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Comme agent ultralibéral de la Grande bourgeoisie, Trump ordonne le licenciement de milliers de fonctionnaires. De quoi s’agit-il ?
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Éric Coquerel dans une interview accordée récemment à C news et Europe 1 a affirmé que Donald Trump avait licencié des milliers de fonctionnaires et certains pour des raisons politiques . Voir vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=PCF...
Analysons plus précisément la situation..
Nous allons ici étayer sa réponse d’une manière détaillée en s’abstenant d’étiquetage inutile.
Il est exact que l’administration Trump, lors de son second mandat débuté en 2025, a initié des réductions significatives de postes de fonctionnaires fédéraux, conformément à sa promesse de réduire la taille du gouvernement fédéral. Voici une analyse détaillée basée sur les informations disponibles :
L’administration Trump a mis en œuvre plusieurs mesures visant à réduire la main-d’œuvre fédérale, notamment :
Réductions en force (RIF) : Un mémo de février 2025 a ordonné aux agences fédérales de planifier des suppressions de postes, connues sous le nom de "reductions in force". Ces plans devaient être soumis d’ici mars et avril 2025, avec une mise en œuvre prévue d’ici septembre 2025. Les réductions variaient selon les agences, allant de 8 % au ministère de la Justice à 43 % à la Small Business Administration.
Licenciements de probationnaires : En janvier 2025, des dizaines de milliers de fonctionnaires en période probatoire (généralement ceux avec moins d’un an d’ancienneté) ont été licenciés, car ils bénéficient de moins de protections. Ces actions ont toutefois été contestées en justice, et certains employés ont été réintégrés à la suite de décisions judiciaires.
Programme de départs volontaires : Un programme de "démission différée" a été proposé, offrant aux employés fédéraux un salaire jusqu’en septembre 2025 s’ils acceptaient de démissionner. Environ 75 000 employés auraient accepté cette offre.
Exemple spécifique : Le ministère de la Santé et des Services sociaux (HHS) a licencié 10 000 employés en avril 2025, éliminant parfois des départements entiers. Le ministère de l’Éducation prévoit de supprimer près de 50 % de ses effectifs, soit environ 1 300 postes.
Les suppressions de postes ont touché de nombreux secteurs du gouvernement fédéral, notamment :
Santé publique : Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) et le ministère de la Santé et des Services sociaux (HHS) ont été particulièrement affectés, avec des licenciements massifs signalés.
Éducation : Le ministère de l’Éducation a annoncé une réduction drastique de son personnel, ciblant près de la moitié de ses effectifs.
Commerce et recherche : La National Science Foundation (28 % de réduction) et le ministère du Commerce (30 %) ont également été visés.
Justice et petites entreprises : Le ministère de la Justice (8 %) et la Small Business Administration (43 %) figurent parmi les agences devant réduire leurs effectifs.
Diversité, équité et inclusion (DEI) : Les bureaux et programmes liés à la diversité, l’équité et l’inclusion ont été particulièrement ciblés, avec des suppressions systématiques de postes et la mise en congé administratif des employés concernés.
Autres agences : Des réductions ont été signalées dans des agences comme le ministère de l’Agriculture, le Trésor, la Sécurité intérieure, et même des agences moins visibles comme la General Services Administration (GSA).
Certaines exemptions ont été prévues pour les secteurs jugés critiques, comme la sécurité nationale, l’application de la loi, l’immigration, la sécurité publique et le service postal.
Il n’existe pas de preuves définitives confirmant que des fonctionnaires ont été licenciés uniquement en raison de leurs idées politiques personnelles.
Cependant, plusieurs éléments suggèrent que certains licenciements pourraient avoir été motivés par des perceptions idéologiques :
Ciblage des programmes DEI : L’administration Trump a explicitement visé les programmes de diversité, équité et inclusion, qualifiés de "discriminatoires" ou de "woke". Des employés associés à ces programmes, même s’ils avaient changé de poste, ont été licenciés, ce qui a conduit à des plaintes selon lesquelles ils étaient ciblés pour des affiliations perçues avec des idéologies de gauche.
Schedule F : L’ordre exécutif réinstaurant la classification "Schedule F" (janvier 2025) permet de reclasser des postes de fonctionnaires en postes "at-will", facilitant leur licenciement. Les critiques, y compris les syndicats fédéraux, affirment que cela pourrait permettre de cibler des employés perçus comme non alignés avec l’agenda de l’administration, bien que l’ordre exécutif parle officiellement de "mauvaise performance" ou de "résistance aux politiques présidentielles".
