets nucléaires : un rapport international tire à nouveau la sonnette d’alarme (9/11/2020)

** Document 2 Nucléaire : La Cour des Comptes met en garde sur les futurs EPR

Source : lenergie.com https://lenergeek.com/2020/07/13/nu...

Un récent rapport de la Cour des Comptes, publié ce 9 juillet 2020, prend position sur la question des futurs EPR dont la France pourrait se doter. Si la décision ne doit être prise qu’en 2023, la Cour doute de la rentabilité d’un tel choix énergétique. Tout en précisant que d’autres considérations que financières pourraient toutefois justifier une telle décision.

La Cour des Comptes questionne la rentabilité des EPR en France

Ce 9 juillet 2020, la Cour des Comptes s’est montré assez critique, dans un rapport, sur la question de l’éventuelle construction de six EPR, ces réacteurs nucléaires de troisième génération, en France. La décision de construire ou non ces réacteurs ne sera prise qu’après la mise en service de l’EPR de Flamanville, soit pas avant 2023, donc après la prochaine présidentielle. La dernière PPE a confirmé ce calendrier.

EDF doit présenter, en 2021, un rapport détaillé sur la question des EPR et du nucléaire, mais aussi, plus globalement, différents scénarios d’approvisionnement électrique en France à horizon 2050, dont un « 100% renouvelable ». Mais la Cour des Comptes a préféré prendre les devants, et mettre en garde sur les risques de dépassements budgétaires et de calendrier.

La Cour réclame donc, avant toute décision, « un exercice de retour d’expérience complet sur tous les EPR construits ou en construction en France et à l’étranger ». En effet, selon le nouveau président de la Cour, Pierre Moscovici, cette décision de construire six EPR « aurait des conséquences jusqu’au XXIIe siècle, ce choix doit être fait les yeux grands ouverts ».

La Cour estime notamment que le coût annoncé par EDF de 46 milliards d’euros pour un couple d’EPR nouvelle génération est sous évalué : « ce coût ne représente pas le coût complet d’investissement à terminaison des réacteurs, puisqu’il n’intègre notamment ni les coûts de financement ni les charges fiscales à supporter avant la mise en service ».

Quel place pour le nucléaire dans le mix électrique français ?

La Cour souligne d’ailleurs que l’EPR de Flamanville a pris beaucoup de retard et a vu son budget multiplié par trois par rapport aux prévisions. Elle estime donc le coût total de l’électricité produite par le réacteur entre 110 et 120 euros le MWh, soit deux fois le tarif des éoliennes en mer qui seront installées au large de Dunkerque.

« La charge ainsi transférée au consommateur ou au contribuable ne trouverait sa justification que si l’électricité produite par les nouveaux réacteurs […] s’avérait suffisamment compétitive vis-à-vis des autres modes de production d’électricité, renouvelables en particulier, ou si d’autres considérations justifiaient le maintien du nucléaire dans le mix électrique », conclue le rapport.

La Cour des Comptes reste donc dans une logique strictement financière, et c’est son rôle. Pour autant, le nucléaire dispose d’un avantage considérable : c’est une technologie qui n’émet pas de gaz à effet de serre et qui est pilotable. Son maintien peut être indispensable à la sécurisation de l’approvisionnement électrique, en fonction du calendrier de déploiement à grande échelle des solutions de pilotage de la consommation et de stockage. Au-delà du bassin d’emploi qu’il représente, le nucléaire peut avoir un rôle à jouer, au moins transitoire, dans la transition énergétique.

Fin de l’article

Rappelons que l’histoire de la gestion passée du Nucléaire en France invite à la plus grande vigilance critique. Voir par exemple l’article du Monde diplomatique novembre 2016. Les étranges affaires d’Areva en Afrique Aux sources du scandale UraMin.

https://www.monde-diplomatique.fr/2...

** Document 3 : vidéo sur sur la proposition de loi pour la sortie du nucléaire et les énergies renouvelables de La France Insoumise. (2018)

https://lafranceinsoumise.fr/2018/1...

Rappelons qu’il existe un livret thématique et un groupe de travails de LFI sur les énergies.

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Hervé Debonrivage


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