10 mai Journée pour la mémoire de l’esclavage (4 articles)

lundi 13 mai 2019.
 

Cet anniversaire ne correspond pas à la première date d’abolition de l’esclavage durant la révolution, le 4 février 1794, mais à l’anniversaire de la loi initiée par Christiane Taubira votée en 2001. Quel est le contenu de ce texte ?

Article 1er : La République reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’Océan indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du 15ème siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’Océan indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité"...

Article 2 : Les programmes scolaires... accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place qu’il mérite.

Depuis, 40 députés UMP ont demandé à Jacques Chirac d’abroger cet article 2. Ils confirment ainsi, d’une part, les pires orientations historiques de la droite, d’autre part le fait que l’école et l’histoire constituent des champs fondamentaux du combat idéologique.

Pour illustrer cette commération, nous reprenons des extraits d’un texte de Belinda Tschibwabwa. le lecteur trouvera des

Liens vers d’autres articles sur le même sujet :

Lilian Thuram : « L’identité du Noir commence par l’esclavage »

A lire : La France et ses esclaves de la colonisation aux abolitions (1620-1848)

Colloque sur un passé colonial et esclavagiste qui laisse des traces

" Contrairement à ce que l’histoire de la traite et de l’esclavage laisse à penser, le trafic négrier et l’asservissement des peuples noirs ont été des opportunités et des enjeux économiques avant de devenir des systèmes de pensée.

L’alibi théologique...

Le discours théologique va prendre forme, pour " bénir " et légitimer le commerce et la servitude des Nègres. Il va essentiellement s’appuyer sur le récit biblique de la malédiction de la descendance de Cham, père de Canaan, fils de Noé, qui vit la nudité de son père, et pour ce, fut condamné à être : « pour ses frères, le dernier des esclaves »... Les exégèses bibliques, par une logique " impénétrable ", déplacèrent Canaan de la Palestine pour situer la lignée de Cham au-delà de l’Egypte, dans une région dont la caractère lointain et totalement inconnu, enflammait l’imagination et suscitait terreurs et délires de toutes sortes. Les Européens débarquèrent donc sur les côtes africaines, précédés par ces fantasmes, que l’Eglise romaine apostolique, Anglicane, puis l’ensemble des mouvements protestants, achevèrent d’ériger en vérité. Vérité qu’ils prêchèrent inlassablement, en justifiant l’esclavage par la malédiction, et en accomplissant cette malédiction (c’est-à-dire la volonté de Dieu) par l’esclavage. La malédiction de Cham devint donc l’argument fondamental de tous les esclavagistes.

La désinvolture philosophique.

Montesquieu : « Il y a des pays où la chaleur énerve le corps et affaiblit si fort le courage que les hommes ne sont portés à un devoir pénible que par la crainte du châtiment : l’esclavage y choque donc moins la raison ». Le philosophe fonde l’esclavage sur la raison économique : « le sucre coûterait très cher si on ne faisait pas travailler des esclaves dans les plantations ». Et dans le souci de mettre en accord le droit avec la raison économique, il énumère les conditions dans lesquelles il est permis au maître d’ôter la vie à l’esclave. Ultime argument : « ces individus sont noirs, des pieds à la tête, et ils ont le nez tellement écrasé qu’il est presque impossible de les plaindre ».

La preuve scientifique.

La science a longtemps hésité avant de retirer les Nègres de la catégorie des bêtes, pour les replacer dans celle des hommes, mais avec toutefois, fort nuances et restrictions. Charles Linné publie en 1735, un Systema Naturae qui aura un immense retentissement... Les traités sur la hiérarchie des races, parmi lesquels se trouve le célèbre Essai sur l’inégalité des races humaines du comte Joseph-Arthur de Gobineau, vont se multiplier comme des petits pains au 18ième et 19ième siècle, apportant de l’eau au moulin intarissable des défenseurs de la traite et de l’esclavage.

La raison politique.

