Affaire Benalla : le couple molesté le 1er-Mai condamné à 1 000 euros d’amende

mercredi 26 février 2020.
 

L’interpellation violente de Georgios D. et de Chloé P. filmée place de la Contrescarpe à Paris le 1er mai 2018 est à l’origine de l’affaire Benalla.

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné, vendredi 8 février, Georgios D., vendeur grec, et Chloé P., graphiste française, à 500 euros d’amende chacun pour avoir jeté des projectiles sur les forces de l’ordre place de la Contrescarpe à Paris le 1er mai 2018.

« Nous pouvons considérer que le tribunal nous a entendus, nous ne ferons pas appel », a indiqué leur avocat, Me Sahand Saber.

A l’audience, les deux trentenaires désormais connus comme « le couple de la Contrescarpe », qui a été molesté ce jour-là par Alexandre Benalla et Vincent Crase, ont renouvelé leurs « regrets » et leurs « excuses » d’avoir lancé pour l’un, une bouteille, et pour l’autre un cendrier, en direction des forces de l’ordre.

« On respecte les forces de l’ordre et on sait le travail difficile qu’ils font », a déclaré Georgios D. « On n’a jamais voulu ça. C’était un acte irréfléchi. Il y avait de la fumée partout, on a perdu le contrôle, j’ai attrapé ce que je trouvais. Nous ne sommes ni des manifestants, ni des fauteurs de troubles », a indiqué sa compagne Chloé D. Et d’ajouter : « On en paie les frais tous les jours. On veut juste que ça s’arrête. »

L’un et l’autre ont indiqué ne s’être trouvés que par hasard ce jour-là dans le quartier de la Contrescarpe qui leur est familier et où ils venaient fêter le sixième anniversaire de leur vie commune. Ils ont expliqué leur accès de colère par le fait d’avoir été pris à partie un peu avant par des CRS dont l’un aurait notamment lancé à Georgios D. qui lui demandait des explications : « Retourne dans ton pays si tu n’es pas content. » « Un effet de groupe »

La procureure avait requis contre chacun deux mois d’emprisonnement avec sursis et 400 euros d’amende en estimant que les faits qui leur sont reprochés étaient « graves » même s’il s’agissait « sans doute d’un effet de groupe » et qu’aucun policier n’a été atteint ni n’a porté plainte contre eux.

A l’adresse du tribunal, elle avait surtout observé que ces faits devaient être jugés indépendamment de ce qui s’est passé après, leur interpellation musclée et hors de toute légalité par Alexandre Benalla et Vincent Crase, et qui fera l’objet d’un autre procès.

Les deux anciens collaborateurs de l’Elysée ont en effet été mis en examen pour « violences en réunion » et « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique. » Une procédure dans laquelle Georgios D. et Chloé D. se sont constitués parties civiles.

Il y a « peu de risques » que le couple « recommence », a observé la juge unique du tribunal correctionnel en rendant sa décision.

Pascale Robert-Diard


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