Plaintes judiciaires : Des employés licenciés, comme ceux représentés par l’ACLU et d’autres organisations, ont déposé des plaintes alléguant que les licenciements violaient leurs droits en ciblant des personnes pour leurs "affiliations politiques perçues". Par exemple, une plainte déposée auprès du Merit Systems Protection Board affirme que les suppressions de postes liés aux DEI constituaient une discrimination basée sur des présomptions idéologiques.
Rhetorique de l’administration : Des déclarations de hauts responsables, y compris Trump et Elon Musk, ont dénoncé une "bureaucratie autonome" ou un "deep state", suggérant que certains fonctionnaires étaient visés pour leur supposée opposition idéologique. Cependant, ces déclarations restent générales et ne nomment pas d’individus spécifiques pour leurs croyances.
Malgré ces allégations, les licenciements ont souvent été justifiés par des motifs administratifs, comme la nécessité de réduire les coûts, d’améliorer l’efficacité ou d’éliminer des postes "non essentiels". Les preuves concrètes de licenciements basés uniquement sur des convictions politiques restent limitées et font l’objet de litiges en cours.
Actions judiciaires : Plusieurs licenciements, notamment ceux des probationnaires et des employés DEI, ont été contestés en justice. Des juges fédéraux ont ordonné la réintégration de milliers d’employés, arguant que les procédures n’étaient pas conformes à la loi. Par exemple, 17 000 agents dans six agences, dont 7 600 au Trésor et 5 700 à l’Agriculture, ont été réintégrés en mars 2025.
Critiques : Les syndicats et les défenseurs des droits des employés affirment que ces réductions menacent l’impartialité de la fonction publique et risquent de politiser des postes traditionnellement non partisans.
Impact : Les experts craignent que ces réductions n’entraînent une perte d’expertise et une dégradation des services publics, notamment dans la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire.
Oui, l’administration Trump a supprimé des milliers de postes de fonctionnaires fédéraux, avec des réductions importantes dans des secteurs comme la santé, l’éducation, le commerce, la justice et les programmes DEI.
Bien que des allégations suggèrent que certains licenciements pourraient avoir été influencés par des perceptions idéologiques, notamment pour les employés liés aux initiatives DEI, il n’y a pas de preuves irréfutables démontrant que les licenciements étaient systématiquement basés sur les idées politiques personnelles des individus.
Les justifications officielles mettent en avant des raisons économiques et administratives, mais les litiges en cours pourraient apporter plus de clarté sur ces questions.
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Trump trempe sa chemise pour le réchauffement climatique
Le secteur de l’écologie a été significativement touché par les licenciements de fonctionnaires décidés par l’administration Trump. Dès janvier 2025, l’administration a ordonné la fermeture des bureaux fédéraux chargés de promouvoir la justice environnementale, avec le licenciement des employés associés dans un délai de deux mois. Ces mesures visaient les programmes de diversité, équité, inclusion et accessibilité (DEIA), qui incluaient des initiatives environnementales.
Des agences clés comme l’Agence de protection de l’environnement (EPA) et l’Agence nationale océanique et atmosphérique (NOAA) ont été particulièrement affectées. Par exemple, des rapports indiquent qu’un millier d’employés de l’EPA risquaient de perdre leur emploi, avec un projet de fermeture complète de l’agence. À la NOAA, des centaines de climatologues et chercheurs travaillant sur le changement climatique ont été licenciés, et les centres de recherche climatique ont été menacés de suppression.
Ces actions s’inscrivent dans une vague plus large de licenciements, affectant environ 100 000 à 300 000 fonctionnaires fédéraux selon les estimations, avec un impact notable sur les domaines scientifiques et environnementaux. Des critiques, y compris des syndicats et des défenseurs de l’environnement, ont dénoncé ces coupes comme un "sabotage" des capacités scientifiques et de protection environnementale des États-Unis.
Cependant, certaines décisions ont été contestées judiciairement. En février 2025, un juge fédéral a ordonné l’annulation de certains licenciements massifs, jugés illégaux, bien que la Cour suprême ait suspendu en avril 2025 la réintégration d’environ 16 000 fonctionnaires, laissant la situation en attente de nouvelles décisions.
En résumé, le secteur de l’écologie a été durement frappé, avec des suppressions de postes ciblant les agences environnementales et climatiques, bien que des recours juridiques aient tenté de limiter ces mesures.
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Hervé Debonrivage
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