La traite et l’esclavage se sont imposés et ont perduré pour des raisons économiques. Ils étaient étroitement liés à la course pour la colonisation du Nouveau monde, que se livraient entre-elles les nations européennes. Le commerce négrier a toujours été réglementé par les gouvernants, car il était un monopole royal... Les contrats et leurs comptabilités portaient sur du bois d’ébène, des pièces d’Inde ou plus ouvertement, des Têtes de nègres. Les gouvernements européens, soucieux de faciliter le troc négrier, consentaient à ces compagnies des abattements allant jusqu’à 50% sur les taxes, si les marchandises avaient pour origine le commerce d’esclaves. Ce qui ne constituait en rien une perte, car le trafic négrier était tellement rentable, à court et à long terme, que tous les protagonistes de ce commerce, dont une majorité d’actionnaires de la noblesse, de la grande et de la petite bourgeoisie européenne, étaient assurés d’avoir leur part du gâteau.

La logique économique à l’œuvre durant près de 4 siècles (le dernier bateau négrier est arrivé à Cuba en 1873), a arraché des dizaines de millions de personnes, dont au moins un quart ont péri au cours de la persécution et la réclusion de la traversée maritime. En réalité nous ne connaîtrons certainement jamais l’étendue du massacre. Mais pour les Africains qui y ont survécu, la traversée de Kalunga ( le grand océan), n’a été que la première étape de leur descente aux enfers.

Si le phénomène de le traite a perduré presque aussi longtemps que celui de l’esclavage, c’est essentiellement en raison de la mortalité élevée des esclaves et leur très faible taux de natalité. L’alimentation constante du marché de l’esclave par des apports extérieurs, visait à compenser ces hécatombes. Au 18ième siècle, pour la seule île de Saint-Domingue, les administrateurs coloniaux évaluaient la mortalité annuelle des Noirs à 30 000.

La traite transatlantique.

Dès sa capture, l’esclave devenait une marchandise dont le " conditionnement " avait une répercussion non négligeable sur le prix de vente. Tous les 3 à 4 jours, les Africains entassés au fond des bateaux négriers étaient remontés sur le pont par petits groupes, afin de détendre leurs membres ankylosés à cause de leur disposition, allongée, accroupie ou assise pour un meilleur gain de places, dans l’obscurité et l’étroitesse des cales. On les obligeait alors à danser, au rythme du fouet, pour raffermir leurs muscles. Ils recevaient 2 fois par jour un bol de soupe de fève et une ration d’eau. Les esclaves trop malades étaient jetés par-dessus bord avec ceux déjà morts, à la fois parce qu’ils étaient " invendables " et parce qu’ils risquaient de contaminer les autres captifs. En 1781, le capitaine du bateau négrier anglais le Zong, qui ramenait des captifs d’Afrique de l’Ouest vers la Jamaïque, jeta à la mer 131 esclaves malades et affaiblis par une épidémie, en seulement 3 jours.

Les acheteurs d’ esclaves.

De l’autre côté de l’Atlantique, les attendait un réseau commercial bien organisé. Les Négriers européens revendaient principalement leurs captifs à des " grossistes ", propriétaires de dépôts où les esclaves étaient brièvement nettoyés, nourris et acclimatés, avant d’être revendus à des particuliers, lors d’enchères publiques où privées... Les acheteurs se faisaient leur propre opinion en " examinant " minutieusement et physiquement les esclaves mis en vente... Les plus gros acheteurs d’esclaves étaient bien entendu les planteurs, qui pouvaient posséder entre 100 et 300 esclaves travaillant sur des hectares de plantations. Mais l’esclavage était une pratique qui s’étendait à toutes les couches et les catégories sociales. Les prêtres, les religieuses, les artisans, les particuliers, les femmes, les enfants, tout homme blanc était en droit de posséder un esclave. Même les plus pauvres, se faisaient un devoir d’en acheter au moins un, qui était très souvent leur seul source de revenu. L’armée, la marine, les travaux publics, les hôpitaux, les églises, etc., achetaient ou louaient également un grand nombre de captifs. Les esclaves étaient commercialisés sous tous les modes : vente, location. Ils servaient à régler toutes les formes de transactions de la vie courante. Ils pouvaient être l’objet d’un prêt, d’un acompte, d’un gage, d’un cadeau, d’une créance, d’une hypothèque, d’un héritage, d’une saisie judiciaire, etc. Ils constituaient l’investissement et la valeur économiques les plus sûrs de cette époque.

