Patrick Braouezec : « Près de 100 jours après l’entrée en fonction d’Emmanuel Macron, ma déception est réelle »

mardi 22 août 2017.
 

Dans une tribune au « Monde », le président de Plaine Commune, qui avait soutenu le candidat d’En marche ! lors de la présidentielle, regrette que le chef de l’Etat n’ait pas su « contenir la puissance de l’argent ».

J’ai voté pour Emmanuel Macron dès le premier tour de l’élection présidentielle, malgré mes engagements à gauche et, même, pour une très grande part, « à la gauche de la gauche ». Je l’ai fait savoir publiquement dans une tribune au Monde datée du 8 mars 2017. M. Macron a été élu et j’en ai été satisfait. « J’espérais qu’Emmanuel Macron rompît avec l’immobilisme de Hollande et la politique réactionnaire de Sarkozy »

De la même façon, comme je m’y étais engagé, j’ai soutenu les candidats présentés par le PCF, qui le souhaitaient, aux élections législatives. La constitution d’un groupe communiste et apparenté à l’Assemblée nationale est positive pour la démocratie et la vie parlementaire. Mon soutien était, comme je l’écrivais, sans illusions, mais j’espérais que la volonté de M. Macron fût de rompre avec l’immobilisme de Hollande et les politiques réactionnaires de Sarkozy.

L’issue de ces deux scrutins devrait donc pleinement me satisfaire ; je dois avouer que tel n’est pas le cas et ma déception est réelle. Les échanges que nous avions eus, M. Macron et moi-même, et la lecture de son livre Révolution (Xo, 2016) m’avaient convaincu que, malgré quelques divergences, rien n’était rédhibitoire à mon soutien, tant le danger de l’élection des autres prétendants était grand. Alors pourquoi cette déception ?

Elle n’est pas due à son action à l’international ni à ses justes positions ou déclarations (au Vel’ d’Hiv, par exemple). Elle concerne, en revanche, la composition d’un gouvernement qui penche plus à droite qu’à gauche, et notamment sur des compétences majeures, contrairement à ce que ses propos préprésidentiels pouvaient laisser augurer. Equilibre mis à mal

Plus essentiel est ce qui était une ligne forte dans le livre du futur président : le juste équilibre entre, d’un côté, le libéralisme économique et sociétal et, de l’autre, la protection et la solidarité ; or, cet équilibre est bien mis à mal...


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