Retraites : le vautour Macron

jeudi 12 juillet 2018.
 

L’offensive porte loin. Dans le viseur, il y a l’ensemble des « prestations sociales » et notamment les retraites. Elles sont sa prochaine cible. Il y voit l’occasion de gaver ses amis financiers et de confirmer son leadership à droite. Avec une réforme « début 2019 », le thème de la campagne européenne est là.

Les aides sociales coûtent « un pognon de dingue » selon Macron. Marie-Antoinette n’aurait pas dit mieux. Mais l’offensive porte loin. Dans le viseur, il y a l’ensemble des « prestations sociales » et notamment les retraites. Elles sont sa prochaine cible. Il y voit l’occasion de gaver ses amis financiers et de confirmer son leadership à droite. Avec une réforme « début 2019 », le thème de la campagne européenne est là.

D’autant que les réformes des retraites sont très liées à l’UE et à ses règles budgétaires qui imposent de réduire les dépenses publiques et sociales. Sarkozy et Hollande ont déjà tapé fort : report de l’âge de départ à 62 ans, allongement de la durée de cotisation à 43 ans, décote sur les retraites complémentaires avant 67 ans etc. Jean-Paul Delevoye, l’émissaire de Macron sur le sujet, voit plus loin avec la possible suppression des pensions de réversion !

La réforme Macron sera plus injuste que le système actuel. Le slogan selon lequel « 1 euro cotisé donnera les mêmes droits » est une arnaque. Car Macron veut remplacer le système actuel par une retraite « par points ». C’est-à-dire un système où les droits dépendent uniquement du nombre de points de chacun. C’est la disparition programmée de l’égalité par les protections collectives comme l’âge légal de départ. Delevoye le dit très clairement : si « je n’ai pas assez de points, je reste » au travail (ou au chômage d’ailleurs) quel que soit mon âge.

Et il a prévenu : « il n’y aura pas de points gratuits » donc pas de prise en compte de la pénibilité du travail par exemple. Vous aviez cru entendre « justice » ? Mais le chacun pour soi ne peut être qu’injuste ! D’autant que ceux qui ont le plus d’euros continueront à avoir plus de droits comme le PDG de Carrefour et ses 500 000 euros de retraite annuelle !

La vérité est établie : les pensions baisseront. Et en plus, elles varieront au gré de la valeur du « point ». Elle serait fixée automatiquement selon la démographie et la conjoncture, avec de fortes baisses possibles d’une année à l’autre. Impossible de prévoir le montant de sa pension, ni pendant sa carrière, ni à son départ, ni même une fois retraité ! Vous avez aimé la hausse de la CSG ? Vous adorerez la retraite à points !

C’est l’autre but de Macron : détruire la confiance dans le système solidaire pour pousser les gens vers les assureurs et leurs produits financiers. La loi Pacte présentée ces jours-ci prépare le terrain. Au milieu de privatisations et de reculs sociaux, elle renforce les avantages pour l’épargne retraite privée dite « supplémentaire ». C’est-à-dire celle que se payent ceux qui en ont les moyens pour compléter leurs retraites obligatoires de « base » (la Sécu pour la plupart) et « complémentaires ». Bref, si vous voulez une retraite, payez-vous là avec les futurs fonds de pension Macron. Sauf si la réforme Macron finit comme Marie-Antoinette !

Matthias Tavel


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message