Le rôle des esclaves.

Les sociétés coloniales, qu’elles soient anglaises, françaises, espagnoles, portugaises ou hollandaises, ont été jusqu’au bout de la logique esclavagiste. Elles n’ont épargné à leurs captifs aucune forme d’exploitation, d’asservissement, quel que soit leur âge et leur genre. L’esclave servait à tout. Du service militaire à la prostitution, de l’allaitement des enfants blancs au ramassage des excréments, l’instrumentalisation de l’esclave a atteint des degrés de perversité et de complexité qui pourraient paraître surréalistes de nos jours.

Mais à l’époque, l’esclave était la réponse à tous les besoins, donc à tous les désirs et caprices humains. Les enfants en bas âge étaient achetés, sans leurs mères le plus souvent, pour servir de camarades de jeux, où plus précisément de jouets, aux enfants des familles blanches. Des enfants auxquels leurs parents achetaient de petits fouets spécialement conçus pour " s’entraîner " à châtier leurs futurs esclaves. La tradition patriarcale de la plupart des sociétés coloniales, voulaient que les femmes esclaves servent au dépucelage des jeunes garçons des familles de maîtres, et les petites négresses vierges de moins de douze ans étaient sensées guérir les hommes de la syphilis et leur "purger le sang".

Quelques extraits de petites annonces prises au hasard dans les quotidiens paraissant dans la ville de Rio de Janeiro. « On vend dans une maison particulière, deux esclaves de très bon caractère, dont une mulâtresse qui sait bien laver, cuisiner et amidonner, elle sait faire les achats ainsi que tout les travaux domestiques. L’autre, Noire, sait laver, cuisiner et amidonner, elle a une fille de 9 à 10 ans très mignonne ; Campo de acclamação n°9A. »

« On vend une mulâtresse claire avec un enfant qui marche déjà ou sans lui. Elle sait tailler les vêtement des dames, amidonner, laver, faire des points et cuisiner. (Diario do Rio de Janeiro 27 janvier 1853)

« On vend, pour payer une dette, deux Noirs, bons travailleurs, un cordonnier et l’autre maçon, il rapporte chacun 1$600 de revenus journalier, on peut leur faire confiance, ils sont de bonne conduite et en bonne santé ; rue de lavradio n°6A »

« On cherche à louer pour la maison d’une famille, une esclave pour servir de nourrice, néanmoins on demande qu’elle vienne d’une maison compétente et avec les conditions suivantes : qu’elle soit très fidèle, sans vices, qu’elle ne sorte pas dans la rue et qu’elle soit châtiée lorsqu’elle le mérite. Celui à qui cela convient peut s’adresser à ce journal. »

« On vend une très jolie et saine petite négresse de 12 ans pour en faire ce que vous désirez ; rua do Sabão n.36. »

Le capital.

Les principales fortunes et profits économiques bâtis sur les esclaves des îles et du continent américain sont essentiellement liés aux cultures du sucre, du café, du tabac et du coton. Mais il existait également des cultures et de produits régionaux et secondaires, comme celles de l’indigo, le rhum, l’eau-de-vie, les épices, le rocou, le cacao ( principalement aux Antilles), la patate douce, le manioc, etc. les esclaves étaient également exploités dans les mines d’or, de diamants, de fer, de charbon, etc.

Du 17ième au 19ième siècle, l’économie des Antilles anglaises était dominée par la culture du sucre. A la fin du 19ième siècle, la Barbade comptait près de 1 500 plantations, où près de 700 000 esclaves produisaient 80 000 tonnes de sucre par an, destinés au marché européen. L’Europe était en effet totalement dépendante des denrées coloniales à cette époque, et absorbait la quasi-totalité des productions des Amériques. La concurrence étant de mise entre les colonies anglaises, portugaises, espagnoles et françaises, les esclaves étaient contraints à sur-produire pour permettre à chacune de se tailler la meilleure part du marché. Lorsque celui-ci était saturé, au point que l’Europe faisait interdire certaines cultures aux colonies (notamment le sucre), les esclaves servaient à recycler l’économie vers d’autres types de profits.

En milieu urbain, c’était essentiellement un marché de services qui prédominait, donc des bénéfices à court termes pour les propriétaires d’esclaves. Ces derniers devaient exercer dans la rue toutes sortes de métiers et d’activités pécuniaires. Au Brésil par exemple, la plupart des esclaves urbains étaient des escravos de ganho, c’est-à-dire des " esclaves de gain ". Ils étaient chargés de rapporter chaque jour une somme d’argent fixée par leurs propriétaires, et ce par n’importe quel moyen. L’esclave devait la plupart du temps chercher par lui-même le moyen de réunir cette somme. C’était pourquoi les rues de ville de Rio de Janeiro étaient littéralement envahies d’esclaves, proposant toutes sortes de services et de marchandises. La majorité d’entre eux étaient des vendeurs ambulants de sucreries, d’aliments, de volaille, d’étoffes, d’eau, etc.

Les hommes étaient souvent des porteurs qui vidaient les cargaisons des bateaux, transportaient des meubles, voir des personnes. Les esclave de gains " nourrissaient " leurs propriétaires au quotidien, et les familles qui possédaient plusieurs de ces " sources de revenus" jouissaient d’une vie plus que confortable. Pour être plus " productifs ", beaucoup d’entre eux étaient loués à la journée ou au mois, pour des travaux domestiques, des travaux publics, de la maçonnerie, menuiserie, etc. L’esclave était une double source de revenus, pour ce qu’il pouvait rapporter à son propriétaire et pour ce qu’il valait en lui-même. Dans les pages économiques des journaux, les ventes et les locations d’esclaves représentaient jusqu’à 80% de " transactions économiques" de la ville de Rio de Janeiro au 19ième siècle. Entre 1870 et 1875, la ville a connu un record de 60 000 à 65 000 esclaves vendus ou loués annuellement, sur une population esclave estimée à moins de 49 000 individus. Et ce uniquement par le biais des petites annonces, puisque ces chiffres ne comprennent pas les autres réseaux commerciaux (ventes aux enchères, maisons de notaires, etc.) Ce qui laisse toutefois deviner l’ampleur des profits économiques et financiers.

L’esclave était donc le bien le plus lucratif de son temps, à la fois produit et moteur économique. La main-d’œuvre esclave était omniprésente dans tous les secteurs de l’activité économique et sociale, et a constitué le moteur de développement et la source de richesse de l’ensemble des sociétés coloniales. Le commerce triangulaire et l’esclavage ont également été l’un des principaux " tiroirs-caisse" de l’Europe durant près de 4 siècles. Avec une rentabilité estimée à 30%, la traite a directement contribué à l’essor de villes comme Bordeaux et surtout Nantes. Conjuguée à l’économie esclavagiste des Antilles anglaises, elle est à l’origine de la révolution industrielle de l’Angleterre au 19ième siècle. Ce ne sont que deux exemples parmi tant d’autres villes et pays, d’Europe et d’Amérique, bénéficiaires de l’exploitation d’êtres humains. Mais tous ont un point commun : Ils n’ont eu aucun mal à oublier les larmes, la sueur et le sang, que les Noirs ont dû verser pour leur prospérité".

Commémoration de l’esclavage du 10 mai 2013

claude-ribbe.com

Commémorer, cela veut dire se souvenir ensemble. Aujourd’hui, ensemble, nous nous souvenons de l’esclavage qui, du 15e au 19e siècle, a dévasté deux continents - l’Afrique et l’Amérique - pour enrichir un troisième : l’Europe.

Ce n’est pas seulement l’abolition que nous célébrons aujourd’hui mais c’est surtout la reconnaissance par la Nation d’un crime contre l’humanité perpétré au nom de l’idée de race contre le continent d’où l’humanité st issue.

C’est pourquoi il importe que ce mot de race soit retiré de notre constitution où il n’a absolument pas sa place.

Le retrait du mot ne fera évidemment pas disparaître le préjugé, mais cette décision montrera que la Nation ne le partage pas. Et ce sera un grand pas en avant.

Les plus racistes d’entre les Français, les plus aveuglés, soutiendront que si la constitution ne précise pas que tous les citoyens sont égaux « sans distinction de race », alors de telles distinctions auront force légale.

Et beaucoup de nos concitoyens pensent que les races humaines existent mais que cette réalité ne doit pas entraîner de différence dans l’application de la loi.

Malheureusement, le préjugé n’est pas seulement dans l’affirmation que des races sont supérieures à d’autres, mais dans la simple affirmation qu’il existe différentes races d’hommes.

Car l’idée de race n’a de sens que pour les animaux.

C’est pour justifier la pratique de l’esclavage que cette idée, au 17e siècle, a été étendue aux hommes, en plaçant les Africains subsahariens au plus bas degré de l’échelle humaine, c’est-à-dire près des animaux.

La race a été d’emblée confondue avec l’apparence. Les Européens esclavagistes se sont désignés « blancs » et ont appelé « noirs » leur victimes potentielles. Car dès lors tout « noir » était par nature un esclave.

Cette monstrueuse simplification a permis quatre siècles d’esclavage et un siècle de colonialisme.

Renforcée par les élucubrations de scientifiques plus soucieux de justifier leurs préjugés que de faire avancer la connaissance, elle a été assez efficace pour qu’aujourd’hui encore, sous prétexte de lutter contre les discriminations, certains non seulement se désignent comme noirs, mais tentent de parler au nom d’une communauté qui n’existe que dans les fantasmes des racistes.

Les racistes de toutes couleurs ont tort de se réclamer de la négritude, citant Césaire ou Senghor.

L’idée de négritude est une formule littéraire des années trente inventée à une époque où tout le monde était convaincu de la réalité scientifique des races humaines.

Elle n’a jamais permis de faire reculer le préjugé de race. Tel n’était pas d’ailleurs son propos.

On a voulu réduire Césaire à la négritude, comme s’il était le chantre de l’idée de race, ce qui est un contresens.

Se servir de Césaire pour justifier le racisme est la pire manière de salir sa mémoire.

Dès que l’on affirme l’existence de race humaine, le racisme est là car on affirme forcément, du même coup, la supériorité de la « race » à laquelle on prétend appartenir.

Dès que l’idée de race humaine apparaît, on a beau affirmer que les races sont égales, l’affirmation implicite que certaines races sont plus égales que d’autres est sous-jacente.

C’est pourquoi affirmer l’égalité de tous devant la loi sans distinction de race est une manière insidieuse de sous-entendre que l’égalité devant la loi peut coexister avec l’inégalité dans les faits.

Cette situation, nous la connaissons bien, et, pour ma part, je la combats.

L’égalité de tous devant la loi sera suffisamment garantie en affirmant que tous les citoyens sont égaux sans distinction d’origine, réelle ou supposée.

C’est pour ces raisons que le retrait du mot race de la constitution française sera une avancée historique à laquelle devront contribuer les élus de toutes opinions qui partagent les valeurs de la République française.

Le combat contre le racisme, dont le retrait du mot race de la constitution est un épisode majeur, est l’un des moyens pour la Nation - l’un des moyens mais pas le seul - de réparer le préjudice subi par les victimes du crime dont nous honorons aujourd’hui la mémoire.

La question de la réparation pour l’esclavage, au lieu de servir de faire-valoir à des associations fondée justement sur l’idée de race, devrait pouvoir trouver sa place dans le cadre des institutions consacrées à l’histoire et à la mémoire de l’esclavage auxquelles la loi a confié le soin de faire toutes propositions au gouvernement.

Ce n’est pas en intentant des procès perdus d’avance à l’État, ce n’est pas en multipliant les happenings que l’on avancera.

La commémoration de l’esclavage n’est pas une journée de carnaval.

Elle ne doit pas non plus se confondre avec d’autres combats pour l’égalité qui n’ont rien à voir.

La commémoration de l’esclavage n’est pas une journée de haine.

C’est un moment de fraternité républicaine pour rappeler à tous les Français qu’ils ont en commun une même vision du monde qui va bien au-delà de l’apparence et de la couleur de la peau.


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